2024-08-24 13:00:02
AGI – Deux événements survenus le 25 août 1939 ont empêché l’armée allemande de lancer le plan d’attaque Fall Weiss (Affaire Blanche) contre la Pologne comme prévu, provoquant la Seconde Guerre mondiale : l’assistance du Pacte mutuel polono-britannique et la défection de l’Italie. En ce jour frénétique, Adolf Hitler a convoqué à trois reprises le maréchal Wilhelm Keitel, au sommet de l’Oberkopmmando der Wehmacht, à la Chancellerie du Reich pour suspendre, réactiver et à nouveau arrêter les préparatifs militaires à la dernière minute. Même si le Führer avait rassuré ses commandants le 22 août, lors d’une réunion très secrète au Berghof où ils étaient tous en civil, que la Grande-Bretagne et la France ne déclencheraient pas une guerre européenne, sachant mais gardant le silence que le lendemain Ribbentrop allait signer avec Molotov le Pacte de non-agression avec l’URSS, Hermann Göring savait que Londres aurait accepté le pacte. C’est ce que lui a rapporté son ami Birger Dahlerus, un industriel suédois à qui il a confié la conduite d’une diplomatie parallèle à celle officielle de son rival Joachim Ribbentrop.
Le Pacte d’assistance militaire mutuelle et la défection de l’Italie
Le 24 août, le Premier ministre Neville Chamberlain avait convoqué le Conseil des ministres en annonçant que le gouvernement demanderait les plans électriques (les deux chambres approuveraient dans la soirée la loi sur l’énergie d’urgence avec 447 voix pour et seulement 4 contre) et les engagements. dès que possible, les forces militaires constituées en avril avec la Pologne auraient été définies par un traité, annoncé le 25. Göring, convaincu qu’un accommodement avec les Anglais était encore possible, confia alors à Dahlerus la tâche de médiation. Pendant ce temps, Hitler avait convoqué l’ambassadeur britannique Nevile Henderson pour proposer une alliance entre l’Allemagne et l’Angleterre en échange d’une aide à la récupération de Dantzig et du Corridor : le Reich s’engageait non seulement à garantir la frontière polonaise, mais aussi à protéger l’Empire britannique dans tous les domaines. partie du globe, à condition que le droit de Berlin à reconquérir les colonies soit reconnu. Mais lorsque le Pacte d’assistance mutuelle lui est annoncé à 15 heures, il ravive sa fureur guerrière : il rappelle Keitel et lui ordonne de continuer. La douche froide arrive à 18 heures lorsque Mussolini lui fait savoir que l’Italie n’entrera pas en guerre aux côtés de l’Allemagne.
Ordres d’attaque et contre-ordres pour l’aube du 26 août
C’est à ce moment-là qu’Hitler annule le Fall Weiss pour le 26 août, alors que certaines unités ont déjà franchi la frontière. Entre-temps, Dahlerus est revenu de Londres avec une lettre du ministre des Affaires étrangères Halifax à Göring sur le «désir du gouvernement de Sa Majesté de parvenir à un règlement pacifique». Ribbentrop, qui a découvert l’affaire et se sent contourné, affirme devant le Führer que le Suédois est un agent britannique. La Gestapo va alors chercher Dahlerus à l’hôtel et l’emmène chez Hitler, qui l’écoute et lui dit de partir immédiatement pour Londres pour délivrer son message afin de parvenir à un accord. Et il lui fait mémoriser six points qui sont globalement les mêmes que ceux présentés à Henderson ce matin. Le 27 au matin, Dahlerus était à Londres où il rapporta tout à Chamberlain, Halifax et au secrétaire d’État Cadogan. Il repart à 19 heures pour rapporter la réponse aux six points et voit Goering à 23 heures, dans sa maison : Londres partageait le désir d’un accord général, mais sur Dantzig et le Corridor elle espérait la garantie internationale de l’Allemagne, de l’Italie, de la France. , la Grande-Bretagne et l’URSS ; il rejette l’idée de restituer les anciennes colonies à l’Allemagne et surtout l’offre de garantir l’empire par les armes car elle n’est « pas conciliable avec le prestige et les intérêts de l’Empire britannique ». Hitler semble être d’accord. Une autre tentative pour éviter le déclenchement de la guerre a été faite par l’ambassadeur italien Raffaele Guariglia et le ministre français des Affaires étrangères Georges Bonnet. Guariglia a l’impression que Bonnet salue l’intervention de dernière minute de Mussolini dans le rôle de médiateur.
Le piège des « Six points » et de l’« Offre magnanime »
Lundi 28 août, Halifax tente de convaincre la Pologne de s’asseoir au plus vite à la table des négociations, et Varsovie donne d’ailleurs son accord à des négociations directes avec Berlin. Dahlerus a fait savoir, par l’intermédiaire de l’ambassade britannique à Berlin, que l’invasion de la Pologne était prévue pour le 1er septembre à l’aube. Mais tard dans la soirée, Henderson fut reçu par Hitler qui lui dit qu’il pouvait se contenter du « retour de Dantzig, de tout le Corridor et de la rectification des frontières de la Haute-Silésie ». C’est une relance avec de nouvelles exigences. Varsovie, quant à elle, publie l’ordre de mobilisation générale pour le 31 août. Dans une conversation très animée entre Hitler et Henderson, le Führer exige également que le gouvernement polonais envoie un plénipotentiaire à Berlin d’ici le mercredi 30 août. Goering renvoie Dahlerus à Londres, où il arrive le 30 au matin, attendu par Charles F. Spencer, pour rapporter la soi-disant « offre magnanime » du Führer en 16 points, qu’il lui a fait apprendre par cœur. A 10h30, Dahlerus en parle avec Chamberlain, Halifax, Horace Wilson et Cadogan, qui rejettent la proposition d’Hitler de tenir les négociations à Berlin. Peu après minuit, le Suédois se trouve au quartier général de Göring, sans savoir que Henderson avait déjà reçu de Londres de nouvelles instructions dans lesquelles il était précisé que le gouvernement britannique ne pouvait pas conseiller au gouvernement polonais de «s’en tenir à cette procédure totalement irrégulière» (ou de envoyer un plénipotentiaire à Berlin) et l’ambassadeur a donc invité le gouvernement allemand à activer les voies diplomatiques normales. Aux points de la note britannique, énumérés par Henderson à Ribbentrop, le ministre nazi des Affaires étrangères qui l’a reçu après minuit répond en lisant apathiquement et rapidement, en allemand, “l’offre magnanime”, mais en refusant – contre toutes les règles de la diplomatie – de délivrer le texte. Et il souligne que le délai était expiré sans l’arrivée du plénipotentiaire à Berlin. L’ambassadeur de Pologne Józef Lipski, lorsque Henderson le presse de se rendre à Ribbentrop, lui objecte que cela équivaudrait à recevoir un ultimatum. Paris lui met aussi la pression.
La dernière tentative pour sauver la paix
Le 31 août à 10 heures du matin, Dahlerus se trouve à l’ambassade britannique avec une copie écrite des « 16 points » : c’est Göring qui a assumé cette responsabilité, violant l’interdiction d’Hitler. Lipski reçoit le texte de « l’offrande magnanime » vers midi, en présence d’Ogilvie-Forbes, précisément de Dahlerus qu’il voit pour la première fois. Il l’a ensuite communiqué au ministre des Affaires étrangères Józef Beck à Varsovie : c’était la dernière communication de Berlin. Lorsque Lipski, conformément aux instructions reçues, demande audience à Ribbentrop, on lui demandera s’il a les pleins pouvoirs pour négocier, et s’il refuse, il sera licencié : c’est le dernier contact direct germano-polonais. A 17 heures, une réunion inutile est organisée par Göring chez lui à Berlin avec Henderson et Dahlerus, avec l’approbation d’Hitler, pour séparer la Grande-Bretagne de la Pologne. La décision avait déjà été prise. A 12h40, Hitler avait signé sa « Directive No. 1 pour la conduite de la guerre », avec l’attaque de la Pologne à 4h45 le 1er septembre.
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