L’Asie du Sud-Est joue un rôle de plus en plus important dans les décisions diplomatiques et d’investissement de la Chine, en particulier à l’heure où la rivalité entre Pékin et Washington s’intensifie. Dans le premier volet d’une série de quatre articles sur les liens de la Chine avec l’ASEAN, Shi Jiangtao examine les implications plus larges de la relation de plus en plus conflictuelle entre Pékin et Manille.L’escalade des hostilités entre Pékin et Manille en mer de Chine méridionale a rapproché la région d’un conflit indésirable, mettant en évidence le dilemme croissant que constitue la Chine en Asie du Sud-Est.
La Chine et les Philippines ont échangé de vives critiques sur leurs « comportements provocateurs » respectifs, les navires des garde-côtes des deux parties étant entrés en collision à six reprises depuis mars près de deux hauts-fonds inhabités dans les eaux contestées.
Malgré les craintes d’une confrontation armée et d’un éventuel conflit plus large impliquant les États-Unis, Pékin a redoublé d’efforts pour utiliser son influence politique, militaire et économique afin d’éloigner d’autres pays d’Asie du Sud-Est de Manille.
Selon les observateurs, Pékin augmente délibérément la mise, essayant de contrecarrer un front uni contre la Chine à sa porte, tout en augmentant la pression dans l’espoir de forcer les Philippines à renoncer à leur résistance vigoureuse aux revendications maritimes expansives de la Chine.
Ces derniers mois, alors que Manille continue de pencher résolument du côté de Washington, Pékin a lancé une offensive de charme pour courtiser ses voisins d’Asie du Sud-Est, avec une série d’échanges diplomatiques de haut niveau et d’engagements de défense, tels que des exercices conjoints.
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