Festival du cinéma de Rome. « Mani nue » avec Alessandro Gassmann et « Anora », Palme d’Or à Cannes77

Dans les virages sombres de la vie. C’est là qu’ils visionnent les deux films à l’affiche du 19e Festival de Rome, au huitième jour de projection. Tout d’abord, l’italien “Mani Nude”, la deuxième œuvre de Mauro Mancini après le premier intense “Don’t Hate” (2020). Les protagonistes Alessandro Gassmann et Francesco Gheghi, dans un duo qui évolue à la frontière entre vengeance et solidarité, haine et pardon. Par ailleurs, la Palme d’Or du 77ème Festival de Cannes arrive au Festival de Rome, l’Américain “Anora” de Sean Baker, qui réinterprète le “conte de fées” de “Pretty Woman” sur un ton sec et grotesque. Film intelligent et complaisant, explicite dans la manière de le raconter, réalisé de manière convaincante. Avec Mikey Madison. Le point du Parti.

Dans les virages sombres de la vie. C’est là qu’ils visionnent les deux films à l’affiche du 19e Festival de Rome, au huitième jour de projection. Tout d’abord, l’italien “Mani Nude”, la deuxième œuvre de Mauro Mancini après le premier intense “Don’t Hate” (2020). Les protagonistes Alessandro Gassmann et Francesco Gheghi, dans un duo qui évolue à la frontière entre vengeance et solidarité, haine et pardon. C’est l’histoire d’un jeune de dix-huit ans qui se retrouve dans une série claustrophobe de combats de lutte clandestins, où la défaite équivaut à une condamnation à mort. Un voyage dans la nuit de la haine et de la brutalité, où il est difficile de trouver un point d’appui pour la lumière. Thématiquement dense et stimulant, régi par une mise en scène raffinée. Par ailleurs, la Palme d’Or du 77ème Festival de Cannes arrive au Festival de Rome, l’Américain “Anora” de Sean Baker, qui réinterprète le “conte de fées” de “Pretty Woman” sur un ton sec et grotesque. C’est l’aventure de la strip-teaseuse Ani, qui passe une semaine avec le fils d’un magnat russe ; pas une histoire romantique, mais une aventure tragique aux réverbérations hilarantes. Film intelligent et complaisant, explicite dans la manière de le raconter, réalisé de manière convaincante. Avec Mikey Madison. Le point du Parti.

“mains nues”
Son premier film, « Don’t Hate », s’est fait remarquer au 77e Festival du Film de Venise (2020). Il s’agit du réalisateur, scénariste et directeur de la photographie Mauro Mancini, qui présente au Festival du Film de Rome son deuxième film : « Mani Nude », une adaptation du roman du même nom de Paola Barbato. Une descente dans les virages en épingle de la haine, de la survie sauvage et sauvage, où l’espoir, la solidarité et le pardon apparaissent comme un pâle mirage. Les protagonistes sont les excellents Alessandro Gassmann et Francesco Gheghi, soutenus par Fotinì Peluso, Giordana Marengo et Renato Carpentieri. En salles avec Eagle Pictures.

L’histoire. Davide est un jeune de dix-huit ans qui est kidnappé et séparé dans un bateau abandonné. Là, il est contraint à un entraînement exténuant par l’impitoyable Minuto, qui a l’intention de l’impliquer dans des combats illégaux. Pour Davide, il n’y a pas d’échappatoire : se battre et se sauver ou mourir. Le jeune homme parvient à rester debout, remportant victoire après victoire, et Minuto semble lui faire honneur, presque une tendre ouverture. Mais une révélation inconfortable les attend…

« Quelle est notre vraie nature ? – demande le réalisateur – Sommes-nous nés pour faire du mal ? Sommes-nous capables de nous racheter ? C’est sur ces questions et bien d’autres que nous nous sommes concentrés pour développer le récit de ‘Naked Hands’ (…) nous nous sommes inspirés de l’auteur noir (…), parlant d’hommes qui ont peur, éternellement dans l’erreur. La haine, l’amour, la culpabilité et le désir de vengeance peuplent l’histoire.”
Mauro Mancini provoque le regard, le spectateur, avec un film sombre et désespérant. A travers les vies “malheureuses” du jeune Davide et du quinquagénaire Minuto, il introduit une série de thèmes denses et brûlants. Un film qui évolue comme une tragédie shakespearienne émaillée d’une violence sans filtre. En vivant les combats de Davide, nous voyons la limite de la confusion humaine, la frontière d’un monde brutal et sauvage où l’on tue pour ne pas être tué. Là, dans cette zone grise, deux solitudes tentent de se sauver : Davide et Minuto, d’abord distants et rivaux, victime et bourreau, puis solidaires pour conquérir la liberté. Mais le mal rôde toujours, prêt à tisser sa toile.

Mancini construit une histoire composite, aux rebondissements inattendus et surprenants, même si le scénario ne suit pas toujours le rythme de manière fluide et convaincante. L’atmosphère est livide, suffocante, à l’image de la prison physique et intérieure des deux protagonistes. Des vies mises en échec par leurs propres fautes ou omissions, qui semblent un instant savourer la possibilité d’une rédemption, mais qui sont bientôt rappelées dans le marais de la vengeance d’où elles viennent. Une histoire de vaincus, d’hommes seuls, sans trace de salut. Une œuvre dure et désespérée, appréciée pour son style narratif. Complexe, problématique, pour les débats.

“Anora”
Il a remporté le 77e Festival de Cannes, convaincant le jury présidé par Greta Gerwig qui lui a décerné la Palme d’Or. Il s’agit de “Anora”, écrit et réalisé par le réalisateur américain Sean Baker, qui est à l’affiche du Festival de Rome avant sa sortie en salles avec Universal. Le film propose un regard sur la société d’aujourd’hui qui se joue dans la démesure, la vie à la limite entre boîtes de nuit, voyeurisme sexuel et rivières de drogue, où l’argent achète tout et tout le monde. Un regard désenchanté qui évite les notes tragiques pour se rapprocher de la comédie irrévérencieuse et du grotesque. Avec Mikey Madison, avec Mark Eydelshteyn, Yura Borisov, Karren Karagulian et Vache Tovmasyan.

L’histoire. Brooklyn, aujourd’hui. Anora connue sous le nom d’Ani est une strip-teaseuse au club HeadQuarter. Un soir, le jeune fils russe Vanya se présente parmi ses clients et demande à la revoir même en dehors du club. Au début, il s’agit d’un échange de sexe rémunéré, mais peu de temps après, les deux s’attachent et se marient à Las Vegas. Un conte de fées qui s’effondre rapidement lorsque les hommes de main du père tentent de le contraindre à annuler le mariage. Vingt-quatre heures de folies et de courses-poursuites qui vont changer la vie d’Anora…

« J’étais clair – explique le réalisateur – quelle forme visuelle et presque tactile Anora devrait nous donner. J’ai regardé les années 70 : le Nouvel Hollywood, le cinéma italien, espagnol et japonais avec style et sensibilité. Pour une histoire comme celle-ci, je voulais une esthétique propre et mesurée, délibérée et élégante.
Sean Baker s’est fait connaître grâce à des films indépendants, aux thèmes stimulants racontés de manière à la fois ironique et explicite : ses titres incluent « A Dream Called Florida » et « Red Rocket ». Avec « Anora » Baker fait le grand saut auprès du grand public, grâce à sa victoire à Cannes. Il reprend la formule narrative éprouvée de “La traviata” et “Pretty Woman” (1990), d’une manière revue et correcte : fini le romantisme et le pathétique mélodieux, place à un tourbillon de sexe, de drogue et de malentendus, où le strip-teaseuse de vingt-trois ans, il rêve d’abord de rédemption sociale puis se perd dans l’amertume d’un monde misérable et sans scrupules régi par l’argent. Un film aux dialogues souvent hilarants, mais qui, à bien y regarder, met en lumière un horizon humain misérable et malheureux, où il n’y a pas de place pour les sentiments et le respect, encore moins pour l’amour. Anora nous est racontée comme une « héroïne » contemporaine, qui passe de la vente de son corps à la victime du cynisme d’une riche famille russe. Elle se bat pour son rêve d’amour, ou présumé tel, mais le manque de scrupules de l’argent l’assomme.
« Anora » est un film régi par Baker de manière intéressante, sur un scénario qui allège les atmosphères glauques avec des dialogues et des scènes brillantes ; des solutions certes aiguës, mais aussi empreintes d’une certaine ruse. Un film qui a du caractère, mais qui n’est pas peu problématique de par ses thèmes et son langage explicite, visuel et verbal. Film complexe et problématique.



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