Des universités américaines sollicitent déjà des joueurs de la LHJMQ

Pour les universités américaines, la chasse aux joueurs de hockey québécois et canadiens est déjà ouverte.

Dans le monde du hockey, tout le monde s’attend à ce que le Conseil de la division 1 de la NCAA abolisse, dès novembre, la règle interdisant aux joueurs de hockey des ligues juniors majeures canadiennes de porter les couleurs d’une université américaine. .

Si elle se concrétise, cette nouvelle orientation de la NCAA entraînera l’une des réorganisations les plus importantes jamais réalisées dans la structure de développement du hockey nord-américain. Pourtant, plusieurs dirigeants de programmes universitaires américains sont tellement convaincus de l’imminence de ce changement de paradigme qu’ils ont déjà commencé à jauger l’intérêt de nombreux joueurs de la LHJMQ.

Soudain, les agents des joueurs de hockey junior reçoivent des appels d’entraîneurs des programmes de la NCAA. Les entraîneurs de la LHJMQ apprennent que leurs joueurs sont courtisés. Et les entraîneurs des programmes universitaires québécois ont moins de facilité à recruter des athlètes pour la saison 2025-2026.

Normalement, à cette période de l’année, nous commençons à conclure des ententes avec les joueurs qui souhaitent s’engager dans notre équipe. Mais je constate beaucoup de réticences en ce moment concernant les programmes U SPORTS. Les gens attendent de voir ce qui se passe (avec la NCAA). Et de notre point de vue, c’est un peu triste ce qui se passe présentement», a déclaré l’entraîneur-chef des Stingers de Concordia, Marc-André Élément.

Invité à commenter la situation, l’entraîneur principal d’un programme américain a décliné notre demande d’interview dans un échange de SMS. Les nouvelles règles n’ont pas encore été adoptées et je ne suis pas à l’aise pour les commenter publiquement. Par contre, nous faisons probablement partie des universités qui sollicitent des joueurs au Québec, écrit-il.

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Depuis une vingtaine d’années, l’agent et conseiller Philippe Lecavalier compte constamment parmi ses clients des Québécois qui, comme Michael Matheson, Vincent Desharnais ou Louis Leblanc, ont choisi de poursuivre leur développement dans la NCAA.

Lecavalier dit avoir récemment reçu des appels concernant quatre ou cinq de ses clients évoluant dans la LHJMQ. Et ces manifestations d’intérêt concernaient autant les joueurs de 17 ans que les vétérans comme Antonin Verreault des Huskies de Rouyn-Noranda. Ce dernier a remporté le championnat des marqueurs de la LHJMQ à 19 ans la saison dernière et est de retour cette année à 20 ans.

Un autre joueur de 20 ans, Jonathan Fauchon (Blainville-Boisbriand), qui occupe le 2e rang des marqueurs dans la LHJMQ, est également dans le viseur des programmes de la NCAA. Si on regarde vers l’avenir, on se dit que s’ils sont bons à l’école, les joueurs de ce type ne joueront probablement plus au niveau junior à cet âge dans les saisons à venir. Ils vont aller à l’université, estime un entraîneur de la LHJMQ.

Des vétérans des Saguenéens de Chicoutimi ont également été approchés, selon nos sources.

Philippe Lecavalier note que l’imminence d’un changement dans la réglementation de la NCAA soulève beaucoup d’inquiétudes dans le monde du hockey québécois. Toutefois, sa connaissance du secteur lui fait croire que l’exode des acteurs que craignent de nombreux acteurs de l’industrie n’aura pas lieu.

Je pense que la LHJMQ ne perdra pas autant de joueurs que les deux autres ligues canadiennes parce que les règles d’admissibilité de la NCAA pour les athlètes du système scolaire québécois sont extrêmement compliquées. Les gens ne réalisent pas à quel point c’est difficile, explique-t-il.

Selon Lecavalier, les joueurs de hockey québécois devraient généralement éviter de faire leur 5e secondaire dans une école québécoise pour maximiser leurs chances d’être admissibles à la NCAA. Pour éviter les problèmes, il conseille donc à ses clients de faire leurs 11e et 12e années de scolarité à distance dans le système scolaire ontarien.

De plus, les étudiants qui fréquentent le cégep doivent le faire à temps plein pour répondre aux critères d’admissibilité de la NCAA. Cependant, selon l’agent, un tel aménagement d’horaire est extrêmement difficile à réaliser pour un joueur de hockey junior.

En revanche, les joueurs de hockey des Maritimes pourront transiter plus facilement vers la NCAA, souligne-t-il.

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Lorsque des représentants des programmes universitaires le contactent, Lecavalier les invite à le rappeler lorsque la NCAA aura voté en faveur des nouvelles règles et lorsque tout le monde saura si et comment la LNH ajustera sa convention collective à cette nouvelle réalité.

Aux yeux de l’agent, il n’y aura pas de parcours sportif qui s’appliquera systématiquement à tous les joueurs qui souhaitent poursuivre une carrière dans le hockey.

Il faudra procéder au cas par cas et déterminer individuellement quel parcours est préférable pour chaque joueur en fonction de son talent, de sa maturité physique et de son bien-être personnel. Pour certains, il sera préférable de signer un contrat professionnel à 20 ans. On conseillera à d’autres de se donner du temps de développement et d’aller jouer à l’université, fait valoir Lecavalier.

En attendant que les choses se précisent, les dirigeants des programmes universitaires canadiens rongent leur frein et ruminent. Tout le monde désigne les programmes comme ceux de l’UQTR, de McGill et de Concordia comme les plus grandes victimes des changements à venir.

Je me demande si Hockey Canada fait les choses de la bonne façon. Les meilleurs juniors canadiens iront jouer aux États-Unis avec les Américains. Mais étant donné qu’il y aura beaucoup plus d’Américains dans le réseau NCAA, le Canada va contribuer à renforcer encore davantage le système américain et ça m’énerve, confie Marc-André Élément.

Au lieu de développer notre propre structure, nous envoyons notre monde au-delà des frontières. Et nous (les universités canadiennes) n’avons aucune aide, déplore-t-il.

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