Ils découvrent que les ouistitis sont aussi appelés par leur « nom »

2024-08-29 21:00:00

Nommer les autres est une capacité cognitive très avancée que l’on observe chez très peu d’animaux sociaux. En fait, jusqu’à relativement récemment, on pensait que les seuls animaux capables de choisir un mot et de nommer un égal (c’est-à-dire de nommer quelqu’un qui est reconnu par la communauté avec ce mot) étaient les êtres humains. Cependant, les dauphins et les éléphants ont été ajoutés à la liste exclusive il y a quelques années. Aujourd’hui, une nouvelle espèce entre en jeu : les ouistitis utilisent des cris spécifiques (« phee-calls », comme les ont nommés leurs découvreurs) pour s’identifier et communiquer entre eux. Les conclusions viennent d’être publiées dans la revue ‘Science‘.

Curieusement, et sachant que certains animaux peuvent se donner des noms, les primates non humains semblaient totalement dépourvus de cette capacité. Quelque chose qui a attiré l’attention de l’équipe dirigée par David Omer du Centre Safra pour les sciences du cerveau de l’Université hébraïque et son étudiant diplômé Guy Oren.

Tous deux ont enregistré des conversations naturelles entre des paires de ouistitis, ainsi que des interactions entre des singes et un système informatique. Ils ont découvert que ces singes utilisaient leurs « cris » pour cibler des individus spécifiques. Plus intéressant encore, les ouistitis pouvaient discerner quand l’appel leur était adressé et répondaient avec plus de précision lorsque c’était le cas.

“Cette découverte met en évidence la complexité de la communication sociale chez les ouistitis”, explique Omer. «Ces appels ne sont pas seulement utilisés pour la localisation, comme on le croyait auparavant ; “mais ils les utilisent également pour étiqueter et s’adresser spécifiquement à quelqu’un.”

Un nom qui s’apprend

L’étude a également révélé que les membres d’une famille de singes ouistitis utilisent des étiquettes vocales similaires pour s’adresser à différents individus (c’est-à-dire qu’ils utilisent le même son pour s’adresser à un certain individu) et utilisent des caractéristiques sonores similaires pour coder des noms différents, quelque chose de similaire à l’utilisation des noms et des dialectes chez les humains. Cet apprentissage semble se produire même chez les ouistitis adultes qui ne sont pas liés par le sang, ce qui suggère qu’ils apprennent à la fois les étiquettes vocales et le dialecte auprès d’autres membres de leur groupe familial.

Les chercheurs pensent que ce système de vocalisation a peut-être évolué pour aider l’espèce à rester connectée dans son habitat dense de forêt tropicale, où la visibilité est souvent limitée. En utilisant ces appels, ils peuvent maintenir leurs liens sociaux et leur cohésion de groupe. “Les ouistitis vivent en petits groupes familiaux monogames et s’occupent de leurs petits ensemble, un peu comme le font les humains”, explique Omer. “Ces similitudes suggèrent qu’ils ont été confrontés à des défis d’évolution sociale comparables à ceux de nos premiers ancêtres prélinguistiques, ce qui aurait pu les amener à développer des méthodes de communication similaires.”

Cette recherche apporte de nouvelles informations sur la manière dont la communication sociale et le langage humain pourraient avoir évolué. La capacité des ouistitis à s’identifier avec des cris spécifiques suggère qu’ils ont développé des mécanismes cérébraux complexes, peut-être analogues à ceux qui ont finalement donné naissance au langage chez l’homme. L’étude ouvre des perspectives passionnantes pour de futures recherches sur la façon dont nos propres capacités de communication ont pu évoluer et sur ce que nous pouvons apprendre de ces primates sociaux non humains.



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