“Cette affaire suscite beaucoup d’émotion chez les personnes qui se déplacent à vélo”

Un rassemblement en hommage au cycliste décédé après avoir été heurté par une voiture, à Paris, dans la soirée du 16 octobre 2024. BERTRAND GUAY / AFP

Suite au décès à Paris, mardi 15 octobre, d’un cycliste percuté par un automobiliste, Alexis Frémeaux, président de l’association parisienne Mieux se Déplacer à Bicyclette et coprésident de la Fédération des Les Usagers de la Bicyclette (FUB) se sont prononcés.

Comment décririez-vous l’événement ?

Selon les informations faisant état de l’incident, il ne s’agissait pas d’un accident. Le conducteur du SUV semble avoir délibérément décidé d’écraser le cycliste. Ce serait donc un meurtre.

Quelle a été votre réaction, en tant que responsable associatif, lorsque vous avez appris la nouvelle ?

Avec d’autres militants, nous nous sommes retrouvés mercredi midi à la Maison du Vélo à Paris, sous le choc, d’autant que la victime était une membre très engagée de Paris en Selle. l’association Seat”). Nous avons appelé à un rassemblement ce soir-là, place de la Madeleine, non loin du lieu du drame.

Ce genre de drame est-il déjà arrivé en France ?

Les membres de la FUB ont signalé plusieurs cas similaires, même s’ils n’ont pas entraîné la mort des victimes. De plus, lorsqu’un accident survient, que le cycliste décède et qu’aucun témoin ne se manifeste, il est difficile de déterminer exactement comment les événements se sont déroulés.

L’association MDB a émis un appel sur X pour que les gens partagent leurs histoires de violence routière. Que pensez-vous des réponses avancées ?

Nous avons reçu près de 150 témoignages, venus de toute la France et au-delà. Cette affaire suscite beaucoup d’émotion chez les personnes qui se déplacent à vélo. Tout le monde semble avoir une histoire à raconter : des personnes, à vélo ou à pied, qui ont été klaxonnées, agressées verbalement ou physiquement, menacées de coups ou de mort, ou qui ont fait un écart de conduite vers elles pour tenter de les déstabiliser. Les gens ont déclaré avoir dû se protéger, fuir ou se cacher. J’ai constaté que les auteurs de ces actes sont souvent des automobilistes ou des motocyclistes qui n’acceptent pas d’être ralentis ou de faire un détour par rapport à leur itinéraire. Et ils sont encore plus opposés à ce qu’on les interpelle. Je constate également que ce sont presque tous des hommes.

Dans les accidents de la route impliquant des vélos ou des scooters, les commentaires donnent parfois l’impression que les victimes sont responsables de ce qui leur arrive. Est-ce que vous ressentez cela ?

La société accepte davantage la violence lorsqu’elle a lieu sur la route. Des excuses sont trouvées pour l’agresseur : ce n’était pas délibéré, il était pressé, etc. Il y a quelques années, une célébrité [musician Michel Sardou, in November 2022] a pu dire à la télévision, en parlant des cyclistes, “le prochain, je l’attrape”, sans susciter aucune réaction de la part du présentateur. J’observe que de nombreux politiques et commentateurs contestent les mesures de sécurité routière, comme ce fut le cas lorsqu’en 2018 la limite de vitesse sur route a été fixée à 80 km/h.


#Cette #affaire #suscite #beaucoup #démotion #chez #les #personnes #qui #déplacent #vélo

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.