Signatures et morceaux de sucre (symboliques) contre Nestlé

2024-10-03 13:09:28

L’attention du public ne se ferme pas sur Nestlé. Public eye est en fait le nom de l’ONG suisse Regard publicbête noire du géant suisse de l’alimentation.

Ce sont eux qui ont découvert, avec l’International Baby Food Action Network – Ibfan ed Ékole double standard singulier de la multinationale : après avoir fait analyser des snacks et des aliments pour bébés dans différents pays, ils ont découvert que les teneurs en sucre utilisées pour leur production dans certaines régions du monde sont supérieures à celles de l’Europe ou des États-Unis.

La plainte a débuté en avril, avec documentation complèteentre-temps a commencé une collecte internationale de signatures qui, il y a quelques jours, a atteint 100 mille (plus de 105 mille pour être exact), donc ceux de Public Eye n’ont pas manqué l’occasion de les livrer symboliquement directement à Vevey, où Nestlé a son siège.

Cela s’est produit avant-hier après-midi, lorsque les militants des trois organisations ont déchargé devant Nestlé l’équivalent symbolique de 10 millions de morceaux de sucre, soit 40 mètres cubes de cartons vides transportés par camion (photo d’ouverture, ndr) qui a emprunté l’avenue Nestlé jusqu’au siège social. Et sur le côté du véhicule il y a une inscription explicite : «Pour Nestlé, tous les enfants ne sont pas pareils».

Militants avec banderoles et boîtes à sucre devant le siège de Nestlé à Vevey (Suisse)

“Nous appelons le géant de l’alimentation à mettre fin au double standard scandaleux révélé par notre enquête d’avril dernier avec cette action de ‘retour à l’expéditeur'”, écrivent-ils dans un communiqué.

Nido et Cerelac accusés

Au centre du scandale se trouvent les céréales pour nourrissons Cerelac et les laits de croissance Nido : qui, dans les pays à revenu intermédiaire faible, “contiennent des niveaux élevés de sucre ajouté, alors que ces produits Nestlé n’ont pas de sucre ajouté en Suisse”. Selon Public Eye Ibfan et Eko, « l’entreprise promeut de manière agressive ces produits comme étant sains et essentiels pour soutenir le développement des jeunes enfants, sur ses principaux marchés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Mais l’exposition à des aliments sucrés tôt dans la vie peut créer une préférence permanente pour les produits sucrés, augmentant ainsi le risque de développer une obésité et de nombreux problèmes de santé associés, tels que le diabète ou les maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi l’OMS interdit l’ajout de sucre dans les aliments pour bébés. »

L’appel aux autorités suisses

Les ONG ne veulent justement pas fermer les yeux. En juin, ils ont demandé au Secrétariat d’Etat à l’économie, l’équivalent de notre ministère, “de mettre fin à ces pratiques commerciales contraires à l’éthique, qui nuisent également à la réputation de la Suisse”.

Selon Public Eye, « Nestlé se cache encore aujourd’hui derrière le respect des réglementations en vigueur. La multinationale met en avant ses efforts pour réduire progressivement le sucre dans ses produits, ainsi que l’introduction d’alternatives sans sucres ajoutés sur certains marchés, comme annoncé en Inde. Cependant, ces demi-mesures sont inadéquates et perpétuent un double standard avec des conséquences dévastatrices sur la santé publique. »

Une histoire de socialwashing ?

Une histoire qui parle, une fois de plus, de l’attitude de certains groupes dans la communication sur les questions de durabilité, notamment d’engagement social – ici un rapport brillant de durabilité et de valeur partagée – et ensuite être plus détendu du côté de la production et du commerce. Cette dichotomie que les activistes et les consommateurs critiques ont commencé à appeler le socialwashing.

Le reportage d’ouverture du magazine VITA d’octobre

On en parlera au Salon RSE

Le numéro d’octobre de VITA, que vous pouvez retrouver ici, traite de ce sujet et de la nécessité de mesurer le « S » d’Esg. Un focus sur le phénomène insaisissable du « maquillage social », auquel se livrent parfois les entreprises, avec la voix de nombreux experts, universitaires et entrepreneurs, à qui le premier apparaît Notation sociale des entreprisesque nous avons créé avec Altis Università Cattolica. Un numéro que nous présenterons, qui écrit avec Stefano Arduinidirecteur de VITA, et au directeur d’Altis, Matteo Pedrini, le 9 octobre de 12h00 à 12h30. le jour inaugural de Salon RSE et innovation socialeaujourd’hui dans sa 12e édition (Université Bocconi, Via Roentgen 1 Milan, entrée gratuite, sur inscription).

Les photos sont de Martin Bichsel pour Public Eye.

Que fait VITA ?

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