La Géorgie perd ses chances d’adhésion en raison d’un « recul démocratique »

Les Géorgiens de l’EPA manifestent contre la soi-disant « loi russe » qui exerce une forte pression sur les relations avec Bruxelles

NOS Nieuws•gisteren, 17:51

Il y a un « recul démocratique » en Géorgie, estime le Parlement européen. Ces derniers mois, plusieurs lois ont été adoptées qui violent la liberté d’expression, restreignent les droits LGBT et censurent les médias. Si ces lois ne sont pas abrogées, les négociations sur l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne devront être interrompues, en ce qui concerne le Parlement européen (PE).

Le PE a adopté de manière convaincante une résolution en ce sens cet après-midi : 495 voix pour et 73 contre. 86 députés se sont abstenus de voter.

Dans la résolution, le Parlement exige également que tous les financements européens destinés à la Géorgie soient gelés jusqu’à ce que les lois soient abrogées. Cela représente environ 121 millions d’euros. Tout financement futur en faveur du gouvernement géorgien ne pourra être versé que « sous des conditions strictes », affirment les députés.

Le parti au pouvoir veut interdire l’opposition

Cela signifie que l’adhésion à l’UE est un pas de plus hors de vue pour le pays dont la grande majorité de la population – encore 89 pour cent en 2023 – mais souhaiterait rejoindre l’Union européenne. Cette résolution est un nouvel avertissement de Bruxelles : en mai dernier, le Conseil européen avait déjà décidé que le processus que devait suivre la Géorgie pour adhérer à l’Union était interrompu.

La résolution arrive également à un moment intéressant : des élections législatives auront lieu dans ce pays du Caucase le 26 octobre. Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, qui adopte une position de plus en plus autoritaire, semble sur le point de gagner. En août dernier, le parti a obtenu 59 pour cent des voix dans les sondages. Georgian Dream se heurte à une opposition divisée : selon ces sondages, le deuxième parti arrive à 13 pour cent.

Lors des élections précédentes, le parti a toujours affirmé vouloir adhérer à l’UE, mais en pratique, le gouvernement se tourne de plus en plus vers la Russie voisine. Parallèlement, le parti exprime régulièrement une rhétorique anti-européenne non dissimulée et un langage autoritaire.

Par exemple, le parti au pouvoir a annoncé en août dernier son intention d’interdire tous les partis d’opposition s’ils obtenaient la majorité absolue en octobre. Le Parlement européen estime par conséquent que les prochaines élections parlementaires sont décisives pour « le futur développement démocratique et le choix géopolitique de la Géorgie, ainsi que pour sa capacité à progresser dans sa candidature en tant qu’État membre de l’UE ».

« Loi russe »

Ces dernières années, la Géorgie semblait en passe de devenir le premier membre de l’UE dans le Caucase. En décembre de l’année dernière, le pays est officiellement devenu pays candidat. Mais au printemps dernier, les relations avec Bruxelles ont été à nouveau mises à rude épreuve.

Le gouvernement géorgien a fait adopter la controversée « loi russe » au Parlement, malgré les protestations massives des citoyens. Selon cette loi, les ONG et les sociétés de médias qui dépendent de dons étrangers pour plus de 20 pour cent de leurs revenus doivent s’enregistrer comme « agents étrangers ». Cette loi est très similaire à une loi introduite en Russie en 2012, où elle est utilisée pour faire taire les médias et les organisations critiques.

Législation anti-LGBTI

Le mois dernier, le parlement géorgien a également adopté une nouvelle législation anti-LGBTI, restreignant les droits des personnes LGBTI. En vertu de la nouvelle législation, les événements de fierté, les drapeaux arc-en-ciel dans les rues et autres expressions publiques, telles que les films et les livres, seront interdits. Selon les critiques, la législation a été adoptée, entre autres, pour apaiser les Géorgiens conservateurs dans l’espoir d’obtenir une majorité absolue aux élections d’octobre.

La constitution doit être amendée pour un certain nombre de changements mentionnés dans la loi. Cela nécessite une majorité des trois quarts, ce que Georgian Dream ne possède pas. Le parti espère obtenir une si large majorité lors des prochaines élections législatives d’octobre afin de modifier la constitution.

  • AFP Malgré des protestations massives, la controversée “loi russe” a toujours été adoptée
  • AFPGéorgiens lors d’une manifestation anti-LGBTI à Tbilissi (2022)
  • AFPDes manifestants anti-LGBTI brûlent un drapeau arc-en-ciel lors de la fierté à Tbilissi (2023)

Les droits LGBT sont une question controversée dans le pays. Un jour après que le parlement géorgien a adopté la loi, Kesaria Abramidze, la première personne ouvertement transgenre à apparaître à la télévision nationale du pays, a été poignardée à mort. Le mobile du meurtre est inconnu, mais les organisations de défense des droits humains affirment qu’il est lié à la loi. La promotion par le gouvernement de la loi anti-LGBTI a alimenté la haine envers les personnes transgenres, affirment-ils.

En 2021, le défilé de la Fierté à Tbilissi a été annulé à la suite de violentes manifestations anti-LGBTQ. Des journalistes ont été attaqués. L’un d’eux est décédé quelques jours plus tard.

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