La semaine prochaine, les dirigeants des pays d’Asie du Sud-Est se réuniront au sommet de l’ASEAN 2024 à Vientiane, auquel participeront également les dirigeants des partenaires de dialogue de l’ASEAN. Ce sommet est l’occasion pour l’ASEAN de mettre en avant son rôle dans la région.
L’ASEAN a toujours eu pour objectif de jouer un rôle clé dans le renforcement de la coopération économique, le maintien de la stabilité régionale et la promotion des intérêts de ses membres. Avec les changements géopolitiques actuels entraînés par la concurrence entre les grandes puissances, affirmer ce rôle central n’a jamais été aussi important.
Si l’ASEAN n’y parvient pas, elle risque de devenir un spectateur tandis que les puissances extérieures façonnent l’avenir de la région. La perte de ce rôle central pourrait également conduire à une fragmentation plus profonde entre les pays de l’ASEAN, dans la mesure où certains pays pourraient s’aligner plus étroitement sur les grandes puissances.
L’une des plateformes que l’ASEAN doit renforcer pour renforcer son rôle central est le Partenariat économique régional global (RCEP), l’accord commercial le plus vaste et le plus ambitieux au monde, couvrant 15 pays avec un PIB combiné de près de 30 000 milliards de dollars. Initié et dirigé par l’ASEAN, le RCEP positionne potentiellement l’ASEAN comme une plaque tournante de la croissance économique, de la coopération et de l’intégration dans la région Asie-Pacifique.
Contrairement à d’autres accords commerciaux, le RCEP est conçu avec un soutien institutionnel pour réaliser et surveiller la mise en œuvre des engagements. Cela comprend un comité mixte de hauts fonctionnaires, des réunions ministérielles régulières ainsi que des réunions au niveau des dirigeants, en plus du soutien du secrétariat. Cette structure institutionnelle permet aux pays membres du RCEP de définir mutuellement l’orientation de l’accord sur une base régulière et stratégique pour promouvoir une plus grande intégration dans la région.
Malgré son potentiel, certains signes montrent que l’enthousiasme pour le RCEP dans certains pays de l’ASEAN est en déclin. L’Indonésie, qui a fait pression pour la première fois en faveur des négociations sur le RCEP en 2011, n’a commencé à mettre en œuvre l’accord qu’au début de 2023, après de longs débats à la Chambre des représentants.
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À l’époque, des inquiétudes planaient sur le fait que l’accord pourrait augmenter les importations alors que de nombreuses entreprises locales n’étaient pas prêtes à faire face à une nouvelle concurrence ou n’avaient pas la capacité de rejoindre les chaînes de valeur mondiales. Les Philippines ont été confrontées à des défis similaires, ce qui a rendu l’accord effectif seulement en juillet 2023.
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