Une expérience personnelle d’échange culturel met en évidence la façon dont les jeunes des BRICS façonnent un avenir mondial plus coopératif et inclusif.
Lorsque je suis arrivé en Grande-Bretagne en tant qu’étudiant universitaire, je n’aurais jamais imaginé qu’une simple séance de cuisine m’apprendrait l’une des leçons les plus profondes en matière d’échange culturel.
C’était la veille du Nouvel An chinois, et dans une petite cuisine avec mes colocataires chinois, nous mélangeions des épices indiennes avec des saveurs chinoises. Ce qui a commencé comme un simple repas brise-glace est devenu des heures de conversation sur l’histoire, les valeurs et les rêves de notre pays pour l’avenir.
Nous avons ri, débattu et partagé des histoires, réalisant que malgré la distance qui nous séparait, nous avions bien plus en commun que nous ne le pensions.
Avance rapide jusqu’au Forum des jeunes leaders des BRICS qui s’est tenu à Kazan, en Russie, en septembre dernier, et ce même esprit de collaboration était vivant. La salle était remplie de jeunes dirigeants du Brésil, de Russie, d’Inde, de Chine, d’Afrique du Sud et d’ailleurs, tous désireux de contribuer à façonner un avenir commun.
À la base, l’Initiative de la jeunesse des BRICS, signée lors de ce forum, repose sur la conviction que la jeunesse d’aujourd’hui détient la clé pour débloquer de nouvelles opportunités pour une coopération plus approfondie dans le cadre des BRICS.
Alors que j’étais assis là, j’ai encore une fois été frappé par le fait que la véritable coopération ne commence pas par des accords politiques ou des discours formels. Cela commence par les gens. Il naît dans les moments du quotidien, comme le partage de repas ou les conversations nocturnes. Ce sont des moments où de véritables liens s’établissent.
Cette prise de conscience a façonné mon travail de journaliste en Chine, où j’ai passé des années à raconter des histoires visant à combler les écarts de compréhension entre les cultures. Les interactions personnelles peuvent en effet transcender les frontières rigides fixées par la politique ou l’histoire.
Les mêmes principes s’appliquent aujourd’hui à la coopération des BRICS. Même si les BRICS, en tant que bloc politique et économique, ont accompli beaucoup de choses sur la scène mondiale, ce sont les jeunes qui peuvent insuffler un nouveau souffle à leurs objectifs. Les jeunes apportent de la créativité, de l’innovation et, peut-être plus important encore, une volonté de collaborer les uns avec les autres de manière à éliminer les barrières.
De la vision à l’action
Les jeunes d’aujourd’hui sont extrêmement connectés. Internet et les réseaux sociaux facilitent plus que jamais le partage d’idées, la collaboration sur des projets et l’apprentissage mutuel.
Mais une véritable collaboration nécessite plus que la simple connectivité. Cela exige un véritable effort pour comprendre les perspectives et les valeurs de chacun.
L’Initiative de la jeunesse des BRICS le reconnaît et a créé des opportunités pour des initiatives dirigées par des jeunes qui s’attaquent aux défis mondiaux tout en favorisant une compréhension plus profonde entre les pays des BRICS.
Par exemple, j’ai participé à des discussions entre des jeunes indiens et chinois sur des questions telles que la réduction de la pauvreté, la technologie et la santé publique – des domaines dans lesquels nos pays peuvent et doivent collaborer.
Ces conversations doivent avoir lieu plus souvent et de manière plus structurée si nous voulons transformer le potentiel en action.
L’échange de jeunes, c’est aussi le partage d’expériences, que ce soit à travers l’éducation, les arts, le sport ou même quelque chose d’aussi simple que le voyage.
Durant mon séjour en Chine, j’ai rencontré d’innombrables jeunes désireux de découvrir l’Inde, tout comme j’ai rencontré de jeunes Indiens fascinés par la culture chinoise. Ces échanges informels suscitent souvent plus de bonne volonté que n’importe quel nombre d’accords politiques.
Le monde d’aujourd’hui est confronté à des défis sans précédent : le changement climatique, les inégalités et la transformation numérique, pour n’en citer que quelques-uns. Ces problèmes sont mondiaux et nécessitent des solutions mondiales. La jeunesse des pays BRICS est particulièrement bien placée pour contribuer, non seulement en raison de ses compétences ou de son éducation, mais aussi en raison de sa capacité à penser au-delà des frontières nationales.
L’Initiative de la jeunesse des BRICS appelle à renforcer la collaboration dans des domaines tels que la technologie, la gouvernance sociale et le développement économique. Mais cette collaboration ne sera efficace que si elle est portée par ceux qui s’investissent le plus dans l’avenir : les jeunes. Ce sont eux qui vivront avec les conséquences des décisions d’aujourd’hui ; ils doivent donc contribuer à façonner les solutions de demain.
Construire l’avenir
La contribution la plus importante que les jeunes peuvent apporter à la coopération des BRICS est peut-être la promotion de l’inclusion. En tant qu’héritiers d’un monde façonné à la fois par la coopération et par les conflits, ils comprennent l’importance de l’inclusion tant au sein de leur propre pays qu’entre les nations. Ils voient la diversité non pas comme un défi, mais comme un atout.
Cet état d’esprit est crucial pour l’avenir des BRICS. Si le bloc veut continuer à se développer, il doit favoriser un environnement où toutes les voix sont entendues et où les contributions des différentes cultures ne sont pas seulement tolérées mais célébrées.
Ceci est particulièrement important pour les jeunes, qui se sentent souvent marginalisés dans les discussions sur la gouvernance mondiale et le développement. L’Initiative des jeunes des BRICS offre aux jeunes non seulement une plateforme pour se faire entendre, mais aussi une opportunité de montrer la voie vers un monde plus inclusif et plus équitable.
En tant que personne ayant passé la dernière décennie à œuvrer pour combler les fossés culturels, je vois une immense valeur dans l’Initiative de la jeunesse des BRICS. Cependant, pour que cette initiative réussisse, elle doit être plus qu’un document signé lors d’un forum. Elle doit être vécue à travers de véritables connexions, de véritables collaborations et de véritables actions. Et c’est là que les jeunes ont un rôle crucial à jouer.
L’initiative appelle les jeunes des BRICS à saisir les opportunités de formation professionnelle, de développement de carrière et de volontariat, et à assumer la responsabilité de façonner l’agenda des BRICS. Ce ne sont pas seulement de nobles idéaux ; ce sont des mesures concrètes que les jeunes peuvent et doivent prendre dans les pays BRICS.
Qu’il s’agisse d’échanges d’étudiants, de projets de recherche communs ou de collaborations entrepreneuriales, il existe d’innombrables façons pour les jeunes de contribuer de manière significative à la coopération des BRICS.
La signature de l’Initiative de la jeunesse des BRICS est une étape importante, mais ce n’est qu’un début. Le vrai travail reste à faire, entre les mains de jeunes prêts à assumer la responsabilité de construire un monde plus connecté, coopératif et inclusif. Et ayant été témoin de la passion, de la créativité et de la détermination des jeunes des BRICS, je suis convaincu qu’ils sont à la hauteur de la tâche.
Ensemble, ils ont le potentiel non seulement de renforcer la coopération des BRICS, mais aussi de la redéfinir pour une nouvelle génération et, ce faisant, de créer un avenir meilleur pour le monde dans son ensemble.
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