Journée internationale des personnes disparues : le défi d’une action coordonnée dans les Amériques

1970-01-01 03:00:00

Mexico. En ce 30 août, Journée internationale des personnes disparuesle Comité international de la Croix-Rouge (CICR) souligne l’ampleur du phénomène des disparitions sur le continent et l’importance d’intensifier les efforts de coordination entre les pays et les institutions pour prévenir et atténuer l’une des conséquences humanitaires les plus douloureuses de la violence armée dans le monde. région.

La disparition de personnes dans les Amériques est un fléau complexe aggravé par les situations de violence et de conflits armés, de migrations, de déplacements et de catastrophes. La recherche, la localisation et l’identification des personnes disparues relèvent de la responsabilité des autorités à tous les niveaux et conformément à leurs pouvoirs, tout comme la prise en charge globale de leurs familles.

La mise en place de politiques publiques coordonnées et durables qui s’attaquent aux causes profondes des disparitions afin de les prévenir et de les éradiquer doit être un engagement politique à long terme, durable malgré les changements de gouvernement ou d’institutions, explique Marianne Pecassou, conseillère régionale pour la protection du CICR.

La recherche des personnes disparues est une obligation continue et inévitable des États, qui doivent assumer la responsabilité de retrouver chaque personne disparue, quels que soient le temps écoulé ou les circonstances. Les autorités ont l’obligation de mener les recherches immédiatement et en permanence, en garantissant que les familles soient informées et participent tout au long du processus, sans leur faire porter la responsabilité de ce qui est avant tout une responsabilité de l’État, a déclaré Jérémy Renaux, coordinateur des recherches du CICR. programme pour les personnes disparues et leurs familles au Mexique et en Amérique centrale.

Malgré les progrès de ces dernières années, il est nécessaire de consolider les acquis déjà réalisés et d’investir dans les ressources humaines, financières et techniques pour renforcer les institutions chargées de répondre à cette urgence humanitaire. La coordination interétatique est essentielle, surtout si la disparition survient dans un lieu autre que le lieu d’origine de la personne disparue.

En ce sens, le CICR identifie des défis évidents dans la région, tels que l’application insuffisante de paramètres juridiques efficaces reconnaissant explicitement les droits des personnes disparues et de leurs familles, ce qui contribue au manque de protection des personnes touchées. L’absence de ratification des instruments internationaux et la sous-déclaration importante des disparitions constituent des défis supplémentaires. En outre, il existe des obstacles à l’accès aux institutions chargées d’enregistrer les cas et, dans de nombreux cas, les familles ont peur de subir des représailles lorsque la disparition est liée à des situations de violence armée.

Les cadres réglementaires établissent que la disparition forcée est un crime multi-offensif et multidimensionnel, car la disparition d’une seule personne doit émouvoir et indigner la société toute entière. Il n’est pas acceptable qu’une personne soit arrachée à son quotidien, à sa famille, et qu’il n’y ait aucune réponse. Bien sûr, il y a des responsables directs, mais nous partageons tous la responsabilité de garantir que ces événements ne se reproduisent pas, de les nommer, de s’en souvenir et de continuer à lutter jusqu’à ce que la vérité soit clarifiée, a déclaré Alejandra Cabrera, qui la recherche. père Leopoldo Cabrera García depuis 1984 au Guatemala.

Garantir une approche humanitaire contribuerait à atténuer ces défis, en plaçant les personnes affectées au centre de tous les processus résultant d’une disparition. Il est également important d’éviter la stigmatisation qui touche les personnes séparées et portées disparues, ainsi que leurs familles.

Concrètement, le CICR recommande aux États d’agir pour garantir l’accès à l’information et aux mécanismes de protection, promouvoir les initiatives de coordination interinstitutionnelle et transfrontalière, utiliser des bases de données centralisées, développer des cadres juridiques efficaces et renforcer les capacités institutionnelles et techniques. Dans le cas de la disparition de migrants, le CICR considère qu’elle doit être traitée de manière coordonnée entre les pays d’origine, de transit et de destination, en renforçant les écosystèmes de gestion et d’échange d’informations et en générant des mécanismes de recherche, d’identification et de restitution.

Afin de contribuer à atténuer les conséquences humanitaires des personnes disparues dans la région, le CICR travaille en coordination avec les autorités nationales et locales pour élaborer des politiques et des mécanismes capables de répondre à ce problème. Il apporte également un soutien aux proches des personnes disparues pour renforcer leur capacité organisationnelle et leurs connaissances sur les processus de recherche et l’élaboration de politiques publiques.

En outre, le CICR fournit des conseils techniques aux systèmes médico-légaux de la région en faveur d’une prise en charge appropriée et d’un traitement digne des défunts, promouvant ainsi leur droit à être identifiés et rendus à leur famille. En outre, le CICR promeut la prévention des disparitions au travers de programmes spécifiques et entretient un dialogue confidentiel avec les autorités sur la protection des liens familiaux.

Quelques chiffres :

Mexique et Amérique centrale : Selon les chiffres officiels du Mexique, il y a plus de 116 000 personnes portées disparues ou non localisées dans le pays et plus de 5 600 tombes illégales ont été découvertes. En parallèle, des organisations civiles ont signalé l’existence de 52 000 personnes décédées non identifiées, un chiffre reconnu par les autorités mexicaines. En Amérique centrale, le nombre exact de personnes disparues est inconnu, car il n’existe pas de registres centralisés et mis à jour. Cependant, bien que fragmentées, les informations publiques et officielles existantes révèlent une réalité selon laquelle la disparition n’est pas un phénomène du passé. Selon les données de l’Unité des personnes disparues de la Direction des enquêtes policières (DPI) du Honduras, de 2012 à 2022, 9 838 personnes disparues ont été signalées. Au Guatemala, le ministère de l’Intérieur a signalé qu’en décembre 2023, 3 245 personnes de plus de 18 ans étaient portées disparues et qu’au moins 45 000 personnes avaient disparu pendant le conflit armé interne entre 1960 et 1996. Au Salvador, entre 8 000 et 10 000 personnes ont disparu pendant le conflit armé interne. le conflit armé interne entre 1980 et 1992 et plus de 22 000 signalements de personnes disparues ont été enregistrés entre 2014 et 2019, selon les données du Bureau du Procureur général de la République.

Brésil: Selon les données officielles du ministère de la Justice et du Forum brésilien de la sécurité publique, au Brésil, une personne disparue est enregistrée toutes les six minutes, ce qui reflète une augmentation de 3,2 % par rapport à 2022, avec une différence persistante entre les personnes disparues et localisées. Le CICR continue de travailler avec les autorités responsables de la politique nationale de recherche des personnes disparues afin de soutenir la coordination des différentes initiatives existantes. La priorité devrait être donnée à la création d’un réseau national et coordonné d’assistance interdisciplinaire dans le pays, basé sur les services publics existants, pour assister les membres des familles en fonction de leurs besoins.

Colombie: Malgré la signature de l’accord de paix entre les ex-FARC-EP et le gouvernement colombien en 2016, les cas de disparition dans le pays restent fréquents, en raison, entre autres facteurs, des huit conflits armés non internationaux et d’autres situations de violence. qui affecte la population. Le CICR a recensé 1 730 nouveaux cas de disparition entre l’entrée en vigueur de l’accord de paix (décembre 2016) et le 31 juillet 2024. Bien qu’il existe une structure institutionnelle solide, l’ampleur et la complexité du problème imposent des défis en matière de recherche et d’identification médico-légale et d’attention portée aux besoins des familles.

Pérou: Le nombre de personnes disparues pendant la période de violence entre 1980 et 2000 dépasse 22 550, selon les données du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Il existe deux systèmes complémentaires de recherche : les enquêtes pénales menées par le ministère public et les enquêtes humanitaires menées par la Direction générale des recherches du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Le CICR accompagne les familles et les autorités dans ce processus, en promouvant des canaux appropriés d’échange d’informations et des mécanismes qui renforcent le travail interinstitutionnel coordonné dans le but d’augmenter le niveau de réponse concernant la localisation des personnes disparues.

À propos du CICR

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante avec une mission exclusivement humanitaire établie dans les Conventions de Genève de 1949. Il aide les personnes touchées par les conflits armés et autres situations de violence dans le monde, en faisant tout son possible. pour protéger leur vie et leur dignité et pour alléger leurs souffrances, souvent en collaboration avec leurs partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.



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