« Le tonnerre arrive du nord » de Markus Thielemann : Le loup était-il déjà là ?

« Le tonnerre arrive du nord » de Markus Thielemann : Le loup était-il déjà là ?

2024-10-07 12:30:26

On veut dire chez Markus Thielmann romain Le tonnerre gronde du nord Tout d’abord, voyager dans le temps. La première apparition du héros Jannes Kohlmeyer, 19 ans, montre que quelque chose est en jeu. Le berger au milieu de son troupeau : “Ils apparaissent sur la lande d’Octobre, sur une crête de la plaine, derrière laquelle il semble n’y avoir que des nuages ​​qui dérivent sans cesse : deux silhouettes de chiens, puis le berger. Il reste avec le bâton en sa main droite, à contre-jour, sa silhouette est si courbée qu’on pourrait le prendre pour un vieil homme. Ce n’est que lorsqu’il fait un pas que son visage devient visible (…) Derrière lui, des centaines d’animaux se forment. large traîne grise derrière lui.

Est-ce un phénomène biblique ou germanique ancien qui surgit ici de la lande ? humaine et Étage dans une harmonie organique fatidique ? Cela pourrait être tourné vers l’écologie ou l’ethnie, ou les deux à la fois, et c’est ce qui se passera dans ce roman. Markus Thielemann prend particulièrement à cœur ce qui est fondamental dans l’écriture sur la nature : la nature ne doit pas seulement être la toile de fond sur laquelle l’homme trébuche, elle doit être un moteur de l’histoire. Mais aussi : la nature n’est ni bonne, ni originale, ni intacte, ce n’est pas une idylle qui peut être romancée. Parfois, elle se met même en danger.

Et avec cela les Kohlmeyer aussi. Fils, parents, grands-parents, ils vivent comme bergers sous le toit d’une ferme dans la lande de Lunebourg. C’est là que les choses se mettent soudainement au travail. Le loup est en train de mourir ! Ou n’étaient-ce pas ses traces que Jannes a vues de ses propres yeux dans le pâturage ? L’enfer se déchaîne dans les groupes d’éleveurs de moutons sur Facebook : des loups ici, des animaux morts là. Et peut-être que quelque chose est déjà arrivé au troupeau Kohlmeyer, les brebis boitaient de manière suspecte ces derniers temps.

Ce qui vous place en plein milieu du débat éco-éthique, qui fait actuellement si rage que le roman ne pourrait guère être plus d’actualité. Que disent les habitants de la lande à l’expert en loups qui vient au village donner une conférence afin de démystifier le croque-mitaine ? “On ne peut pas toujours penser avec une arme à feu”, disent certains, et ils ne donnent pas le ton. Les amis du lancement pensent idéologiquement. Les animaux sont-ils désormais les nouveaux étrangers ? Le loup, renifle-t-on, n’a pas sa place ici, il n’a pas sa place dans « notre paysage culturel allemand ». Ce n’est que du folklore depuis longtemps. Car aussi populaires soient-ils, les mignons Heidschnuck des Kohlmeyer le sont : en réalité, les bergers vivent à peine des maigres revenus de leur élevage, ils vivent des touristes qui paient les excursions des Heidschnucken. Ne serait-il pas judicieux de rénover les vieux murs pour y construire un magasin à la ferme et des appartements de vacances pour les citadins en quête de détente ? Ce n’est que lorsque NDR vient filmer l’idyllique zone de loisirs locale que les bergers portent encore leurs robes traditionnelles. Et juste au coin de la rue, mais pas devant la caméra : le mémorial de Bergen-Belsen, la caserne Hindenburg, la zone d’entraînement militaire de Munster Süd, Rheinmetall. La plupart des habitants du Südheide travaillent dans l’industrie de l’armement et dans la Bundeswehr.

C’est un espace condensé dans lequel Thielemann situe son histoire ; on veut l’explorer comme un ethnologue. Toujours aussi bon : le démantèlement du roman local édifiant et typique du genre. L’idée que la maison n’est pas une édification, mais plutôt une visite, motive l’intrigue peut-être un peu tranquille : on apprend qu’une figure de sorcière sur une sorte de bûcher tourmente le berger Jannes dans ses hallucinations de plus en plus sauvages (il pourrait aussi s’agir du Roggenmuhme, un grain germanique). démon aux seins énormes), nous découvrons également ce que cela a à voir avec la grand-mère atteinte de démence de Jannes et comment il en vient à enquêter sur un crime de l’époque nazie sur lequel la famille a jusqu’à présent courageusement gardé le silence. Ensuite – un classique des romans provinciaux – il y a le nouveau Monsieur Voisin, il vient du sud de l’Allemagne, porte le T-shirt d’un groupe de rock de droite et veut soudain célébrer ici la fête du solstice. Enfin : le son, apparemment conçu comme un sociolecte nord-allemand, dans lequel la famille de bergers parle en tournée (« écorcheurs humains », « Oh oui non, oui, tu le fais »).

Le tonnerre gronde du nord est sur la liste des finalistes du Prix du livre allemand, qui devrait particulièrement plaire aux lecteurs du Brandebourg, de Thuringe et de Saxe. Pour une fois au moins, le nouveau roman sur la patrie allemande ne les aborde pas directement. En Occident, comme vous le découvrirez ici, les choses ne vont pas mieux non plus.

Markus Thielemann : Le tonnerre arrive du nord. Roman; CH Beck, Munich 2024 ; 287 pages, 23 €, en e-book 17,99 €



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