2024-10-17 13:40:00
La BCE est en retard : Lagarde baisse ses taux de 25 points de base pour rattraper les USA
La Banque centrale européenne a réalisé la troisième baisse consécutive des taux d’intérêtles réduisant de 0,25 point de base. En conséquence, les taux d’intérêt sur les facilités de dépôt, les opérations principales de refinancement et les opérations de prêt marginal baisseront respectivement à 3,25%, 3,40% et 3,65%, à compter du 23 octobre 2024. Affaritaliani.it a demandé Michele Sansone, country manager d’iBanFirst Italia, pour mieux comprendre les conséquences possibles de cette nouvelle réduction.
“Dans un monde idéal, le débat devrait être orienté vers la possibilité d’augmenter les taux de 25 ou 50 points de base pour soutenir la croissance. L’inflation dans la zone euro est tombée en dessous de l’objectif de la BCE, créant théoriquement un espace pour une politique monétaire plus accommodante. Malgré cela, l’institut de Francfort semble trop se concentrer sur le risque d’une spirale salaires-prix dans le secteur des services, un phénomène que les indicateurs économiques les plus récents ne confirment pas”, déclare Sansone.
“Les faibles niveaux d’inflation reflètent une faiblesse de la demande et un fragilité structurelle de l’économie de la zone euro. Le déficit budgétaire de la France est à sa limite, le secteur manufacturier affiche des niveaux de contraction, se rapprochant des niveaux observés lors de la pandémie de Covid-19, les tensions commerciales avec la Chine persistent et les coûts de l’énergie dans l’UE sont quatre fois plus élevés qu’aux États-Unis, accélérant la processus de désindustrialisation et d’atteinte à la compétitivité dans le secteur de l’intelligence artificielle”, ajoute-t-il. “Pourtant, malgré ces sombres perspectives, la BCE choisit de se concentrer sur une improbable spirale prix-salaires, ce qu’elle pourrait suggérer, comme cela s’est déjà produit lors de la période 2007-2008. crise financière, qui la BCE est à la traîne du cycle économique.”
Mais quels seront les effets possibles de cette nouvelle réduction ? Selon l’expert, ils pourraient être les suivants :
- L’Allemagne est en récession, tandis que le reste de la zone euro, à quelques exceptions près comme la péninsule ibérique, connaît une stagnation économique.. Il est difficile d’imaginer ce qui pourrait changer cette situation. Le différentiel de croissance entre les États-Unis et la zone euro se creuse, ce qui se traduit par un écart de pouvoir d’achat important.
- Deuxièmement, l’écart de croissance persistant entre les deux côtés de l’Atlantique suggère un pression structurelle à la baisse sur le taux de change EUR/USD. Les prévisions du marché d’une appréciation de l’euro vers 1,15 semblent désormais peu probables à court terme. Une correction vers la fourchette 1,08-1,05 semble plus plausible, reflétant des divergences fondamentales dans les performances économiques.
- Enfin, le secteur de l’immobilier commercial, particulièrement sensible aux variations des taux d’intérêt, présente d’importantes vulnérabilités. La BCE a récemment procédé à un examen de l’exposition des banques au secteur immobilier afin d’évaluer la qualité des actifs figurant dans les bilans des prêteurs. Une baisse des taux plus agressive (50 points de base), comme annoncée par la Fed en septembre, aurait pu apporter un soutien significatif au marché immobilier, atténuer les risques de contagion au secteur financier.
Sansone conclut : “Il y a une dernière conséquence, moins immédiate. Historiquement, les pays alignés sur l’idéologie allemande ont toujours eu un poids important au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Ce sera probablement moins vrai à l’avenir. Les pays du sud de l’Europe sont devenus le moteur économique de la zone euro.
La tentative de rachat d’une banque allemande par une institution italienne signale un changement dans la dynamique du pouvoir financier. Le Portugal émet de la dette souveraine à des taux inférieurs à ceux de la France. La Grèce enregistre un excédent budgétaire et une production industrielle robuste. L’Espagne affiche un PMI en territoire expansionniste à 56. Il s’agit d’un revirement complet par rapport à la crise de 2012. La puissance économique s’accompagne également de puissance politique. On espère qu’à l’avenir, l’Europe du Sud aura plus d’influence sur les décisions de la BCE et que l’on se concentrera moins sur les risques d’inflation lorsque l’économie est proche de la récession. Cela n’arrivera pas aujourd’hui, mais c’est une lueur d’espoir pour l’avenir. »
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