2024-10-30 07:05:00
Fort-de-France. Sur l’île française des Caraïbes de la Martinique, les manifestations de masse contre le coût élevé de la vie et l’influence de la France se poursuivent malgré les baisses de prix annoncées pour les produits alimentaires. Le 16 octobre, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé que les prix seraient réduits de 20 % en moyenne pour les 6 000 produits les plus consommés sur l’île. Cela a été précédé par des négociations auxquelles ont participé, entre autres, le gouvernement local, le secteur privé et des représentants du mouvement de protestation.
Le point principal des négociations était le nombre de produits pour lesquels des réductions de prix devaient être accordées. Le ministre français des Outre-mer François-Noël Buffet a qualifié les négociations de « constructives ». Cependant, les représentants du RPPRAC (« Assemblée pour la protection des peuples et des ressources d’origine afro-caribéenne ») fondé par le mouvement de contestation n’ont pas signé l’accord. Elle a jugé insuffisante la réduction des prix de 6 000 produits. Leur réclamation concernait un total de 40 000 produits. Le RPPRAC a annoncé à l’issue des négociations que “le peuple est totalement en désaccord” et “a décidé de poursuivre le mouvement”.
L’apaisement de la situation en Martinique espéré par le gouvernement central et la préfecture française ne s’est pas concrétisé. Les barrages routiers continuent d’exister dans la capitale Fort-de-France. La préfecture a également fait état d’attaques contre les forces de sécurité. Les manifestants ont attaqué la police à coups de projectiles et de cocktails Molotov. Des pompiers et des policiers ont été la cible de tirs à l’arme automatique.
Pendant ce temps, la préfecture maintient le couvre-feu en vigueur depuis septembre. Cette mesure a été imposée après le déclenchement de violentes manifestations au cours desquelles au moins une personne a été tuée et des dizaines d’autres blessées. Toutefois, dans l’ensemble, les autorités ont enregistré une baisse des actes de violence depuis le début des manifestations. Le 23 septembre, l’unité d’élite de la police anti-émeute connue sous le nom de « Compagnies de sécurité républicaines » a également été transférée de France vers l’île des Caraïbes. Il s’agit du premier déploiement de l’unité sur l’île des Caraïbes depuis les émeutes de décembre 1959, au cours desquelles elle a eu recours à une force disproportionnée contre les manifestants.
La Martinique compte environ 360 000 habitants et est un territoire d’outre-mer de la France. Les manifestations actuelles s’inscrivent dans une longue histoire de conflits entre l’île des Caraïbes et la France. Outre le coût de la vie élevé sur l’île, les manifestants critiquent la politique du gouvernement central français, perçue comme désavantageuse pour la Martinique. Gwladys Roger, figure éminente du mouvement de protestation, a qualifié cette participation massive de “signe de solidarité”. Cela reflète le mécontentement de nombreux Martiniquais qui y voient une forme de résistance contre un contrôle excessif de l’Europe continentale.
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