La productivité du travail dans la zone euro est en baisse depuis près de deux ans

La productivité du travail, c’est-à-dire la performance de l’économie calculée par salarié ou par heure travaillée, est en baisse dans la zone euro depuis près de deux ans. L’emploi et le nombre d’heures travaillées ont augmenté, ce qui s’est ensuite traduit par une baisse de la productivité. La plus forte baisse, de plus de quatre pour cent par rapport à 2022, a été enregistrée par la production industrielle. Les analystes du Département de la monnaie, des statistiques et de la recherche (ÚMS), qui dépend de la Banque nationale de Slovaquie, en ont informé.

“Les entreprises ont vécu une mauvaise expérience dans la période post-pandémique. La reprise rapide de l’économie s’est accompagnée d’une pénurie de main-d’œuvre. Parallèlement au phénomène du vieillissement de la population et à une législation rigide dans le domaine du marché du travail, les entreprises ont plusieurs raisons de maintenir ou d’augmenter l’emploi. Alors que les performances économiques se sont affaiblies au second semestre 2022 en raison de l’impact du choc énergétique et de l’incertitude liée à la guerre en Ukraine, l’emploi a continué de croître. Malgré la faiblesse de l’économie, les entreprises n’ont pas licencié les employés qualifiés dont elles pourraient avoir besoin à l’avenir”, expliquent les analystes.

Selon eux, la baisse de productivité dans l’industrie serait le résultat d’une baisse de performance. Certains secteurs devraient être durement touchés par la hausse des prix de l’énergie, tandis que d’autres sont actuellement confrontés à une forte concurrence chinoise. La productivité a également chuté de manière significative dans les services de commerce, de transport, d’hébergement et de restauration, ont ajouté les experts.

Les projections de septembre de la Banque centrale européenne devraient faire état d’une reprise de la croissance de la productivité dans les mois ou années à venir. Il suppose un ralentissement progressif de la croissance de l’emploi et de la reprise économique, tandis que la hausse de la productivité devrait, conjuguée au ralentissement de la croissance des salaires, contribuer à atténuer les pressions sur les prix.

“Si l’évolution actuelle se poursuit pendant un certain temps et que la productivité n’augmente pas, ou diminue encore, le risque augmenterait que la baisse de l’inflation ne se poursuive pas au même rythme que celui prévu par la BCE. Surtout si la croissance dynamique des salaires se poursuit. Cependant, l’augmentation du nombre d’employés ne peut pas indéfiniment dépasser la production. La hausse des coûts de main-d’œuvre découragera les entreprises d’accumuler davantage de main-d’œuvre. Des signes de ralentissement apparaissent déjà sur le marché du travail. C’est ce que montrent les attentes de plusieurs enquêtes, le taux de postes vacants diminue également progressivement”, concluent les analystes.

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