Bronchiolite inégale | SalutInternational

2024-10-02 01:23:08

Marco Geddes de Filicaia

Il existe un médicament très efficace contre la bronchiolite, une maladie pédiatrique difficile. L’Agence du médicament le place en tranche C, c’est-à-dire payant (1 150,00 €), mais on ne le trouve pas en pharmacie. L’entreprise manufacturière négocie avec les Régions, qui évoluent sans ordre particulier, en proposant des prix plus bas. Un véritable gâchis pour la santé des enfants. Un apéritif de ce qui va se passer avec l’autonomie différenciée.

Cette histoire du médicament/vaccin contre la bronchiolite illustre très bien le chemin parcouru par notre pays. et l’égalité pour un droit fondamental (ou plutôt le droit) indiqué par notre Constitution à l’article 32 e où il atterrira avec une autonomie différenciéeun sujet auquel nous avons consacré une session de notre 2ème Séminaire Laboss qui s’est tenu à San Domenico di Fiesole (Florence) début septembre. La réforme du titre V a donné lieu, pour ainsi dire, non pas à une application minutieuse de normes et lignes directrices nationales communes selon les caractéristiques régionales, mais à un conflit continu au niveau de la Cour constitutionnelle (environ mille huit cents arrêts de litiges entre les l’Etat et les Régions ! ), en grande partie précisément sur les questions de santé, ainsi qu’un processus centrifuge que l’autonomie différenciée entend accentuer et rendre effectivement irréversible.

La bronchiolite et la pneumonie causées par le virus respiratoire syncytial constituent un problème d’une importance considérable, en particulier dans les périodes automne-hiver qui, selon les données publiées par les sociétés de pédiatrie, impliquent, outre l’encombrement considérable des salles d’urgence, 15 000 hospitalisations, 3 000 admissions à l’hôpital. soins intensifs et 16 décès[1]. Il existe diverses stratégies pharmacologiques pour réduire l’incidence de la maladie et sa gravité.[2]y compris un vaccin récent à injecter à la mère au cours du troisième trimestre de la grossesse, avec passage d’anticorps de la mère au nouveau-né et effet protecteur conséquent ; Elle compte cependant un nombre limité de membres dans les pays où elle est en place et par ailleurs une étude récente a mis en avant les risques de naissances prématurées.[3].

L’année dernière, un “vaccin”, le Beyfortus (principe actif Nirsevimab), produit par Astra Zeneca – Sanofi, composé d’un anticorps monoclonal (qui procure donc une immunisation passive d’une durée d’environ cinq mois), approuvé par l’EMA et a déjà été utilisé par certains pays, dont la France et l’Espagne.

L’Aifa qui “bégaie” depuis un certain temps (citation de Garattini), à la demande du fabricant Sanofi, l’a placé parmi les médicaments payants, c’est-à-dire dans la bande C, c’est-à-dire non inclus dans les LEA. et donc pas soumis, pour ce produit, aux problèmes de percée des dépenses pharmaceutiques et du retour sur investissement qui en résulte ! Le produit a été immatriculé au prix de 1 150,00 €. Pour l’obtenir, une prescription de centres hospitaliers ou de spécialistes est nécessaire : pédiatre, néonatologiste, cardiologue, pneumologue, infectiologue, chirurgien cardiaque, allergologue, hygiéniste.[4]. Mais pour le moment, le médicament est introuvable; Si l’on se présente à la pharmacie avec une ordonnance régulière d’un spécialiste, on nous dit que le médicament n’est pas disponible à la distribution. Pendant ce temps, Sanofi négocie avec les Régions, proposant des prix beaucoup plus bas, comme il l’a déjà fait en Espagne entre les différentes communautés, par rapport à la taille de la population à laquelle il sera proposé. En fait, les Régions peuvent l’acheter puisque, grâce à ce processus centrifuge initié par le Titre V, elles peuvent déjà organiser des services extra-Lea à condition qu’ils soient extra-fonds, c’est-à-dire financés par leurs budgets régionaux. Il s’agit évidemment d’une grande confusion qui favorise substantiellement l’industrie pharmaceutique compte tenu de l’absence de négociation nationale due au placement en bande C. et le manque de coordination entre les Régions – anticipation des temps qui nous attendent avec l’Autonomie.

Le président de la Région Lombardie, Attilio Fontana, ignore, ou feint d’ignorer, la législation actuelle qui lui permet d’acheter des médicaments de classe C. Interviewé par Maurizio Giannattasio dans le Corriere della Sera, Fontana, pour clarifier les bénéfices de l’autonomie différenciée, déclare : «Je vais vous donner un exemple trivial. Il y a le problème du virus respiratoire syncytial qui touche principalement les nourrissons et les enfants. Les urgences sont pleines. Nous voulons faire une campagne de vaccination mais nous ne pouvons pas même si nous en avons les moyens car cela ne rentre pas dans les LEA, les niveaux d’assistance essentiels. Pourquoi ne pouvons-nous pas faire ça ? On ne demande un seul euro à personne». Nous sommes en face du président de la plus grande région italienne, un expert dans son deuxième mandat, qui fait également appel à un professionnel compétent comme conseiller en matière de santé : Guido Bertolaso. Il ne vient pas à l’esprit de M. Fontana qu’il est inconcevable que seuls les enfants vivant en Lombardie soient protégés et que seules les salles d’urgence de Lombardie soient surpeuplées. (avec une réduction de 70 % des hospitalisations pour bronchiolite, comme le souligne l’Espagne où l’administration de l’anticorps monoclonal est gratuite depuis l’année dernière). Au lieu de cela, les enfants vivant dans d’autres régions se répartissent en deux catégories : ceux dont les parents peuvent se permettre le médicament – ​​et ont la possibilité de le trouver (quand il sera disponible…) – en le payant de leur poche, et ceux qui tomberont malades. plus fréquemment. 30 à 40 % des enfants qui tombent malades, notamment s’ils nécessitent une hospitalisation, peuvent présenter des épisodes récurrents de bronchospasme jusqu’à l’âge scolaire et, dans certains cas, il peut y avoir une évolution vers l’asthme.

M. Fontana, clairement conscient des problèmes que la bronchiolite entraîne également pour le service de santé, n’a pas eu l’idée de demander au Ministre et au Gouvernement (dans lequel il possède également une certaine connaissance) de rencontrer les Régions au siège de l’institution, pour faire est-il possible de fournir le médicament, de prendre une mesure adéquate, de classer le médicament dans la bande A ?

En fait, tout cela souligne la nécessité d’une autonomie différenciée qui ne lui permet pas d’acheter le médicament (ce qu’il peut déjà faire), mais cela lui permettra de planifier les vaccinations sur une base régionale, de négocier région par région avec les laboratoires pharmaceutiques, de réguler l’administration du point de vue de l’organisation et de la rémunération (dans les cliniques publiques, dans les privées, avec des opérateurs symboliques ?) ainsi que il plaît. De toute évidence, ce problème n’avait attiré aucune attention, même au ministère.d’où est issue une circulaire impeccable dans laquelle il précise, ou rappelle simplement que : “Les Régions du plan de réduction du déficit sanitaire (Latium, Abruzzes, Molise, Campanie, Calabre, Sicile) ne peuvent garantir l’administration de l’anticorps monoclonal Nirsevimab, classé en bande C par Aifa car il s’agit d’un service non Lea.». Les autres pourront en revanche le fournir, mais sur leur propre budget. Nous devons rendre hommage à Fontana pour avoir dit “un chat un chat et du vin un vin”. et ainsi nous expliquer clairement, grâce à cet exemple clair “in corpore vili”, à quoi ressemble celui des nouveau-nés non lombards, ce que l’on entend par autonomie différenciée et quel sera le sort des soins de santé italiens.

Le scénario qu’Autonomy nous laisse entrevoir est, dans ce cas précis, sensiblement le suivant: le Région Lombardie achète le médicament lui-même et le donne aux enfants du groupe d’âge x ; là Région Frioul-Vénétie Juliennel’achète (à un prix plus élevé compte tenu des doses plus faibles) et le propose gratuitement à tous les enfants de la tranche d’âge y, en répétant l’administration après 6 mois (la durée de l’effet est en effet estimée limitée) sur la base de son propre guide de lignes ; là Région Ligurie le met à disposition gratuitement avec un critère similaire à celui de la Lombardie, mais uniquement à ceux dont les revenus sont inférieurs à un certain seuil, basé sur les critères de l’ISEE. Toscane, Émilie – Romagne, Vénétie, Ombrie et Marches ils décident de procéder comme un tout, même avec l’achat en commun, obtenant un chiffre significativement réduit par rapport aux autres Régions, mais toujours relativement supérieur à celui obtenu dans d’autres pays (Espagne). Ils décident également de renouveler la vaccination chez les prématurés ou présentant des problèmes cardiaques après 6 mois ; Sardaigne, Sicile et Campanie ils sont sur le point de l’acheter, mais les stocks disponibles sont épuisés, tandis que dans certaines régions, le médicament n’est pas utilisé en raison d’une mauvaise observance et de retards dans la campagne d’administration. Les autres Régions anonymes prendront leurs dispositions… La Cour des Comptes intervient par rapport aux coûts d’achat injustifiés de certaines Régions… la Justice ouvre une enquête… Une excellente perspective, sans aucun doute !

Pendant ce temps, une vague d’indignation pousse le ministère à remédier à la circulaire (légitime), en plaçant peut-être le médicament, via l’AIFA, dans la tranche A.; selon quels critères sera-t-il administré et par qui n’est-il pas connu : à tous les nouveau-nés ou à ceux à risque ? Avec une nouvelle administration au bout de 6 mois pour les personnes à risque ? Avec quelle négociation avec Sanofi et à quel prix ?

Assez déroutant, mais ne vous inquiétez pas. Ce n’est rien comparé à ce qui nous attend avec l’Autonomie Différenciée.

[1] https://www.ilsole24ore.com/art/cura-salva-neonati-solo-regioni-conti-regola-poi-mezza-retromarcia-AFfhIv0D

[2] CDC. PDF

[3]Dieussater I et al. Vaccin maternel à base de protéines RSV Prefusion F – Naissance prématurée et autres résultats, N Engl J Med 14 mars 2024;390(11):1009-1021. est ce que je: 10.1056/NEJMoa2305478.

[4] Sous-secrétaire Marcello Gemmato, réponse à la question de Girelli : Initiatives pour permettre l’utilisation de l’anticorps monoclonal Nirsevimab, 20 mars 2024, disponible sur :



#Bronchiolite #inégale #SalutInternational
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