2024-08-23 10:13:09
Le racisme, une épidémie pour la santé mentale des personnes racisées
Article sur les conséquences du racisme sur la santé mentale des personnes racisées. Publié dans le numéro 1 du magazine Encuentro en 2024.
Le racisme est un problème social croissant, qui détériore la santé mentale des personnes racisées et migrantes qui en souffrent. Fondée sur la déshumanisation de « l’autre », elle se manifeste à travers des discours de haine, des discriminations en matière d’emploi, le refus d’accès aux prestations et services publics, l’internement en CIE, des agressions racistes et même un nettoyage ethnique..
La discrimination raciale va à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui proclame que tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits, sans aucune distinction,notamment pour des raisons de race, de couleur ou d’origine nationale..
En 2023, en Espagne, il y avait 1 606 incidents de crimes haineuxselon le ministère de l’Intérieur[1]33,1% de plus que l’année précédente. La plupart étaient liées au racisme et à la xénophobie. Cette année-là, la Fédération SOS Racisme[2] a enregistré 740 plaintes pour discrimination raciale (48% d’hommes, 52% de femmes), soit 41,5% de plus qu’en 2022. Dans 51,2% des cas, une entité publique a été accusée de cette discrimination.
Les personnes victimes de racisme éprouvent souvent de la tristesse, de la dépression, de l’anxiété, de la détresse, du stress post-traumatique, de la colère, un manque d’énergie, des idées suicidaires et une probabilité accrue de consommer des drogues. Selon l’UNICEF[3]la discrimination raciale a été classée comme un source chronique de traumatisme, qui laisse des conséquences sur le bien-être et la santé mentale des garçons et des filles, “ça peut durer toute une vie”.
Le racisme génère une plus grande morbidité et une mortalité prématurée dans les groupes racialisés
La Société Espagnole d’Épidémiologie (SEE)[4] souligne que Le racisme génère une plus grande morbidité et une mortalité prématurée dans les groupes racialisés. Parmi les effets du racisme institutionnel sur les personnes racisées, se démarquent la moindre prescription de médicaments, la moindre fréquence de référence vers des soins spécialisés et la moindre confiance dans le système de santé et ses professionnels.
Le CIE, des espaces sans santé mentale
Une enquête[5]publié en 2023 par le Centre de recherche et d’action communautaire de l’Université de Séville et le Service jésuite des migrants, affirme qu’une dynamique est générée dans les Centres d’internement pour étrangers (CIE). « caractérisés par une perte de liberté, une dépersonnalisation, un isolement, une confusion et une incertitude quant à leur situation, des difficultés de communication avec les professionnels et un sentiment d’humiliation ». Sept personnes interrogées sur dix ont déclaré avoir des symptômes anxieux et dépressifs, se considérant «cas nécessitant un traitement», et près de 20% déclarent avoir tenté de se mutiler pendant leur séjour au CIE. Même si l’État doit garantir le droit à la santé des détenus, les CIE ne disposent pas de service de prise en charge psychologique.
L’antiracisme, un combat mondial
Le 21 mars était le Journée internationale pour l’élimination de la discrimination racialedont le thème en 2024 a été lié au Décennie internationale des personnes d’ascendance africainecélébrée de 2015 à 2024. La célébration de cette journée remonte à 1966, lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies l’a proclamée après, en 1960, lors d’une manifestation pacifique contre apartheidla police sud-africaine a assassiné 69 personnes noires.
En 1969, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, promulguée par l’ONU, entre en vigueur, rappelant que « L’existence de barrières raciales est incompatible avec les idéaux de toute société humaine ».
Les propositions antiracistes poursuivent la transformation sociale par le biais de lois et de politiques globales et transversales. SOS Racisme se concentre également sur l’amélioration du respect des réglementations, l’autonomisation et la promotion de la participation sociale des personnes racisées, la promotion de la médiation et de la justice réparatrice.
Pour SANTÉ MENTALE ESPAGNE, il est nécessaire de créer des ressources sanitaires et sociales qui incluent les circonstances spécifiques de la population racialisée, qui tiennent compte de la diversité culturelle et de la perception, dans chaque cas, de la santé mentale. La Confédération exige en outre que accès garanti aux soins de santé mentale au sein du système public de toutes les personnes migrantes, qu’elles disposent ou non d’un titre de séjour à ce moment-là. Enfin, l’entité considère l’éducation inclusive et émotionnelle comme un outil pour éradiquer le racisme de notre société.
« Personne ne naît en détestant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, de son origine ou de sa religion. Les gens apprennent à haïr. On peut aussi leur apprendre à aimer.
Nelson Mandela
#racisme #une #épidémie #pour #santé #mentale #des #personnes #racisées
1724616597