Raymond Torres : vulnérabilité budgétaire | Entreprise

2024-10-27 07:50:00

Que les économies avancées soient confrontées à une montagne de dettes publiques, comme le prévient le Fonds monétaire international (FMI) dans ses dernières prévisions, n’a rien de nouveau. Ce qui est important, c’est que la véritable dimension de cette dette commence à apparaître comme une conséquence de la désinflation.

La flambée inflationniste a été désastreuse pour les poches des consommateurs, mais elle a également soulagé les caisses publiques. En 2023, la dette espagnole a augmenté de 71 milliards et, cependant, son poids dans l’économie s’est considérablement allégé : le ratio du passif au PIB a diminué de 4,4 points de pourcentage, à 105,1 %. L’amélioration est principalement due à l’effet de l’inflation, un facteur qui a réévalué le PIB en termes nominaux, en plus de l’augmentation de la collecte (la non-déflation des tranches de l’impôt sur le revenu des personnes physiques tend à augmenter les revenus perçus par les Administrations). La croissance de l’économie a également aidé, même si son effet a été quantitativement inférieur à celui de l’inflation : cela s’explique par la hausse des prix, une augmentation de 6,2% en termes de déflateur du PIB, soit plus du double de la croissance du PIB. économie en termes réels (2,7 %). L’impact de l’inflation a été encore plus marqué dans les autres grandes économies européennes, en proie à la récession.

Sans l’allégement apporté par l’inflation, le ratio dette/PIB aurait augmenté dans tous les pays considérés, en conséquence du trou budgétaire. Par conséquent, maintenant que les prix se modèrent, la dynamique de la dette dépendra de la capacité à corriger ce trou, de l’intensité de la croissance économique et de la relation entre ces deux facteurs.

Malgré le niveau élevé des dettes, l’Espagne se trouve dans une situation moins inconfortable que d’autres pays voisins, grâce à la vigueur de l’économie, qui contraste avec la stagnation de l’Europe centrale. Compte tenu de la baisse des taux d’intérêt, un ajustement de 8 milliards d’euros suffirait à contenir les déficits et à orienter la dette vers le bas. L’effort serait acceptable : réparti entre dépenses et mesures de collecte, son ampleur serait similaire à l’ajustement opéré lors de la phase expansionniste précédant la pandémie. A l’inverse, l’inaction nous placerait dans une situation de vulnérabilité et nous priverait de la capacité de réagir à d’éventuelles chocs.

Il convient également de prendre en compte l’impact des mesures budgétaires dans le cycle expansionniste. Il ne s’agit pas de sacrifier l’investissement, comme cela s’est produit dans le passé, ni de le gaspiller. Le cas du logement, dont la pénurie menace de freiner la croissance à moyen terme en plus de constituer un grave problème social, est paradigmatique à cet égard. Le parc de logements sociaux est l’un des plus petits d’Europe et, malgré cela, notre dette est l’une des plus élevées. Le manque de possibilités de logement pour les ménages défavorisés n’est pas dû à une politique de dépenses : depuis 1991, plus de 1,4 million de logements sociaux ont été construits. Pourtant, au moins deux de ces logements sur trois auraient été reclassés, selon les estimations officielles du stock social actuellement disponible.

Les prévisions s’accordent sur un scénario favorable pour l’économie espagnole, alors que le déficit public n’est pas corrigé. Dans l’hypothèse de politiques constantes, le déficit public stagnerait autour de 3%, entraînant le non-respect des règles budgétaires européennes. Il est temps d’adopter des mesures de confinement, mais en les concevant de manière à soutenir le cycle expansionniste. Aujourd’hui, cette fenêtre d’opportunité a une date d’expiration : les experts du FMI préviennent que les marchés ne peuvent pas rester à l’abri des risques géopolitiques, environnementaux et financiers. Son réveil pourrait être douloureux pour les pays qui n’ont pas organisé leurs finances publiques ni posé les bases de la croissance.

Administrations publiques

L’extension du budget a eu un impact inégal entre les différentes administrations. Jusqu’en juillet, les dépenses de consommation de l’État ont augmenté de 2,7%, contre 6,2% dans les Communautés autonomes. Cela a été possible parce que ces administrations ont reçu de l’État, comme règlement définitif pour 2022, 16,6 milliards d’euros, soit le double de ce qu’elles ont reçu en 2023 pour le règlement définitif de 2021. Grâce à ces ressources, les Communautés ont pu augmenter leurs dépenses sans dépassant son objectif de déficit, fixé à 1,1% pour l’ensemble de l’année.



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