La prison estonienne projetée par les Pays-Bas est également aux prises avec un manque de personnel

ANPE, ancienne prison de Veenhuizen où étaient détenus des prisonniers norvégiens en 2015

NOS Nieuws•registren, 23h05

  • Sharyfah Bhageloe

    Rédacteur national

  • Sharyfah Bhageloe

    Rédacteur national

La prison estonienne où les prisonniers néerlandais pourraient à l’avenir purger leur peine a été mal notée sur certains points dans un rapport d’inspection du Conseil de l’Europe. Des plaintes telles que des violences verbales, une nourriture insuffisante et une mauvaise ventilation sont mentionnées dans le rapport publié hier.

La secrétaire d’État Coenradie à la Justice et à la Sécurité cherche des solutions peu orthodoxes en raison du manque de personnel dans les prisons néerlandaises. Elle s’est rendue jeudi en Estonie pour vérifier si quelques centaines de prisonniers pourraient y être transférés. La prison est située à Tartu, la deuxième ville du pays, à environ 1 500 kilomètres des Pays-Bas.

Et aussi un manque de personnel

Pour ce rapport, le comité anti-torture du Conseil de l’Europe a visité trois prisons en Estonie l’année dernière, dont celle de Tartu. Certains prisonniers ont signalé des violences verbales de la part des gardiens de prison avec des « connotations racistes ».

En outre, les détenus de toutes les prisons se sont plaints d’une mauvaise ventilation, d’un accès limité aux activités en dehors de la cellule, d’une nourriture insuffisante et de retards dans l’obtention de soins de santé mentale.

Il est également frappant de constater que les trois prisons connaîtront une pénurie de personnel en 2023. À Tartu, il y avait 25 postes de gardiens de prison vacants au moment de la visite.

Le rapport contient également des points positifs. Par exemple, le comité qualifie de « très bons » les installations médicales et l’approvisionnement en médicaments dans toutes les prisons. Les cellules étaient également généralement bien entretenues, il y avait suffisamment de lumière naturelle, le mobilier approprié et les installations sanitaires étaient propres.

Norvégiens aux Pays-Bas

L’enquête sur le placement des prisonniers en Estonie est “vraiment en phase exploratoire”, souligne le porte-parole du secrétaire d’État Coenradie. “Il ne s’agit pas d’une affaire à court terme mais à long terme. L’exploration a une vision très large”, explique le porte-parole.

Ce serait la première fois que les Pays-Bas emprisonnent des criminels de l’autre côté de la frontière. L’inverse s’est déjà produit : au cours de la décennie précédente, des criminels belges (2010) et norvégiens (2015) ont purgé leur peine dans notre pays. Les Pays-Bas furent alors confrontés à des postes vacants dans les prisons, ce qui menaçait de provoquer des disparitions d’emplois.

« Les droits sous pression »

Placer des prisonniers néerlandais en Estonie est, selon Miranda Boone, professeur de criminologie à l’université de Leiden, “une situation étrange, car tous les droits sont mis sous pression”. Elle cite comme exemples le droit aux visites familiales et à la resocialisation, ou au retour dans la société.

La resocialisation est considérée comme un objectif de la détention, explique Boone. “Cela nécessite que vous puissiez organiser certaines choses comme le travail, le logement et le maintien du contact avec la famille, ce qui est plus difficile depuis un autre pays.”

Selon Boone, faire venir du personnel pénitentiaire aux Pays-Bas serait plus efficace et moins coûteux. “Placer des prisonniers en Estonie est une solution plus lourde et plus coûteuse. Je me demande si tout cela est réalisable.”

#prison #estonienne #projetée #par #les #PaysBas #est #également #aux #prises #avec #manque #personnel

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.