Luz salue la mémoire de Simon Fieschi, l’ancien webmaster de “Charlie Hebdo”

Le dessinateur a rendu un vibrant hommage à l’ancien webmaster de l’hebdomadaire satirique, mort la semaine dernière.

“Je dis ton nom, encore et encore, pour qu’il fasse corps à mon corps.” Le dessinateur Luz a rendu hommage mercredi soir sur le plateau de La Grande librairie à Simon Fieschi. Le webmaster de Charlie Hebdo, qui avait été blessé lors de l’attentat du 7 janvier 2015, est mort la semaine dernière à l’âge de 40 ans.

“Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi. Je pense à toi. Simon Fieschi, Simon Fieschi, je pense à ta putain d’énergie. Simon Fieschi, Simon Fieschi, je pense à ton ironie. Je pense à Simon Fieschi, Simon Fieschi Simon Fieschi, Simon Fieschi”, a-t-il répété au cours de l’émission.

“Je pense à ceux que tu laisses et qui pensent à toi (…) aux autres aussi, dont je fais partie. Simon Fieschi, Simon Fieschi Simon Fieschi, Simon Fieschi, je dis ton nom encore, encore et encore, pour qu’il fasse corps à mon corps”, a-t-il ajouté.

“Des fuck de vie”

“Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi, le drôle, le tenace, le réfléchi. Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi, je pense à ce que tu as dit, à tes doigts qui ne pouvaient plus faire des fuck. Et je te le dis Simon Fieschi, des fuck à ta place, on en fera encore et encore. Des fuck de vie.”

“Je pense à cette phrase qu’Albert Einstein aurait dite. Qu’il y aurait une vie après la mort parce que l’énergie ne peut pas mourir. Elle circule. Elle se transforme et ne s’arrête jamais. Je pense à ton énergie, Simon Fieschi, qui circule en moi”, poursuit-il.

“(Elle) circule en nous. (Elle) se transforme et ne s’arrête jamais”, répète-t-il. “Comme je n’arrive pas à m’arrêter de dire Simon Fieschi, Simon Fieschi Simon Fieschi, Simon Fieschi. On continuera à faire des fuck de vie. Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi, Simon Fieschi.”

Enquête en cours

Le corps sans vie de Simon Fieschi a été découvert jeudi 17 octobre. Le parquet de Paris a indiqué samedi qu’une “enquête en recherche des causes de la mort” avait été ouverte et qu'”aucune hypothèse” ne pouvait être privilégiée à ce stade.

Arrivé en juillet 2012 à Charlie Hebdo dont il était le webmaster, Simon Fieschi avait été la première victime des frères Chérif et Saïd Kouachi quand ils étaient entrés dans les locaux de la rédaction, le 7 janvier 2015.

Simon Fieschi avait été touché par une balle de kalachnikov tirée à bout portant par l’un des deux assaillants. Il avait survécu, avec néanmoins de lourdes séquelles. Douze personnes ont été assassinées lors de cet attentat, dont huit membres de l’équipe ou collaborateurs du journal.

“Une grande tristesse”

Catherine Meurisse, ex-dessinatrice de Charlie Hebdo, lui a aussi rendu hommage sur Instagram. “La première chose que Simon m’avait dite lorsque j’étais allée le voir à l’hôpital en janvier 2015, après qu’il fut sorti du coma, c’est: ‘J’ai eu la flemme de mourir.’ Il était très content de sa formule, et moi très admirative de son humour.”

“Être aussi drôle dans de telles circonstances, c’était beau à en pleurer. Nous l’aimions profondément pour ça. Sa finesse, son esprit. Les balles des terroristes ne l’avaient pas raté ; nous n’avons pas raté notre amitié”, a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron a salué sur X le combat de Simon Fieschi “pour dire avec courage et humanité l’horreur du terrorisme islamiste”. Sa disparition est “une grande tristesse pour nous tous”, une “déchirure qui ravive une douleur intacte presque une décennie plus tard”, a poursuivi le chef de l’État.