Peu après midi, Hind, 36 ans, reçoit sa piqûre de rappel contre le Covid-19. Employée à la crèche départementale de Drancy, elle habite à Bobigny. “J’ai eu ma deuxième dose fin août. J’ai su que ce centre ouvrait alors j’ai réservé un créneau sur Doctolib. Pour continuer à travailler, il était indispensable que j’aie ma 3ème dose.”
En revanche, un détail la préoccupe: les plus de trente ans ne peuvent recevoir que le vaccin Moderna. “Mes deux premières doses étaient Pfizer, alors je suis un peu inquiète avec tout ce qu’on a dit« .
© Charles HenryLe nouveau centre de vaccination du département dans l’immeuble l’Européen 3 à Bobigny.
Descente en rappel vaccinal
Hind a été prise en charge par Dorian, sapeur-pompier à Clichy-sous-Bois venu en renfort. Il était jusque-là affecté au box dédié aux 1ère et 2ème doses qui reste vide.
Dans l’espace où attendent les candidats à la vaccination, une petite cohue se forme. Une confusion, teintée d’impatience, s’installe. La plupart des candidats à la vaccination sont là pour la 3ème dose. Certains ont été mal orientés comme Clément, 39 ans, qui attend depuis une bonne une heure et demie. Il s’est présenté au pompier en charge de la vaccination. Mais il a été renvoyé vers le sas des médecins chargés de certifier l’éligibilité à la poursuite du parcours vaccinal.
«C’est le premier jour d’ouverture du centre, on est encore en rodage“, s’excuse Marie Pastor, cheffe du service de la prévention et des actions sanitaires au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. “C’est vrai que ça manque un peu d’organisation, mais c’est déjà très bien qu’on ait cette possibilité“, constate, philosophe, Kader, 46 ans, venu de La Courneuve.
© Charles HenryMarie Pastor, Stéphane Troussel et Magalie Thibault.
3 300 doses par semaine
Ouvert du lundi au vendredi, de 9h00 à 19h30, le nouveau centre du département est installé au 225, avenue Paul Vaillant Couturier à Bobigny, au rez-de-chaussée de l’Européen 3, un bâtiment regroupant plusieurs services de l’administration départementale dont ceux de la jeunesse, de l’Europe et de l’international. “C’est tout un pan des services qui a été remonté dans les étages en 48 heures“, indique un responsable.
Au maximum de ses capacités, jusqu’à 3 300 doses pourront y être injectées par semaine. A l’heure actuelle, il compte six lignes de vaccination, mais leur nombre pourra être porté à huit si nécessaire. “Un tiers de ces disponibilités est accessibles sans rendez-vous aux publics prioritaires: les plus de 65 ans et les personnes atteintes de comorbidités pour la dose de rappel, ainsi que les personnes entrant dans le schéma vaccinal“, précise Marie Pastor. Ce lundi matin, trois personnes étaient dans ce cas.
Au total, en dehors du responsable, 14 personnes seront mobilisées pour animer le centre: six affectés aux injections dont trois agents de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris et trois agents du service de la protection maternelle et infantile (PMI), deux médecins de la PMI et six agents administratifs du département.
64,9% de vaccinés en Seine-Saint-Denis
«Après la conférence du jeudi soir avec des mesures à mettre en œuvre le samedi, il a fallu comme d’habitude faire preuve de réactivité“, fustige Stéphane Troussel, déplorant un manque de concertation “tant avec les collectivités qu’avec l’Etat local [la préfecture].
Le président du conseil départemental fait référence à la conférence de presse donnée le 25 novembre par le ministre de la santé, Olivier Véran, instaurant de nouvelles règles, dont les plus importantes, l’ouverture à tous les adultes de la 3ème dose de rappel pour le vaccin contre le Covid-19 dès le 27 novembre suivant et le conditionnement du passe sanitaire à la dose de rappel entre cinq et sept mois après la deuxième injection.
Or, un peu plus d’un mois auparavant, le centres de vaccination départementaux, au nombre de trois (Tremblay-en-France, Pierrefitte-sur-Seine et Noisy-le-Grand) auxquels s’ajoutait un bus itinérant, ont fermé sur décision de la préfecture.
L’Etat souhaitait alors privilégier une vaccination par le biais des médecins traitants, des infirmières, des pharmacies et des laboratoires. Une stratégie inadaptée pour Stéphane Troussel, dans un département “où la médecine de ville est plus faible” qu’ailleurs et alors que “les plateformes numériques c’est le chacun pour soi.” D’où les efforts du département pour maintenir des initiatives d’aller-vers en lien avec les communes ou via la plateforme d’appels solidaires, mise en place lors du premier confinement et réactivée pour cibler, dans le cadre de la vaccination, les personnes âgées et en situation de handicap.
Or, la vaccination reste un enjeu stratégique en Seine-Saint-Denis. Au 12 décembre, 64,9% de la population a reçu une dose de vaccin, soit 13 points de moins que la moyenne nationale (77,94%) selon les chiffres de l’agence régionale de santé (ARS).
2021-12-14 11:00:00
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