Bruxelles propose d’ouvrir des camps d’immigrés clandestins hors de l’UE, sur le modèle Meloni

2024-10-15 23:55:00

Le deuxième mandat de Ursula von der Leyen sera marqué par une ligne dure contre l’immigration clandestine. Pour la première fois, l’Exécutif communautaire préconise clairement de généraliser le modèle lancé par l’Italie consistant à créer des centres de détention pour demandeurs d’asile en dehors des frontières européennes et à partir de là, procéder à d’éventuelles expulsions de migrants considérés comme illégaux. Dans le cas de Rome, le pays choisi était l’Albanie.

Jusqu’à récemment, Bruxelles considérait ce type de propositions comme illégales. En effet, dans la réforme du système d’asile convenue il y a quelques mois et qui n’est pas encore entrée en vigueur, les Vingt-Sept ont convenu de créer ce type de centres à proximité des frontières européennes, comme des « salles d’attente, » selon L’expression a été utilisée par des sources diplomatiques communautaires. À aucun moment ils n’ont suggéré que les demandes d’asile pouvaient être traitées depuis des pays extérieurs au club communautaire.

Routes migratoiresT. GallardoLa raison

Mais après les élections européennes et le triomphe de l’extrême droite dans de nombreux pays européens, tout semble avoir changé. Von der Leyen a adressé une lettre aux chancelleries européennes dans laquelle elle propose de « concevoir des moyens innovants pour lutter contre l’immigration clandestine » et assure que « des leçons peuvent être tirées » du modèle lancé par Giorgia Meloni en Italie. Pour que le débat ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, von der Leyen a chargé le futur commissaire chargé de l’Intérieur et de la Migration, l’Autrichien Magnus Brunner, de présenter de nouvelles propositions visant à accroître les expulsions d’immigrés illégaux.

Ce jeudi, les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept débattront pour la première fois de cette proposition de Von der Leyen et des sources diplomatiques assurent qu’une discussion sous haute tension s’annonce. La vérité est que la liste des pays européens qui exigent une ligne dure contre l’immigration clandestine s’allonge. Au total, dix-sept pays – dont la France, l’Allemagne et l’Italie – ont demandé par lettre que l’Exécutif communautaire présente une nouvelle proposition sur le retour des immigrés illégaux, estimant que le cadre actuel est obsolète.

Cette lettre demande d’accélérer les processus de retour et de sanctionner les immigrants qui ne collaborent pas au processus. L’Autriche et les Pays-Bas ont dirigé la rédaction de cette lettre, après qu’en mai quinze pays européens – soutenus par le Danemark – ont demandé que le traitement des demandes d’asile soit effectué à partir de centres situés en dehors des frontières européennes afin d’éviter les arrivées irrégulières. Actuellement seulement un cinquième des migrants considérés comme illégaux finissent par être expulsés. La plupart du temps, les rapatriements n’ont pas lieu faute de collaboration des pays d’origine et de transit.

Ce précédent texte n’avait cependant pas le soutien de l’axe franco-allemand. L’Espagne s’oppose à ces propositions et estime que la solution réside dans l’accélération de l’application de la réforme du système d’asile approuvée il y a quelques mois et dont les négociations ont duré six ans. L’Allemagne et la France soutiennent également cette idée, mais estiment qu’elle n’est pas suffisante. C’est pour cette raison qu’ils ont insisté auprès de Bruxelles pour qu’elle présente une nouvelle proposition spécifique sur les retours, car la directive actuelle est en deçà de la réalité actuelle et le cadre récemment approuvé contient également des lacunes dans ce domaine.

Selon des sources diplomatiques communautaires, un groupe de pays souhaite inscrire dans le texte des conclusions du sommet la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du pacte sur la migration et l’asile approuvé il y a quelques mois. Mais celui-ci n’a pas le soutien de l’ensemble du club communautaire, puisque les pays de l’Est ont voté contre et le texte a été adopté à la majorité qualifiée.

Le Parlement européen a donné son feu vert définitif à ce pacte sur la migration et l’asile en avril, peu avant la fin de la législature européenne. Après cette approbation, les pays européens auront deux ans pour intégrer cette nouvelle législation dans leur système juridique, mais l’Espagne souhaite avancer cette date à l’été de l’année prochaine.

Il est évident que l’approbation de la réforme du pacte sur la migration et l’asile après six ans de longues négociations n’a pas réussi à calmer les eaux. Le nouveau gouvernement d’extrême droite des Pays-Bas a demandé à négocier une clause d’opt-out (clause d’exclusion) qui lui permettrait de ne pas se conformer à la réglementation européenne en matière d’asile et la Hongrie est prête à suivre ses traces, même si cela impliquerait une révision de la réglementation. les traités. Après le départ du Royaume-Uni du club communautaire, seul le Danemark bénéficie de cette possibilité.

En outre, le Premier ministre polonais pro-européen Donald Tuska défendu lundi dernier la suspension temporaire du droit d’asile face à l’augmentation des vagues de demandeurs d’asile en provenance de Biélorussie. Varsovie prétend que Minsk utilise l’afflux de migrants comme une « attaque hybride ».



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