Une nouvelle recherche confirme le lien entre le stress perçu et la rechute du psoriasis

Crédit : Pixabay/CC0 Domaine public

Des recherches innovantes ont fourni des preuves irréfutables selon lesquelles le stress perçu peut directement déclencher la rechute des lésions cutanées psoriasiques. L’étude, présentée à l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie (EADV) Congrès 2024est le premier à valider scientifiquement cette connexion in vivo.

Le psoriasis, une maladie cutanée chronique qui touche plus de 6 millions de personnes en Europe, se caractérise par une production rapide de cellules cutanées, entraînant une desquamation et une inflammation. Bien que l’on soupçonne depuis longtemps que le stress joue un rôle dans l’exacerbation du psoriasis, cette recherche offre des preuves concluantes de ce lien.

Dans l’étude, des lésions psoriasiques ont été induites dans des xénogreffes de peau humaine saine sur des souris atteintes d’immunodéficience combinée sévère (SCID)/beige (n = 25) par injection de cellules mononucléées autologues du sang périphérique préactivées par l’IL-2 in vitro.

Après avoir obtenu une rémission des lésions avec de la dexaméthasone topique, les souris ont été exposées à un stress sonique (sonore) ou fictif pendant 24 heures. La récidive des lésions psoriasiques a ensuite été suivie au cours des 14 jours suivants.

Une analyse plus approfondie a montré que le stress sonique augmentait considérablement la présence de cellules immunitaires dans la peau et augmentait les médiateurs proinflammatoires comme CXCL10, IL-22, IL-15, IL-17A/F, IFN-γ et TNFα. De plus, les biomarqueurs neurogènes de l’inflammation, tels que le facteur de croissance nerveuse (NGF) et la substance P (SP), ont été régulés positivement.

Le stress sonique a également entraîné des niveaux élevés de tryptase, indiquant l’activation des mastocytes, et une expression accrue de NK-1R, le récepteur de la SP.

“Le stress psychoémotionnel déclenche la libération de neuropeptides pro-inflammatoires comme le SP, conduisant à une inflammation neurogène de la peau en activant les cellules immunitaires, notamment par la dégranulation des mastocytes”, explique le professeur Amos Gilhar, chercheur principal du laboratoire de recherche sur la peau, faculté de médecine Bruce Rappaport, Technion. Institut israélien de technologie, Haïfa, Israël.

“Ceci est encore amplifié par la corticolibérine (CRH) et le NGF, qui augmentent l’inflammation et favorisent l’hyperprolifération des kératinocytes, déclenchant et aggravant ainsi les lésions psoriasiques chez les individus sensibles.”

L’équipe de recherche a également testé l’efficacité de l’aprépitant, un antagoniste des récepteurs antiémétiques de la neurokinine-1 (NK1-R) approuvé par la FDA, dans la prévention des rechutes de psoriasis induites par le stress. L’aprépitant a prévenu les rechutes dans 80 % des cas et a normalisé la plupart des marqueurs inflammatoires.

“L’aprépitant s’avère très prometteur en tant que traitement potentiel pour les exacerbations du psoriasis induites par le stress”, remarque le professeur Gilhar, tout en mettant en garde contre son utilisation non conforme et la nécessité de disposer de données de sécurité supplémentaires. “L’aprépitant cible sélectivement la composante de l’inflammation neurogène induite par la SP, mais n’a pas d’impact sur les autres médiateurs comme le NGF et la CRH. La combinaison d’antagonistes du NK-1R avec d’autres traitements peut s’avérer plus efficace.”

L’étude souligne le lien complexe entre le système nerveux et la réponse immunitaire dans le psoriasis. “Reconnaître l’influence du stress sur le psoriasis nous permet d’affiner nos approches thérapeutiques afin de mieux servir les patients”, ajoute le professeur Gilhar. “Pour l’avenir, notre équipe prévoit d’explorer le potentiel clinique des antagonistes du NK-1R et d’approfondir le rôle de la gestion du stress dans les soins du psoriasis.”

Plus d’informations :
Keren, A., Zeltzer, AA, Bertolini, M., Paus, R. et Gilhar, A. (2024). Les lésions psoriasiques dans les xénogreffes de peau humaine in vivo sont déclenchées par le stress perçu et peuvent être supprimées par l’aprépitant, un antagoniste des récepteurs de la neurokinine-1. Présenté au congrès 2024 de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie (EADV).

Fourni par l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie

Citation: Une nouvelle recherche confirme le lien entre le stress perçu et la rechute du psoriasis (26 septembre 2024) récupéré le 26 septembre 2024 sur

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