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Extension de l’autoroute : comme ce pourrait être beau ici

by Nouvelles

N° 39 – 26 septembre 2024

Diviser

Le Conseil fédéral veut économiser 4,6 milliards de francs. L’extension des autoroutes, sur laquelle nous voterons le 24 novembre, coûte 5,3 milliards. Il existe donc un moyen très simple d’atteindre l’objectif d’économies – sans lésiner sur les garderies et les réductions de primes. Sans nuire à personne.

L’extension prévue est absurde non seulement en raison de son coût élevé, mais aussi parce qu’elle concerne cinq régions : toutes situées dans ou à la périphérie de villes déjà touchées par le trafic automobile.

  • A Grauholz, près de Berne, l’A1 doit être élargie à huit voies, une première en Suisse. Les communes et les agriculteurs concernés s’y opposent, tout comme la ville de Berne. Dix kilomètres supplémentaires en direction de Zurich devraient être élargis à six voies.
  • A Bâle, le tunnel sous le Rhin prévu augmentera la capacité du trafic de transit. Cette mesure est en contradiction avec l’objectif de Bâle de devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2037. Le chantier occupera pendant dix ans le Dreirosenanlage, le seul espace vert du quartier Matthäusquartier, et sera définitivement réduit.
  • A Saint-Gall, un nouveau tunnel, qui desservira en priorité le paradis fiscal de Teufen AR, doit faire sortir les voitures en plein centre-ville, dans la dernière grande zone de développement de la ville. Le parlement de la ville s’est prononcé contre le projet.
  • À Schaffhouse, le déplacement d’un carrefour autoroutier entraîne une augmentation significative du trafic dans les quartiers. L’Office fédéral des routes le reconnaît lui-même. Ici aussi, le parlement de la ville a rejeté le projet.
  • En guise de bonus pour la Suisse romande, le Parlement a inclus dans le paquet le prolongement de la ligne entre Genève et Nyon, même si celui-ci n’est pas encore entièrement planifié. Il absorbe de précieuses terres agricoles, entraîne une augmentation du trafic et met en danger l’extension, pourtant bien plus judicieuse, de la ligne ferroviaire.
  • Ce n’est qu’un début : le Conseil fédéral et le Parlement soutiennent le projet du conseiller national UDC bernois Erich Hess visant à élargir l’autoroute A1 entre Zurich et Berne et entre Lausanne et Genève à « au moins » six voies. Au total, des travaux de construction d’autoroutes d’une valeur de plus de 34 milliards de francs (!) sont prévus, ce qui cadre parfaitement avec la loi sur la protection du climat adoptée en 2023.

Dimanche, l’initiative sur la biodiversité a été rejetée par 63% des suffrages. Cela s’explique par la campagne de peur des opposants, mais aussi probablement par le fait que le sujet reste abstrait pour beaucoup. Pour la majorité de la population suisse, un vote « oui » par intérêt personnel aurait été approprié : la biodiversité rend la vie meilleure et plus belle. Passer du temps dans des espaces verts naturels est bon pour le corps et l’esprit – il existe d’innombrables études à ce sujet. La plupart des gens le constatent aussi eux-mêmes : les rivières qui peuvent encore couler librement, comme la Singine, ou qui ont été renaturalisées, comme certaines parties de l’Aar et de la Thur, attirent beaucoup plus de gens que les eaux canalisées. Des paysages variés, un air pur et une protection contre le bruit sont des besoins fondamentaux, pas un luxe.

Les initiatives climatiques urbaines d’Umverkehr sont couronnées de succès dans de nombreuses villes car elles encouragent les gens à imaginer un espace urbain meilleur et plus beau : plus d’arbres, moins de voies, de l’espace pour les vélos et les piétons, le chant des oiseaux au lieu du rugissement des moteurs.

Dans quel espace voulons-nous vivre ? La votation sur les autoroutes de novembre pose également cette question. Elle ne se pose pas dans les centres-villes, où vivent la plupart des gauchistes, mais à l’extérieur, dans les agglomérations, qui sont déjà considérées comme gâtées. Mais nous avons aussi une responsabilité pour ces espaces – et le trafic qui y est généré revient dans les centres-villes. Dans toutes les régions concernées par l’élargissement des autoroutes, les opposants se regroupent.

Lors de la session d’hiver 2023, le conseiller fédéral Albert Rösti s’est prononcé avec force en faveur de l’élargissement à six voies, la motion de son collègue de parti Hess : « Imaginez où nous en serions aujourd’hui si ce réseau autoroutier n’avait pas été planifié à l’époque ! »

Oui, imaginons cela. Pour nous rappeler à quel point ce pourrait être beau ici.

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