Le Premier ministre polonais Tusk veut abolir temporairement le droit d’asile

EPALe Premier ministre polonais Tusk lors de la réunion du parti aujourd’hui

NOS Nieuws•gisteren, 22:46

Le gouvernement polonais veut abolir temporairement le droit d’asile. Le Premier ministre polonais Tusk l’a annoncé aujourd’hui lors d’une réunion du parti. Il a également déclaré qu’il demanderait à l’Union européenne de respecter la mesure. Le droit d’asile est prévu au niveau européen et les États membres ne peuvent tout simplement pas s’en écarter.

Selon Tusk, le président biélorusse Loukachenko, le président russe Poutine et de nombreux passeurs de clandestins abusent du droit d’asile en envoyant des migrants à la frontière polonaise. Selon Politico, plus de 26 000 migrants ont tenté de traverser la frontière polonaise depuis la Biélorussie cette année.

Déstabiliser l’UE

La Biélorussie a commencé à envoyer des avions vers la Syrie et le Liban, entre autres, en 2021 pour récupérer les migrants, qui ont ensuite été contraints de traverser la frontière vers l’Union européenne. La Biélorussie a agi ainsi après que les pays occidentaux ont imposé de nouvelles sanctions contre le régime du président Loukachenko.

La Pologne a depuis accusé la Russie et la Biélorussie d’envoyer délibérément des migrants à travers la frontière pour déstabiliser la situation dans le pays et dans l’Union européenne. Les deux pays nient cela, même si Loukachenko a menacé dans le passé de laisser délibérément passer les migrants.

Ces dernières années, la Pologne a construit une clôture le long de la frontière avec la Biélorussie pour arrêter les migrants. La Lituanie l’a également fait auparavant.

Pacte migratoire

Le droit d’asile est établi au niveau européen. Des négociations ont eu lieu à Bruxelles pendant des années sur le nouveau pacte européen sur les migrations, signé cette année.

La correspondante Europe Kysia Hekster a expliqué le nouveau pacte migratoire dans cette vidéo :

Expliqué : les nouveaux accords d’asile de l’UE

Le mois dernier, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, s’est rendu à la frontière. Il a félicité la Pologne pour avoir accueilli de nombreux réfugiés ukrainiens et a reconnu que la Pologne était confrontée à des défis majeurs en raison des actions des autorités biélorusses.

Il a néanmoins averti que la manière dont la Pologne traitait les demandeurs d’asile en provenance de Biélorussie, renvoyant tous les migrants sans évaluer leurs demandes, n’était pas conforme aux normes internationales en matière de droits de l’homme et à la Convention européenne des droits de l’homme. Le Conseil de l’Europe n’est pas un organe de l’UE, mais il coopère avec l’UE dans le domaine des droits de l’homme.

La Commission européenne n’a pas encore répondu à l’annonce de Tusk. La Pologne n’est pas le seul pays de l’UE à avoir récemment demandé une exception aux règles européennes en matière d’asile. Les Pays-Bas et la Hongrie ont également demandé des positions exceptionnelles en cas d’élaboration d’un nouveau traité européen sur les migrations.

Christiaan Paauwe, correspondant pour l’Europe centrale et orientale :

«Lors des élections parlementaires polonaises il y a un an, Donald Tusk avait appelé à une politique plus humaine à la frontière avec la Biélorussie. Mais depuis son arrivée au pouvoir, il a poursuivi et même, à certains égards, renforcé les politiques frontalières de ses prédécesseurs.

Les soi-disant refoulements – forçant les migrants à franchir la frontière en violation du droit international – se poursuivent. Le gouvernement de Tusk a également rétabli une zone militaire à la frontière avec la Biélorussie, ce qui signifie que presque personne n’est autorisé à y pénétrer.

La position de Tusk est devenue encore plus dure après une attaque au couteau contre la barrière frontalière au cours de laquelle un soldat polonais a été tué. Selon le gouvernement, un migrant serait responsable. Depuis lors, Tusk ne laisse aucun doute sur le fait qu’il considère les migrants uniquement comme une arme hybride de la Russie et de la Biélorussie pour déstabiliser la Pologne et l’UE. Bruxelles a plus ou moins fermé les yeux sur ces refoulements. Mais maintenant que le gouvernement Tusk veut abolir temporairement le droit d’asile, il reste à voir si la Pologne pourra également s’en sortir.»

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