Thionville : le pouvoir du label quatre fleurs

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Depuis 2017, Thionville compte quatre fleurs, soit le niveau maximum. Un label remis en jeu tous les trois ans à travers la visite d’un jury national. Quatre membres étaient présents mercredi 10 juillet pour déterminer si la Ville méritait de confirmer sa quatrième fleur. Un passage qui pourrait aussi lui permettre de décrocher une fleur d’or, symbole d’un réel coup de cœur.

« Changer le monde, changer les choses avec des bouquets de roses. Changer les femmes, changer les hommes avec des géraniums… » Le pouvoir des fleurs s’est emparé de Thionville, mercredi 10 juillet. En effet, la chanson de Laurent Voulzy a résonné dans les rues et sur les places de l’hypercentre, chantonner par des agents peu ordinaires : la brigade des fleurs. Difficile à suivre ? Reprenons donc depuis le début.

Mercredi 10 juillet : jour du passage du jury national. La Ville joue gros puisqu’il s’agit de confirmer et maintenir sa quatrième fleur, soit le seuil maximum du label touristique qu’elle conserve depuis 2017. Une visite attendue donc qui s’est préparée en coulisses depuis plusieurs mois sur la thématique de la flamme. Un clin d’œil à l’année des JO mais aussi au réchauffement climatique, à la capacité de résilience des végétaux et à la flamme passionnée qui anime toujours les agents municipaux.

« Rien n’a été laissé au hasard, le parcours dure trois heures et tout est pensé à la minute près avec des interventions régulières », glisse Patricia Renaux, l’adjointe en charge de la transition énergétique et du cadre de vie. Un parcours étudié et répété jusqu’au jour J.

Ainsi, les quatre membres du jury ont d’abord été accueillis au parc Wilson par Pierre Cuny, le maire de la commune qui, véritable passionné d’histoire, les a immergés dans le Thionville d’antan. Puis, les jurés ont emprunté la Passerelle de l’Europe ainsi que le nouveau pont Adenauer – pas encore inauguré – s’offrant une vue sur la trame verte et l’animation estivale de Rive en fête. Originaire de la région Grand Est, l’un d’entre eux connaissait Thionville et a alors confié que ce nouveau pont offrait « une autre perspective sur l’entrée de ville ».

Pari et mise en scène

La visite du centre-ville s’est avérée plutôt atypique. Elle a permis d’aborder le travail réalisé d’une part en présence des différents agents de la Ville en matière de redynamisation du commerce et les actions menées dans le cadre du dispositif Cœur de Ville, tous identifiables via leur tee-shirt affichant une charte graphique spécialement pensée pour l’occasion visant à montrer l’implication de tous et l’esprit collectif qui règne autour de cet événement. Élus comme agent arboraient tous fièrement un tee-shirt à la teinte beige représentant un magnolia. Le même qui orne l’entrée de la mairie.

Cette année, ils ont tenté le pari d’ajouter un peu de piment à une visite toujours très codifiée. Et pour ce faire, ils ont convié à la balade une troupe de comédiens ayant pour mission de se faire passer pour des agents de la Ville. Ainsi, le collectif des Pièces détachées mené par le Thionvillois Julien Deciancio s’est intégré à la visite, s’en donnant à cœur joie et se présentant au jury comme la brigade des fleurs. Ainsi, ce sont eux qui ont commenté une partie du parcours, mêlant savoureusement des éléments techniques réels à une mise en scène loufoque avec des stagiaires déjantés.

David Dufour, directeur général des services était de mèche et n’a pas boudé son plaisir à entrer dans le jeu des comédiens laissant planer le doute auprès des jurés. Au départ décontenancés, ils ont très vite saisi le jeu de dupes auquel ils assistaient esquissant à plusieurs reprises des sourires marqués, trouvant la présentation « rafraîchissante ». « Ils l’ont vécue comme une parenthèse permettant d’évoquer les dossiers de fonds sur la végétalisation, la politique municipale bien enrobé dans cette comédie très divertissante », commente Patricia Renaux.

Un parti pris qui pourrait bien permettre à la Ville de décrocher un prix coup de cœur soit la fleur d’or, même si l’objectif initial n’est pas celui-ci, mais bien de conserver la quatrième fleur. « Ce niveau étant déjà très élevé », indique Flore Burgard, directrice en charge du cadre de vie. Un cap important franchit en 2017 alors que la Ville affichait trois fleurs depuis les années 1990.

Après avoir dressé son état des lieux de l’hypercentre, le jury a pris la direction de la cour résiliente de l’école Poincaré — inaugurée il y a quelques mois par l’ancien ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye – où il a été accueilli par le maire junior de la Ville, Baudoin Bankofski. Celui-ci a évoqué dans un discours toutes les actions mises en place par la jeunesse en matière de préservation de l’environnement.

Ils ont ensuite pu observer par eux-mêmes, la volonté politique de réutiliser les végétaux via l’arboretum créé à proximité du stade de Guentrange et composé de nombreuses espèces importées dans le cadre de l’édition 2023 du jardin éphémère, avant de découvrir la microforêt du Val-Marie et de s’offrir une collation dans l’écrin unique du Domaine de Volkrange au sein duquel la municipalité a entrepris des travaux de revalorisation de son parcours de l’eau. Voilà pour le détail du parcours.

Un moment important

La procédure est habituelle et revient tous les trois ans, avec à chaque passage des critères de plus en plus exigeants. C’est pourquoi, la conservation se travaille presque autant en amont que l’attribution d’une énième fleur. Et les équipes municipales n’ont pas lésiné sur les moyens, réservant un soin particulier à la végétalisation et au fleurissement du centre-ville mais pas seulement…

« Il ne concerne que 30 % des critères », informe Flore Burgard qui énumère tous les autres éléments qui entrent en compte. Il y a la propreté, le tri sélectif au sein des parcs, la trame noire, l’éclairage public, la communication auprès des publics, la maîtrise de la publicité, etc.

Conserver la quatrième fleur, c’est donc toucher à des compétences qui concernent tous les services et « une remise en question permanente car les objectifs évoluent constamment avec l’air du temps ». Le moment est important car si le label touristique maintient son niveau, ce sera une vraie reconnaissance de la qualité du travail effectué par les équipes. Une quatrième fleur qui attirera aussi son lot de touristes, certains réalisant la tournée des villes l’affichant à leur panneau d’entrée.

Et si cette fois, il y en avait une en plus. Dorée, celle-ci. « Je n’ose pas y croire ! », laisse échapper l’adjointe qui reste pour autant confiante sur le premier objectif fixé. « Notre ville est à la hauteur de cette quatrième fleur ». Le point de vue des jurés sera rendu en automne prochain. D’ici là, il faudra prendre son mal en patience.
2024-07-19 10:00:00
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