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Les employeurs craignent les conséquences d’une hausse des intérêts minimum sur les retraites complémentaires

by Nouvelles

La loi sur les pensions complémentaires (LAP) stipule que les cotisations à la pension complémentaire doivent rapporter chaque année un rendement minimum légal pendant la durée de l’affiliation du salarié. Ces dernières années, le taux d’intérêt minimum était de 1,75 pour cent, mais l’année prochaine, le taux d’intérêt du WAP passera à 2,5 pour cent.

“Nous craignons que les assureurs ne soient pas en mesure de garantir les 2,5 pour cent, même après participation aux bénéfices”

Marie-Noëlle Vanderhoven

Conseiller VBO

Cette augmentation inquiète les employeurs, car ils doivent garantir ce rendement. Ils sous-traitent certes la gestion des retraites complémentaires à des assureurs (assurances collectives) ou à des fonds de pension, mais si ces institutions de retraite ne parviennent pas à atteindre ce rendement minimum, les employeurs doivent procéder à des ajustements.

Performances passées

“Nous craignons que les assureurs – qui gèrent les assurances collectives, ndlr – ne soient pas en mesure de garantir les 2,5 pour cent, même après participation aux bénéfices”, a déclaré Marie-Noëlle Vanderhoven, conseillère à la Fédération des entreprises belges (VBO). cette semaine lors d’un forum sur les retraites d’AG Insurance. « Notre régulateur nous impose d’offrir un rendement de 2,5 % d’ici 2025, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un tel rendement sur le marché. »

Selon Vanderhoven, le problème réside dans le calcul des intérêts WAP, qui est effectué chaque année en juin. Ceci est basé sur l’évolution des taux d’intérêt sur les obligations d’État belges au cours des 2 dernières années. « Il n’est pas logique que nous devions garantir un rendement futur basé sur un rendement passé. Les assureurs offrent des rendements basés sur les conditions actuelles du marché et non sur celles du passé », dit-elle.

Congédiement

Pour les salariés qui restent chez l’employeur jusqu’à l’âge de la retraite, le problème reste relativement gérable, selon Vanderhoven, car ils disposent de plus de temps pour atteindre ce minimum. Le minimum garanti ne doit être atteint qu’à l’âge de la retraite (ou à la cessation d’emploi). Une mauvaise année peut alors être compensée par une bonne année au cours de la carrière.

Nous pensons que ce système constitue un obstacle majeur au développement futur du deuxième pilier de retraite car il entraîne un coût supplémentaire imprévisible et non assurable pour l’employeur.

Marie-Noëlle Vanderhoven

Conseiller VBO

« Mais si le salarié quitte l’entreprise et transfère les réserves au nouvel employeur, l’ancien employeur doit alors remplir la garantie de retour. “Il y a un vrai problème pour l’employeur, surtout si le salarié quitte l’entreprise pendant ou après une crise boursière”, estime-t-elle. C’est particulièrement le cas si l’employeur travaille par l’intermédiaire d’un fonds de pension. Un tel fonds n’offre pas de taux d’intérêt garanti et dépend des caprices du marché boursier.

C’est pourquoi VBO préférerait supprimer le calcul actuel des intérêts WAP. « Cela fait plusieurs années que nous réclamons une révision ou la suppression de la formule actuelle. Nous pensons que ce système constitue un obstacle majeur au développement futur du deuxième pilier de retraite car il entraîne un coût supplémentaire imprévisible et non assurable pour l’employeur. La Belgique est également le seul pays à le faire”, déclare Vanderhoven.

3,25 pour cent

Le calcul actuel des intérêts WAP est en vigueur depuis début 2016. Avant cette date, il existait un intérêt WAP fixe de 3,25 pour cent pour les cotisations salariales. Les taux d’intérêt extrêmement bas du marché ont alors rendu cette garantie irréalisable, de sorte qu’une révision annuelle a été optée en fonction des intérêts des obligations d’État. Toutefois, le taux d’intérêt du WAP doit toujours rester dans la fourchette de 1,75 à 3,75 pour cent. Depuis 2016, le taux d’intérêt du WAP est resté constamment au bas de la fourchette, à 1,75 pour cent, mais l’augmentation du taux d’intérêt depuis 2022 portera le taux d’intérêt du WAP à 2,5 pour cent en 2025.

Malgré les faibles taux d’intérêt du marché, la plupart des assureurs ont réussi à proposer un taux d’intérêt WAP de 1,75 pour cent chaque année ces dernières années. Pour ce faire, ils ont offert une participation aux bénéfices en plus d’un faible taux d’intérêt garanti (0,5 pour cent et moins) pour combler la différence. Les fonds de pension ont également réussi à rester bien au-dessus du taux d’intérêt WAP ces dernières années. Sur une période de près de 40 ans, les fonds ont même atteint un rendement moyen de 6,2 pour cent par an. Bien sûr, il y a eu aussi des années avec des rendements (significativement) négatifs au cours de cette période.

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