Pourquoi le salut de la Chine réside dans les exportations

Avec un indice de fécondité de 1,06, la Chine, déjà moins peuplée que l’Inde, est confrontée à un véritable effondrement démographique. Selon une étude de l’Académie des sciences sociales de Shanghai, la Chine comptera 587 millions d’habitants en 2100, soit moins de la moitié d’aujourd’hui. L’érosion a commencé : pour la première fois depuis soixante ans, le nombre d’habitants a diminué l’année dernière. Et la population en âge de travailler diminue au rythme de 1,5 % par an. Les conséquences économiques sont multiples. Le vieillissement, combiné à la quasi-absence d’assurance maladie et de retraite, se traduit par un taux d’épargne de 30 % du revenu disponible (contre 18 % en France). Une grande partie de cette épargne est investie dans l’immobilier, alimentant l’offre de logements, alors que la demande est en baisse. De quoi provoquer un déséquilibre important.

Autre conséquence du déclin démographique : la tendance à la baisse de la demande intérieure et de la consommation des ménages. Alors que la stratégie économique mise en œuvre ces dernières années visait précisément à servir le marché intérieur en faisant du pays autre chose que l’usine du monde, c’est l’ensemble du système qui se retrouve déséquilibré.

Ce manque incompréhensible d’analyse et d’anticipation a provoqué une situation de surcapacité dans de nombreuses industries (automobile, batteries, équipements pour les énergies renouvelables, sidérurgie, matériaux de construction, etc.). En conséquence, les prix industriels chutent et Pékin se retrouve à la fois confronté à des pressions déflationnistes et contraint de trouver des débouchés extérieurs.

Que faire face à cette marée de produits chinois low-cost ? Tout d’abord, rappelons qu’il s’agit bel et bien d’une aubaine pour le pouvoir d’achat des consommateurs occidentaux. Ensuite, mettre fin à certaines idées reçues : la baisse des emplois industriels en Occident, par exemple, est bien plus liée aux gains de productivité qu’aux importations.

S’il faut trouver un coupable, ce sera le robot plutôt que les Chinois. L’idée de construire des barrières douanières pour défendre les emplois, et plus encore les consommateurs, s’avère absurde. Mais le faire, de manière ciblée, se justifie dans une logique de souveraineté. Ne pas dépendre de la Chine pour les terres rares, les médicaments, les batteries, peut justifier des mesures défensives. A condition d’avoir une politique industrielle cohérente dans ces secteurs dits stratégiques, dont la liste n’est finalement pas si longue. Vouloir inclure des biens comme les voitures ou les textiles n’a pas de sens.

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