Les frappes israéliennes contre l’Iran tuent deux soldats, selon l’Iran

Les frappes israéliennes contre l’Iran, en représailles aux attaques de missiles iraniennes du début du mois, ont tué quatre soldats iraniens, a indiqué l’armée iranienne.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré avoir ciblé des usines de missiles et d’autres sites près de Téhéran et de l’ouest de l’Iran tôt samedi.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait la responsabilité de se défendre, mais a ajouté que l’Iran « reconnaît ses responsabilités envers la paix et la sécurité régionales », une déclaration considérée comme relativement conciliante.

Les représailles israéliennes contre un barrage iranien de près de 200 missiles balistiques tirés vers Israël le 1er octobre étaient largement attendues depuis des semaines.

Téhéran a déclaré que cette attaque était une mesure de représailles à l’assassinat du leader politique du Hamas, Ismail Haniyeh, sur le sol iranien en juillet. De nombreux missiles ont été abattus par Israël et ses alliés, mais un petit nombre a touché le centre et le sud d’Israël.

Les autorités iraniennes ont déclaré que des sites dans les provinces de Téhéran, du Khouzistan et d’Ilam avaient été attaqués. L’armée a affirmé que les attaques avaient été contrées avec succès, bien qu’il y ait eu des « dégâts limités » dans certains endroits.

À la suite des frappes israéliennes, les médias d’État iraniens ont diffusé des images montrant la circulation normale dans plusieurs villes, tandis que les activités scolaires et sportives se déroulaient comme prévu.

L’armée israélienne a annoncé l’opération samedi peu après que des explosions ont été signalées en Iran. Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que l’armée avait démontré sa préparation « à défendre l’État d’Israël ».

Il a également averti que si l’Iran entamait une nouvelle escalade, Israël serait « obligé de répondre ».

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont tous deux exhorté l’Iran à ne pas riposter après les dernières frappes, l’administration du président Joe Biden appelant à mettre fin au cycle de violence.

De hauts responsables de l’administration américaine ont déclaré que les États-Unis avaient été informés à l’avance des frappes israéliennes et que Washington n’y était pas impliqué.

Les attaques n’ont pas visé les infrastructures pétrolières ou les installations nucléaires iraniennes – des cibles que l’administration Biden avait exhorté Israël à ne pas atteindre – a déclaré un responsable.

Le responsable a déclaré que les États-Unis avaient encouragé Israël pendant des semaines à mener une réponse « ciblée et proportionnelle avec un faible risque de dommages civils » et a suggéré que c’était « précisément ce qui s’est passé » samedi soir.

Le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer a déclaré qu’Israël avait le droit de se défendre contre « l’agression iranienne » et a fait écho aux appels lancés à l’Iran pour qu’il évite les représailles, affirmant que le Royaume-Uni s’efforcerait de « désamorcer la situation dans la région ».

Mais la Russie et d’autres pays de la région, dont la Jordanie et l’Arabie saoudite, alliés des États-Unis, ont accusé Israël d’intensifier le conflit.

Le Qatar a exprimé sa « profonde inquiétude quant aux graves répercussions qui pourraient résulter de cette escalade », tandis que la Jordanie a qualifié l’attaque d’« escalade dangereuse ».

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que “ce qu’il faut, c’est cesser de provoquer l’Iran à riposter et sortir de la spirale d’une escalade incontrôlable”.

L’ampleur des frappes israéliennes et leurs cibles précises n’étaient toujours pas claires samedi matin.

L’autorité aéronautique iranienne a brièvement suspendu les vols, mais a annoncé qu’ils reprendraient à partir de 09h00 heure locale (06h30 BST).

Hooman, un employé d’usine de 42 ans, travaillait à Téhéran lorsqu’il a entendu les explosions, a-t-il déclaré à l’AFP.

“C’était un son qui résonnait… terrible et horrible”, a-t-il déclaré, cité par l’agence. “Maintenant qu’il y a une guerre au Moyen-Orient, nous craignons d’y être entraînés.”

Les frappes aériennes israéliennes ont également ciblé des sites dans le centre et le sud de la Syrie, ont rapporté les médias officiels syriens.

À la suite des frappes israéliennes, le Hezbollah a tiré 80 projectiles à travers la frontière israélienne samedi après-midi, selon Tsahal.

Plus tard, l’agence de presse AFP a rapporté que le groupe soutenu par l’Iran avait tiré une série de roquettes sur cinq zones résidentielles du nord d’Israël, y compris la périphérie de Krayot, près de Haïfa.