Déclarations irrecevables

2024-09-01 06:01:00

Nous ne devrions pas être surpris que bon nombre de nos dirigeants aient atterri dans la fonction publique avec un manque notable d’expérience, voire de capacités. Il existe cependant des cas où l’ignorance semble intentionnelle et relève de l’opportunisme politique. Bref, il y a ceux qui ne savent pas et ceux qui en savent plus que nécessaire.

Ces jours-ci, et comme une bombe fumigène – qui abonde dans les circonstances actuelles de l’Argentine – la Vice-Présidence de la Nation agite l’intention de rouvrir les procédures judiciaires engagées à l’époque contre de nombreux protagonistes de la violence du années 1970.

Pour des raisons juridiques et même politiques, ces processus n’avaient aucune symétrie avec ceux menés contre les dirigeants militaires et une myriade de répresseurs de la dictature militaire qui a gouverné l’Argentine entre 1976 et 1983, et qui a lancé un plan systématique d’enlèvements, de torture, et des meurtres. La plupart des condamnés sont des septuagénaires qui continuent aujourd’hui de purger des peines à perpétuité pour lesquelles aucune mesure d’atténuation n’est possible.

Pour plus d’informations, le problème est lié à l’intention déclarée et désormais démentie de promouvoir une loi autorisant l’assignation à résidence d’un grand nombre des criminels les plus notoires associés au « processus de réorganisation nationale » autoproclamé.

Si l’on veut comprendre les nuances de la question, il faut souligner que, sans aucun doute, les principaux responsables des différentes actions terroristes ont dû répondre de leurs actes, ce qui n’est pas tant pour des raisons de justice pénale que pour des raisons de la commodité politique des gouvernements au pouvoir et une certaine faiblesse institutionnelle. Une somme de conditions qui a laissé – et pour cause – une sorte de vide éthique.

Cependant, on ne peut ignorer que le Code Pénal – que chez nous il est d’usage d’ignorer – établit non seulement les types de délits, mais aussi les délais d’expiration et que des décisions définitives ont déjà été produites en la matière qui empêchent de revenir en arrière.

De plus, personne ayant étudié certaines matières de droit ne peut prétendre ignorer ce qui est considéré comme un crime contre l’humanité et un génocide. À cet égard, les crimes commis par les organisations de guérilla échappent aux deux caractérisations apparues après les procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis, et plus tard caractérisées à Rome.

Ces deux qualificatifs – crimes contre l’humanité et génocide – ne devraient pas être mentionnés à la légère par ceux qui ignorent ou prétendent ignorer le droit pénal et les normes claires du droit international au point de supposer que le Congrès pourrait atténuer par la loi les conditions de détention de certains répresseurs.

Mais ce qui est bien plus réprobable, c’est que des plus hautes responsabilités institutionnelles se réveillent les fantômes du passé en essayant de mettre à l’ordre du jour des questions qui sont aujourd’hui trop éloignées de l’angoisse quotidienne qui afflige des millions d’Argentins.

Ces types de manœuvres génèrent du rejet pour la simple raison qu’elles impliquent une forte spéculation opportuniste.



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