Handball: Igor Anic, un “Expert” champion du monde au service de Draguignan

En recrutant à l’intersaison l’ex-international tricolore (2009-2015) Igor Anic, le Draguignan Var Handball a assurément fait une bonne pioche. Encore faut-il jouer aux cartes, mais de ce côté, l’intéressé joue quant à lui toujours cartes sur table. Formé à Montpellier, le pivot de 37 ans est au crépuscule d’une riche carrière, auréolée de nombreux titres (lire par ailleurs)dont le dernier décroché au Luxembourg.

Mais Igor Anic n’est pas resté indifférent à la proposition de son ami Nikola Vojinovic de rejoindre le DVHB. Un ultime défi pour l’une des grosses pointures du handball français. Et une véritable mine d’or pour Draguignan et la Nationale 1 fédérale.

Comment avez-vous été approché par le DVHB?

Vraiment par pur hasard. En avril 2023, je vais voir mes parents à Saint-Raphaël (son père Zeljko y a notamment été coach, et Igor a évolué en jeunes au SRVHB, Ndlr). Lors d’une rencontre avec Nikola Vojinovic, celui-ci glisse dans la conversation qu’il avait des discussions avancées avec le DVHB et que, si jamais l’affaire se finalisait, ma candidature au poste de pivot l’intéressait. Il a été intronisé au poste d’entraîneur et tout s’est rapidement mis en place.

C’était anodin au départ, mais j’ai accepté la proposition d’apporter mes services à ce beau club.

Qu’est ce qui vous a particulièrement séduit dans le projet?

C’est un tout, un “package” comme on dit souvent. Au-delà de l’aspect purement sportif, avec mon épouse et nos trois enfants, nous sortions d’une période difficile où nous avons perdu des proches qui nous étaient chers. De plus, la vie au Luxembourg n’était pas toute rose avec une météo plutôt morose au quotidien. L’importance de la famille a prévalu et on a mis le cap sur le Sud où nous nous sentons très bien.

Le poids des années ne semble pas peser à vous voir évoluer aussi facilement?

Aussi facilement, c’est plutôt flatteur. Mais, bien évidemment que je le ressens. Pas en match je vous l’accorde – vous me connaissez, je ne triche jamais. Mais lors des après-matchs et la récupération, je ressens bien le poids des années, comme vous dites.

À titre personnel, sentez-vous que vous montez en puissance?

J’ai pu bénéficier d’une excellente préparation adaptée à ce que je peux donner. Les coaches ont fait attention à moi pour ne pas me cramer. Et je ne peux que les en remercier.

Alors, à presque 38 ans, peut-on parler avec Draguignan d’un ultime défi?

Très certainement. Ma carrière est derrière moi. Mon objectif est d’apporter au groupe toute mon expérience. J’adore transmettre mon savoir-faire. Le groupe est sain, généreux et demandeur de précieux conseils. Toutes les conditions et les ingrédients sont, je le pense sincèrement, réunis pour faire du bon travail. Ce qu’on va jouer? Il est trop tôt pour faire des plans sur la comète. On pourra faire un premier point à la trêve. Pas avant.

Que vous inspire cette poule de N1 fédérale?

Je ne saurais vous le dire. Visiblement, pour ceux qui ont évolué la saison dernière en N1, ils ressentent tous une certaine montée en régime. Donc oui, le niveau doit être sensiblement plus relevé. On va affronter plusieurs centres de formation avec des jeunes affamés, qui veulent percer et qui courent pendant 60 minutes. Malgré tout, leur inexpérience et leur schéma de jeu – toujours à l’identique – peuvent jouer en notre faveur.

L’entame du championnat a pourtant été frileuse…

Oui, au niveau des stricts résultats ponctués par deux défaites. Mais deux échecs d’un ou deux buts laissaient à penser qu’on n’était pas si loin que cela. Il ne faut pas perdre de vue que ce groupe est en pleine construction avec de nombreuses arrivées à l’intersaison et qu’il faut nous laisser du temps pour peaufiner les systèmes de jeu.

Le groupe a su rebondir, tant face à Martigues qu’à Tremblay…

Oui, on se le devait. Mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. La route, que ce soit pour le maintien ou pour jouer le très haut du tableau, est encore bien longue et semée d’embûches. D’ailleurs, sur nos deux premières défaites, avec 50% de déchets en moins (finition, pertes de balle et autres erreurs), cela aurait passé.

Parlez-nous du groupe…

Il est excellent et appelé à grandir. Les jeunes sont totalement concernés et demandeurs. La concurrence est saine et vive pour obtenir une place le week-end. Je pense au poste de gardien, où ils sont trois à prétendre à être titularisés. Tous les postes sont au minimum doublés. On peut voyager. Alors oui, on cherche encore une véritable identité, mais on entend déjà dire que notre secteur défensif ne laisse pas indifférent.

Qu’est-ce qui fait sa force aujourd’hui?

Ce sont des guerriers. En tout cas, des battants. Ils ont tous été déçus comme moi de notre entame mais tout le monde a fait son ma faute et s’est remis au travail. Ne dit-on pas que le travail porte toujours au final ses fruits?

Vous affronter la réserve du PSG ce soir à domicile, qui vient de gagner de + 10 face à Dreux. C’est l’ogre de la poule?

Bien évidemment! Le PSG, cela interpelle toujours mais je n’en sais pas plus. Ce club doit assurément disposer d’un centre de formation des plus performants. Le seul élément que je connaisse vraiment est Noa Narcisse (il vient de marquer son premier but face à Ivry la semaine dernière en Starligue) pour avoir côtoyé son père Daniel, (en 2009.

Quelle est la recette pour relever le challenge?

Il n’y a pas de recette miracle. Le staff a profité des dernières séances vidéo pour se faire une idée plus précise sur cette jeune formation certainement pétrie de talent mais inexpérimentée. On s’est attachés à les identifier afin de préparer un plan de jeu.

En tout cas, toute une ville sera encore derrière vous samedi…

C’est vrai que c’est super de voir une salle tout acquise à votre cause. Il y a un réel engouement autour du DVHB au cœur même de la cité mais même au-delà des frontières de la Dracénie. Le club fait beaucoup et n’est pas étranger à une telle ferveur. En tout cas, pour nous, c’est un véritable plus.

Digérer

Igor Anic, né le 12 juin 1987 à Mostar (Bosnie-Herzégovine).

Pivot (1,96m). International français (39sélections).

Clubs successifs: Montpellier (2003-05), Kiel (ALL, 07-10), Gummersbach (ALL, 10-12), Cesson-Rennes (12-14), Nantes (14-15), Kiel (ALL, 15-16), Saran (16-17), Celje (SLO, 17-19), Cesson-Rennes (19-21), Daido Steel Nagoya (JAP, 21-23), Red Boys Differdange (LUX, 23-24), Draguignan (24-).

Palmarès: Champion d’Europe (2014), champion du monde (2015); Ligue des champions (2010), Coupe des coupes (2011), champion de France (2006), d’Allemagne (2008, 2009, 2010), de Slovénie (2018, 2019)…

2024-10-12 10:31:00
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