Les pluies de cet été éloignent pour l’instant la Catalogne du feu

Dans le cas de cette saison, un facteur météorologique a joué un rôle important. Au début de la campagne, une série de pluies réparties sur tout le territoire catalan ont humidifié les sols. De plus, pendant l’été, il a plu de manière répartie et sur plusieurs jours, ce qui a été très positif. Au début de cette année, compte tenu des prévisions, les agents se préparaient à affronter un été chaud et sec avec un risque d’incendies très élevé. De plus, des températures très élevées étaient attendues, même si finalement seules une vague de chaleur et des pics occasionnels d’augmentation de la température ont été enregistrés. La fortune a donc accompagné une saison qui s’annonçait difficile.

De toute façon, on ne peut pas encore chanter la victoire. Actuellement, le danger ne se limite pas aux mois d’été. Les incendies sont de moins en moins saisonniers et les risques fluctuent tout au long de l’année. “Après quelques jours sans eau, le sol s’assèche”, explique Maria del Carme Llassat, professeur de physique atmosphérique et directrice du Groupe d’analyse des situations météorologiques défavorables (GAMA) à l’Université de Barcelone. “Depuis la tempête Gloria, nous n’arrivons pas à remettre le compteur à zéro. Chaque jour où il pleut, nous gagnons en tranquillité d’esprit face aux incendies, mais nous continuons simplement à envoyer le ballon vers l’avant”, ajoute Jordi Castellví, sous-inspecteur de l’unité technique GRAF des pompiers de la Generalitat.

Outre les précipitations, d’autres facteurs contribuent également à expliquer pourquoi il n’y a pas eu autant d’incendies. Un des secteurs les plus importants pour garantir une bonne gestion et qui, en même temps, est dans une situation de transition c’est la paysannerie “Le rôle des agriculteurs est presque toujours essentiel pour pouvoir arrêter un incendie”, souligne Castellví. “À l’heure actuelle – explique Llassat – la Catalogne possède l’un des pourcentages de surface forestière les plus élevés à l’échelle européenne, soit plus de 60% de la superficie totale. Les zones où il existe une mosaïque agroforestière, c’est-à-dire un paysage discontinu avec des champs cultivés et, par conséquent, une fois entretenus, ils fonctionnent comme des coupe-feu où les pompiers peuvent établir leurs ressources pour arrêter les incendies. C’est pourquoi, admettent tous deux, le rôle des agriculteurs est “indispensable et doit être récupéré et protégé”.

Les forêts catalanes sont « stressées »

Il y a 30 ans, il y avait entre 8 et 10 jours par an avec une situation de risque d’incendie extrême, et maintenant il y en a entre 30 et 40. Cette donnée est importante car tous ces jours où la température est supérieure à la moyenne sont des jours où les forêts sont stressées, selon les pompiers. En ce sens, l’entretien des forêts est essentiel pour générer des coupe-feu, car une masse forestière continue accumule beaucoup de matière morte qui sert de combustible aux incendies. “Actuellement, les forêts catalanes ne génèrent pas suffisamment de rendement économique, et cela pose un problème car cela coûte cher de réaliser l’entretien annuel des sous-bois et d’enlever les arbres morts”, explique Jaume Torralba, chef de la région de Barcelone. les Agents ruraux Par ailleurs, il ajoute qu'”il faut beaucoup de pédagogie pour garantir une bonne gestion de ces arbres, en plus d’un bon accompagnement de l’administration”.

La prévention dans le calme

Ces dernières semaines de la campagne estivale décideront si la saison se terminera sans incendies de forêt majeurs en Catalogne. Les pompiers et les agents ruraux continuent de travailler sur le terrain en analysant chaque jour le risque d’incendie et en évaluant la répartition des ressources et des agents. De plus, en collaboration avec les groupes de défense des forêts (ADF), chargés d’apporter une première réponse rapide à tout incendie, ils surveillent et réglementent les activités à risque tout en veillant au respect des réglementations environnementales. À l’heure actuelle, ce qui inquiète le plus les autorités est la possibilité d’un incendie dû au vent, qui se produit lorsque l’humidité est faible, lorsque les températures sont supérieures à la moyenne et que souffle le mistral. « Ce genre d’incendies se propage généralement très rapidement et présente des sauts de feux secondaires très importants », rappelle le sous-inspecteur de l’unité technique GRAF.