Réserve fédérale et volatilité en septembre : quel sera l’impact de la baisse des taux ?

La Fed vers une baisse des taux, à quoi s’attendre

La dynamique des marchés financiers peut se transformer radicalement en quelques jours seulement. Au cours de la première semaine de septembre, le S&P 500 a clôturé chaque séance en baisse, affichant une perte hebdomadaire de 4,25 %, la pire de l’année jusqu’à présent. Cependant, la semaine suivante, celle qui vient de se terminer, voit un changement radical. Wall Street a enregistré des gains à chaque séance, clôturant avec la meilleure semaine de 2024 et récupérant entièrement les pertes précédentes, ajoutant plus de 1,3 billion de dollars à la valeur de l’indice S&P 500.

Il ne s’agit pas d’un rebond partiel, mais d’un élan collectif. Tous les principaux groupes de référence boursiers américains ont enregistré des gains. Des méga-capitalisations aux petites capitalisations, signe que l’optimisme des investisseurs s’est répandu à tous les niveaux. Sur le plan sectoriel, les hausses ont également été généralisées, à la seule exception du secteur de l’énergie, qui reste en difficulté en raison des incertitudes sur les prix du pétrole brut.

Malgré ce regain d’appétit pour le risque en Bourse, les investisseurs n’ont pas renoncé à se protéger. L’or, par exemple, a atteint de nouveaux sommets historiquesactuellement au-dessus de 2 616 dollars l’once, soutenu par la faiblesse du dollar et la baisse des rendements réels. Les attentes d’une éventuelle baisse agressive des taux d’intérêt par la Réserve fédérale, prévue cette semaine, ont alimenté cette dynamique.. Le marché obligataire a également bénéficié, grâce à la baisse des rendements qui a fait grimper la valeur des titres.

La semaine précédente, qui avait entraîné la forte baisse, avait été dominée par les craintes liées à la croissance économique. Des données peu rassurantes sur le marché du travail et la faiblesse historique du mois de septembre ont alimenté les inquiétudes des opérateurs, les poussant beaucoup à vendre. Puis, comme cela arrive souvent sur les marchés, le discours s’est inversé. Des données plus rassurantes sur l’inflation ont consolidé l’attente d’une baisse des taux de la Fed, qui reste désormais l’élément crucial pour les prochains mouvements des marchés. La question que tout le monde se pose est simple, mais essentielle : dans quelle mesure cette réduction sera-t-elle incisive ?

Alors qu’une baisse de 50 points de base avait auparavant suscité des craintes parmi les investisseurs, le sentiment a aujourd’hui changé. Les chances d’une réduction de cette ampleur sont passées de 30 % la semaine dernière à 59 % actuellement.. Cette confiance reflète un marché qui semble prêt à accueillir une décision plus agressive de la banque centrale.

Bien que les marchés aient traversé des phases d’anxiété, il est erroné d’interpréter ces signaux comme la fin du cycle haussier.. Au contraire, la résilience des marchés face aux craintes de récession a été encourageante. Toutefois, la combinaison des inquiétudes concernant la croissance économique et de l’incertitude politique liée aux prochaines élections américaines pourrait conduire à de nouvelles phases de volatilité.. Il est important de se rappeler que les marchés sont proches de leurs plus hauts records, après deux années de forts gains, et cela devrait être un élément crucial dans les décisions des investisseurs concernant leurs portefeuilles. Historiquement, les actions ont tendance à augmenter après la première réduction de la Fed, à condition qu’il n’y ait pas de récession.

Comme nous l’avions prévu, la volatilité a été le protagoniste absolu en septembre. Ceux qui ne tolèrent pas de brusques fluctuations devront s’armer de patience : le marché approche de la période traditionnellement la plus critique de l’année, les deux prochaines semaines, qui ont vu les plus fortes baisses du S&P 500 depuis 1950.

GPour l’avenir, l’attention se tourne inévitablement vers la réunion de la Réserve fédérale de mercrediC’est l’un des événements les plus importants pour les marchés en 2024. Après la décision de la Fed, ce sera jeudi le tour de la Banque d’Angleterre, qui devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés. Mais vendredi, ce sera le tour de la Banque du Japon.

Aux États-Unis, tous les regards seront tournés vers la décision de politique monétaire, la Fed devant réduire ses taux d’intérêt pour la première fois depuis mars 2020, faisant de cette réunion des banques centrales l’une des plus importantes de l’histoire récente. Comme indiqué précédemment, la plupart des traders considèrent une réduction de 50 points de base comme le résultat le plus probable, un changement significatif, d’autant plus qu’au cours des 14 dernières années, la Fed a fait exactement ce que le marché avait prédit avant la réunion. La banque centrale fournira également des projections économiques actualisées, les traders s’attendant à un assouplissement de plus d’un point de pourcentage cette année.

Toujours aux Etats-Unis, plusieurs données économiques importantes seront à l’honneur : les ventes au détail devraient ralentir, avec une hausse attendue de 0,2%, après la croissance inattendue de 1% en juillet. La production industrielle, qui a chuté de 0,6 % en juillet, s’est probablement stabilisée. D’autres indicateurs clés incluront l’indice manufacturier de l’Empire State de New York, l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie et les données du marché immobilier, telles que l’indice du marché NAHB, les permis de construire, les mises en chantier et les ventes de maisons existantes.

Au Royaume-Uni, l’accent sera mis sur l’inflation et la réunion de la Banque d’Angleterre. La BoE devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés après la récente baisse de 25 points de base. Un élément clé qui influencera la décision sera la lecture des données sur l’inflation, attendue mercredi. L’inflation annuelle devrait rester stable à 2,2%, restant au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la BoE. Les données sur les ventes au détail et les emprunts nets du secteur public seront également étroitement surveillés tout au long de la semaine pour obtenir de plus amples informations sur l’économie britannique.

En Allemagne, l’indice de confiance économique ZEW devrait encore baisser, marquant son plus bas niveau depuis huit mois, en raison de la détérioration des perspectives économiques. Dans la zone euro, des données flash sur la confiance des consommateurs et des données définitives sur l’inflation pour la zone euro et l’Italie seront publiées.

En Asie, la Banque du Japon devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés, de nombreux analystes envisagent une hausse seulement d’ici la fin de l’année, probablement entre décembre et janvier. Entre-temps, des données sont arrivées de Chine montrant un ralentissement plus marqué que prévu de la croissance de la production industrielle et des ventes au détail pour le mois d’août. Ces données accroissent la pression sur le gouvernement chinois pour qu’il adopte de nouvelles mesures de relance économique, un sujet de plus en plus discuté par les observateurs. L’impact sur les marchés a toutefois été atténué par la fermeture des bourses asiatiques pour les fêtes.

Du côté des entreprises, la semaine sera relativement calme en termes de résultats financiers, mais il y aura encore quelques noms notables à surveiller. Parmi ceux-ci, General Mills, célèbre pour ses céréales Cheerios, et FedEx, géant du transport maritime international et baromètre de l’économie mondiale, une attention particulière sera portée à la conférence IAA Transportation, où les commentaires des dirigeants de Stellantis, dont le titre est en baisse de 50%. des sommets de cette année, et BYD, leader de l’expansion chinoise, sera suivi avec intérêt. De plus, Microsoft organisera lundi une conférence consacrée aux développements à venir de son outil Copilot.

Mardi marquera la fin de la période de blocage des actions Reddit, tandis que la répartition 6-1 de Deckers Outdoor débutera le même jour. Mardi également, Dreamforce 2024, l’événement Salesforce, débutera et attirera beaucoup d’attention de la part de l’industrie technologique.

Enfin, la semaine se terminera avec ce qu’on appelle la « triple sorcière », un événement trimestriel qui se produit lorsque les contrats à terme sur indices boursiers, les options sur indices et les options sur actions expirent simultanément. Ce phénomène tend à entraîner une augmentation de la volatilité, un aspect que les investisseurs les plus attentifs ne perdront pas de vue.

*Analyste du marché italien chez eToro