Le secret sexuel de l’enfant Jaime d’Aragon que seul son confesseur connaissait

2024-09-21 05:20:38

Parmi tous les personnages que nous offre l’histoire, il existe une catégorie excentrique, dont les composantes s’écartaient du chemin balisé et constituaient une note dissonante au milieu du ton général de leur époque. De tels personnages ont attiré l’attention d’historiens et de romanciers désireux de trouver l’inspiration pour leurs histoires dans ces vies à contre-courant. Souvent, le jugement de la postérité à l’égard de ces personnages a été aussi sévère qu’à l’égard de leurs contemporains, même si cette condamnation est également devenue une incitation à des réhabilitations contemporaines. C’est le cas du nourrisson Jacques d’Aragon (1296-1334), fils du roi Jacques II et de Blanche d’Anjou. En tant que premier-né, il assumerait la succession à la couronne d’Aragon. Son mariage avec Aliénor de Castille C’était arrangé depuis des années.

On sait que l’infant Jaime était très pieux et avait un sens de la justice qui l’éloignait de la noblesse, traité avec rigueur par lui dans son rôle de lieutenant du royaume. Jacques II le félicite pour sa bonne performance au pouvoir, bien qu’il lui conseille de faire de la diplomatie avec les magnats. Soudain, tout va mal au début de 1319. La découverte d’un habit franciscain dans les appartements privés du prince alerte la cour.

A ces dates-là, son éloignement de la société s’aggrave, il devient taciturne et insaisissable. La proximité du mariage, arrangé en octobre 1319, y est-elle pour quelque chose ? Le père le confronte à la découverte. Il le réprimande pour son comportement insensé et l’exhorte à remplir son engagement de mariage. Le fils est sincère. Nous le savons car il écrira une lettre de sa propre main dans laquelle il avoue que… “Je n’ai jamais couché avec une femme” et l’enfant a maintenant vingt-trois ans, assez vieux pour avoir autant de légitimes que d’illégitimes. enfants.

‘Angélique’

Année 1319. L’enfant Jaime, héritier de la couronne en tant que successeur de son père, le roi Jaime II d’Aragon, montre un penchant religieux que le monarque désapprouve et garde le silence sur un secret que seul son confesseur connaît. Démissionner de la couronne signifierait rompre l’engagement de mariage avec la princesse Leonor de Castille, encore enfant, et pourrait ouvrir une crise diplomatique entre les deux royaumes. Les cours des deux jeunes fiancés doivent se réunir au château de Miravet, sur l’Èbre, avant la célébration du mariage. Pendant ce temps d’attente, des événements troublants se produisent : l’enlèvement et la torture du confesseur de l’enfant et la mort dans d’étranges circonstances d’un de ses pages. Il ne sera pas la dernière victime entre les murs de la forteresse. Un chevalier hospitalier au sombre passé envoyé au château par l’abbé de Santes Creus pour enquêter et une dame de l’entourage de la princesse coïncident dans la même tâche. La forteresse sera le témoin des tensions et des luttes de pouvoir, des ambitions et des vengeances des grands et des petits, même si tous deux finiront par être entraînés par la même énigme, dont la révélation provoquerait un scandale sans précédent uniquement dans les royaumes hispaniques. mais dans toute la chrétienté. Les entrailles du château de Miravet cachent un secret pour lequel quelqu’un est prêt à tuer.

Il entend renoncer à la succession et au mariage et reprendre les habits. Le jeune prince possédait-il un « caractère tardif », comme le prétend Stephan Zweig à propos de Louis XVI et de son peu d’intérêt sexuel ? La chasteté de l’enfant prédisait-elle l’avènement du Rex Bellator, un monarque marié uniquement à la croix et à l’épée, voué à la reconquête des Lieux Saints comme l’avait prophétisé Raimundo Lulio ?

Les pressions ont vaincu l’enfant qui s’est présenté à l’église. Cependant, au point culminant, lorsque le couple a dû se serrer la main pour consacrer l’union, le jeune Jaime a refusé. Ce devait être le père qui prenait la main de la préadolescente Léonor sous le regard étonné des personnes présentes.

Image - Angelicus

Finalement, une fois le désastre passé, Jaime II accepta les faits et l’enfant prononça ses vœux et devint moine, même si les aventures du jeune Jaime ne s’arrêtèrent pas là. Depuis le couvent, ses actions deviennent erratiques, bizarres : il envisage de se remarier avec l’infante, il demande à son oncle, Robert de Naples, d’intervenir pour qu’il soit exempté des vœux canoniques. Le père est devenu plus fermé d’esprit et quelques années plus tard, des sources racontent un incident survenu dans une maison close à Valence, dans lequel Jaime était impliqué.

Laissons le lecteur juger si une biographie comme celle de l’enfant avec de telles scènes ne mérite pas la curiosité du chercheur et l’attention du romancier historique. Les rares sources, les insinuations plus ou moins voilées et les nombreux silences dessinent probablement l’angoisse et la lutte avec le monde et avec lui-même d’un homme homosexuel. Ignorée dans le meilleur des cas, vilipendée dans la majorité, la figure de l’Infant Jaime apparaît attractive à la lumière du présent et digne d’être récupérée, également du récit historique.



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