Le sommet de l’ASEAN appelle à la fin des violences au Myanmar mais peine à trouver des solutions – Asie et Pacifique

Les dirigeants d’Asie du Sud-Est ont pressé mercredi la junte birmane et ses opposants de prendre des “mesures concrètes” pour mettre fin à l’effusion de sang dans la guerre civile du pays et ont cherché à relancer les efforts diplomatiques chancelants pour résoudre la crise.

L’ASEAN, composée de 10 membres, a tenté en vain de trouver une solution négociée à la crise au Myanmar, qui a tué des milliers de personnes et contraint des millions de personnes à fuir leurs foyers depuis la prise du pouvoir par l’armée en février 2021.

La crise a dominé la première journée du sommet de l’ASEAN à Vientiane, où la question controversée de la mer de Chine méridionale figurera également en bonne place à l’ordre du jour.

Les dirigeants de l’ASEAN ont tenu le premier jour leurs premiers entretiens face à face avec un haut représentant de la junte du Myanmar depuis plus de trois ans.

La junte a subi de graves défaites sur le champ de bataille au cours de l’année écoulée lors d’une nouvelle offensive des groupes armés de minorités ethniques et des « Forces de défense du peuple » pro-démocratie qui se sont soulevées pour s’opposer à son coup d’État.

Les dirigeants de l’ASEAN ont condamné les attaques contre des civils et “ont exhorté toutes les parties impliquées à prendre des mesures concrètes pour mettre immédiatement un terme à la violence aveugle”, selon un projet de déclaration du président du sommet consulté par l’AFP.

La junte a accepté un plan de “consensus en cinq points” avec l’ASEAN pour rétablir la paix quelques semaines après avoir renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, mais elle a plutôt poursuivi une répression sanglante contre l’opposition à son régime.

Après avoir condamné le Myanmar pour avoir ignoré le plan en cinq points lors des sommets de 2022 et 2023, les dirigeants ont de nouveau insisté mercredi sur le fait qu’il s’agissait toujours de leur « principale référence » pour faire face à la crise, selon le projet de déclaration du président.

La manière de l’appliquer reste floue.

“Nous essayons de trouver des moyens d’avancer, car nous devons admettre que même si les cinq points ont été là… nous n’avons pas vraiment réussi à changer réellement la situation”, a déclaré le président philippin Ferdinand Marcos aux journalistes.

“Nous essayons de formuler de nouvelles stratégies”, a-t-il déclaré, ajoutant que ces nouvelles stratégies n’avaient pas encore été décidées.

Le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura, a confirmé qu’il n’y avait eu aucune discussion lors du sommet sur la manière de mettre en œuvre le plan de paix.

Le Myanmar a envoyé un haut responsable du ministère des Affaires étrangères à la réunion après trois ans d’évitement des sommets parce que le bloc avait exclu le chef de la junte Min Aung Hlaing à la suite du coup d’État.

L’influence du Bloc mise en doute

L’incapacité de l’ASEAN à réaliser des progrès tangibles dans la résolution d’une guerre civile au sein de l’un de ses propres membres a alimenté des questions de longue date sur son efficacité.

“Plus la crise au Myanmar reste sans solution, plus grand est le risque que l’ASEAN perde son utilité dans la résolution des conflits dans la région de l’Asie du Sud-Est”, a déclaré à l’AFP Mustafa Izzuddin, analyste des affaires internationales chez Solaris Strategies Singapour.

(De gauche à droite) la secrétaire permanente des Affaires étrangères du Myanmar, Aung Kyaw Moe, le président des Philippines Ferdinand Marcos Jr, le Premier ministre de Singapour Lawrence Wong, le Premier ministre thaïlandais Paetongtarn Shinawatra et le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh posent pour des photos lors de la cérémonie d’ouverture de les 44e et 45e sommets de l’ASEAN à Vientiane, le 9 octobre 2024. (AFP/Tang Chhin Sothy)

La diplomatie formelle n’ayant fait aucun progrès, la Thaïlande accueillera en décembre des discussions informelles sur la crise impliquant les membres de l’ASEAN et éventuellement des pays voisins tels que la Chine et l’Inde.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken se joindra aux dirigeants à Vientiane pour des pourparlers vendredi, au cours desquels il devrait faire pression pour que la junte prenne des mesures telles que la réduction de la violence, la libération des prisonniers politiques et le dialogue avec l’opposition.

Daniel Kritenbrink, le plus haut diplomate américain pour l’Asie de l’Est, a déclaré qu’il n’y avait eu « pratiquement aucun progrès » de la part de la junte sur ces questions.

Le Premier ministre chinois Li Qiang, longtemps allié le plus important du Myanmar, s’entretiendra jeudi avec les dirigeants de l’ASEAN avant de rejoindre un sommet “ASEAN plus Trois” avec le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

La mer de Chine méridionale sera également abordée lorsque les dirigeants s’assoiront avec Li, après des mois de violents affrontements entre les navires chinois et les pêcheurs philippins et vietnamiens.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une voie navigable d’une immense importance stratégique par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de commerce.

Quatre membres de l’ASEAN, les Philippines, le Vietnam, l’Indonésie et Brunei, ont des revendications concurrentes sur diverses petites îles et récifs.

Le projet de déclaration du sommet réitère les appels de longue date de l’ASEAN à la retenue et au respect du droit international.

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