Harris et Trump : deux visages de la politique américaine en Asie occidentale

MADRID – Les prochaines élections présidentielles américaines, prévues le 5 novembre, ont déclenché une concurrence intense entre Donald J. Trump, l’ancien président républicain, et Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente démocrate. Les sondages indiquent une course très disputée dans des États clés, où les votes électoraux seront cruciaux pour le résultat final dans le système complexe du collège électoral.

Aux États-Unis, les électeurs n’élisent pas directement le président. C’est le Collège électoral qui détermine le résultat final des élections. Ainsi, un candidat peut gagner en obtenant la majorité des voix électorales même s’il n’obtient pas la majorité du vote populaire. Le Collège électoral se compose de 538 électeurs, chaque État ayant un nombre spécifique de représentants en fonction de sa population.

Actuellement, sept États restent en lice, et la victoire dans ces « États charnières » pourrait déterminer le résultat final des élections. Le candidat qui parviendra à rassembler 270 voix électorales sera déclaré vainqueur.

L’un de ces « États swing » est le Michigan, qui abrite plus de 300 000 résidents d’origine nord-africaine ou moyen-orientale. Traditionnellement, ces électeurs sont plutôt démocrates, mais beaucoup sont déçus par le soutien de Harris au génocide israélien à Gaza et à la destruction du Liban. Les sondages nationaux suggèrent que les Arabes américains affichent une légère préférence pour Trump ; d’autres soutiennent de plus en plus Jill Stein du Parti vert.

Il est évident que la situation à Gaza et au Liban, ainsi que les tensions avec l’Iran, sont des facteurs décisifs pour les électeurs américains. Concernant la position sur Israël, il ne semble y avoir aucune différence significative entre Kamala Harris et Joe Biden. Tous deux semblent déconnectés des jeunes membres de leur parti, qui manifestent un plus grand intérêt pour les droits des Palestiniens et des Libanais que pour le traditionnel soutien inconditionnel à Israël.

Kamala Harris a clairement exprimé son engagement en faveur de la sécurité d’Israël et de son droit à « l’auto-défense » lors de son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité début 2024. Lors de ce forum, elle a également souligné sa position sur la lutte contre ce qu’elle a appelé « l’agression iranienne et l’agression iranienne ». ses alliés. »

En revanche, aucun changement significatif dans la politique américaine dans la région n’est attendu de la part de Donald Trump s’il remporte les élections, notamment concernant l’Iran. L’ancien président est fier de son retrait de l’accord nucléaire de 2015, connu sous le nom de JCPOA, et souligne constamment que cette action a accru la pression économique sur l’Iran et affaibli son influence. Cependant, il fait ces affirmations sans établir d’objectifs clairs concernant la question iranienne.

Plusieurs analystes iraniens soulignent que Trump pourrait adopter une position plus agressive à l’égard de Téhéran. En termes de présence militaire, son cabinet pourrait opter pour une stratégie sélective, augmentant les troupes et les bases militaires en réponse à certaines menaces, tout en retirant ses forces des zones où il ne perçoit pas de danger imminent.

La politique de Trump à l’égard de la Syrie et de l’Irak continuera probablement sur la même voie que par le passé, utilisant ces pays comme outils pour exercer une pression sur l’Iran. Cela pourrait impliquer une présence militaire accrue dans ces pays, malgré une réduction des forces au Moyen-Orient, ainsi que l’établissement de relations interactives avec des parties opposées aux intérêts iraniens au sein de ces pays. De plus, Trump considère l’Iran comme le principal ennemi des États-Unis au Moyen-Orient, et il est donc probable qu’il sélectionne des conseillers ayant des opinions dures sur la République islamique. Même s’il parle parfois d’un « grand accord » avec Téhéran, sa politique globale reposera sur le maintien d’une pression maximale sur la République islamique.

Concernant la situation à Gaza, Trump a annoncé qu’il mettrait immédiatement fin à la guerre, même si la manière dont il le ferait reste floue. Dans un contexte plus large, son approche se concentrera probablement sur les accords de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, marginalisant ainsi les Palestiniens dans toute décision concernant leur avenir.

Concernant les pays arabes du Golfe Persique, lors de son premier mandat, les Émirats arabes unis ont été l’un des piliers les plus solides des accords d’Abraham. Si Trump revient à la présidence, il est probable que les États-Unis, par l’intermédiaire de leur ancien allié, poursuivront leur politique à l’égard du Moyen-Orient. Compte tenu du soutien qu’il a manifesté à la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, s’il remporte les élections, il offrira probablement un soutien économique plus large aux programmes de développement de ce pays. En outre, la normalisation des relations entre Riyad et Tel-Aviv sera accélérée depuis Washington.

D’un autre côté, si Harris remporte les élections, tout indique qu’elle sélectionnera son équipe de politique étrangère parmi des personnes ayant une expérience de l’administration Biden. Les relations des États-Unis avec les pays du Golfe persique devraient se poursuivre dans le même sens que celles de l’administration actuelle.

En cas de victoire démocrate, plusieurs sources médiatiques iraniennes suggèrent que Kamala Harris ne cherchera pas à établir des relations étroites avec l’Iran à court terme. Ils soulignent toutefois que l’accord nucléaire a toujours été la pierre angulaire de la politique des démocrates au Moyen-Orient et que sa révision ne peut donc être exclue. À cet égard, nous pouvons rappeler les déclarations de l’actuel président iranien, Masoud Pezeshkian, qui, lors de la campagne électorale, avait déclaré que l’une de ses principales priorités était de parvenir à un nouvel accord nucléaire.

Néanmoins, la situation actuelle dans la région, marquée par le génocide de Gaza et l’invasion du Liban – toutes actions soutenues par les États-Unis – semble exclure toute possibilité de rapprochement entre l’Iran et Washington.

Ce qui est évident, c’est que, quel que soit le vainqueur des élections aux États-Unis, il n’y aura aucun changement significatif dans le soutien indéfectible et inconditionnel à Israël, ni dans sa politique d’occupation coloniale, ni dans la stratégie de « confinement de l’Iran ». Bien qu’il existe des différences dans la manière d’aborder ce confinement – ​​Trump est susceptible de rétablir sa politique de « pression maximale », tandis que Harris pourrait opter pour une approche moins directe et conflictuelle – tous deux partagent le discours selon lequel l’Iran représente un obstacle à leurs objectifs de reconfiguration régionale.

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