Les médecins et le syndrome du trop grand nombre de documents

2024-09-26 09:00:00

À l’instar de ce qui arrive aux patients qui transportent avec eux une montagne de documents, le dossier de santé électronique génère également la même frustration et le même inconfort.

De nombreux patients, en particulier ceux qui ont des antécédents médicaux complexes, apportent avec eux leur dossier médical lorsqu’ils ont besoin de consulter un médecin. Il n’y a évidemment pas de sélection ni de capacité à comprendre sa pertinence ; mieux vaut tout apporter et laisser le médecin l’utiliser. Même à l’ère du dossier de santé électronique (DSE), de nombreuses personnes transportent leurs documents dans des sacs, des sacoches ou des chariots.

Souvent les médecins, à la vue de ces montagnes de papier, sont envahis par la frustration et le malaise de ne pas donner satisfaction au patient en ignorant ou en prêtant peu d’attention à ce qui représente une richesse d’informations difficiles à consulter et qui ne sont pas toujours vraiment utile. . Les médecins éprouvent les mêmes sensations même lorsqu’ils utilisent le Dossier Santé Electronique. Tant qu’ils doivent lire les rapports des tests qui ont prescrit l’opération, celle-ci se déroule dans un délai raisonnable et avec relativement peu d’effort. S’ils souhaitent en revanche en savoir plus sur la personne en face d’eux, le même malaise qu’ils ressentent avec le sac de documents les assaille. Il faut ouvrir et lire les documents, en espérant trouver ceux qui contiennent quelque chose d’intéressant. Le tout devant le patient qui observe et peut-être parle pour décrire ses symptômes et sa pathologie, rapportant également ses propres opinions – obtenues sur Internet – ou celles d’autres médecins.

L’heure de la visite est ce qu’elle est, c’est pourquoi nous demandons en premier lieu au patient les informations utiles au diagnostic ou au choix de la thérapie. Beaucoup de documents, peu de connaissances. Même à l’ère du numérique. J’ai expliqué à plusieurs reprises dans ce blog pourquoi l’ESF, même en version 2.0, est de peu d’utilité pour les médecins. Avoir accès à une collection chronologique de documents qui, pour être consultés, doivent être ouverts et lus un par un, est trop coûteux et inefficace. Les médecins souhaitent avoir une vision globale, éventuellement filtrable par pathologie, avec la possibilité d’approfondir en sélectionnant les documents les plus intéressants. La figure suivante montre un visualiseur clinique capable de filtrer et de corréler les informations par pathologie.

Pour les médecins, le temps est précieux et lors de la visite il faut interagir avec le patient, le regarder dans les yeux, l’écouter, faire attention à lui. Il n’est ni possible ni correct de regarder constamment le moniteur à la recherche d’informations introuvables.

On sait que la solution de contournement qui a été trouvée pour pallier ce problème est le Profil de Santé Synthétique (PSS) auquel se sont opposés ceux qui ont dû l’élaborer, à savoir les médecins généralistes et les pédiatres de libre choix. Sa rédaction est, des années plus tard, toujours au centre des discussions avec les syndicats. Les dernières rumeurs parlent d’une révision de la structure du document, avec la possibilité d’ajouter, pour chaque élément, la source d’où proviennent les informations, de manière à dégager les médecins généralistes de toute responsabilité quant à l’authenticité des informations rapportées.

Tout cela est un parfait exemple de la manière dont il ne faut pas changer les processus pour combler les lacunes du numérique qui, au contraire, doit effectivement changer les processus mais pour les améliorer, les rendre plus efficaces et efficients, et non alourdir les médecins généralistes/PLS. avec un travail supplémentaire que, même si je le voulais, je ne suis pas toujours en mesure de réaliser par manque d’information.

La clé est de collecter et de gérer les données, en évoluant à partir de la logique du document PDF, afin de pouvoir organiser et filtrer les données selon les besoins des cliniciens, avant tout des spécialistes. Fixez-vous des objectifs qui ne consistent pas seulement à rendre accessibles des données ou des documents mais à créer des services à valeur ajoutée pour les médecins, les infirmières et les patients eux-mêmes. C’est ce que fera en théorie l’écosystème des données de santé, qui devra être conçu à partir de services, et non de données, en impliquant les parties prenantes dans la co-conception.



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