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Quelles sont les répercussions de l’interdiction imposée par Israël à l’UNRWA ? | nouvelles

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L’incertitude planait sur l’avenir des activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), mardi, au lendemain du vote par la Knesset israélienne de l’interdiction de ses activités en Israël, y compris à Jérusalem occupée.

Que va-t-il se passer ?

L’UNRWA opère dans les territoires palestiniens occupés et fournit des services aux réfugiés palestiniens, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.

La législation de la Knesset interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA et l’empêche de travailler en Israël, y compris à Jérusalem-Est, qu’elle a occupée en 1967 et a ensuite annoncé son annexion.

La législation devrait entrer en vigueur d’ici 3 mois.

Le chercheur Rex Brennen, spécialiste des affaires des réfugiés palestiniens, souligne que « dans un avenir proche, cela pourrait rendre très difficile la poursuite des opérations de l’UNRWA à Jérusalem-Est », rappelant que l’agence travaille dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est.

Mais le porte-parole de l’agence, Jonathan Fowler, confirme qu'”il y a des répercussions qui vont au-delà de ce qu’Israël considère comme son territoire souverain, car la fin de la coordination avec les autorités israéliennes constituera un coup dur aux opérations à Gaza, dont nous représentons l’épine dorsale”.

Dans la bande de Gaza, dévastée par plus d’un an de guerre, l’agence emploie 13 000 personnes, gère la réponse humanitaire pour d’autres organisations et est en contact régulier avec les autorités israéliennes, notamment en matière d’accès humanitaire.

Interdire la coordination avec Israël rendra également difficile le travail de l’UNRWA en Cisjordanie occupée, où, selon Brennen, il dessert 900 000 réfugiés et gère 43 centres de santé et près de 100 écoles.

En réponse à une question de l’Agence France-Presse, l’UNRWA n’a pas souhaité fournir de détails, mais a indiqué que ses contacts avec l’organisme israélien de supervision des affaires civiles dans les territoires palestiniens occupés (COGAT) sont notamment liés aux déplacements de ses employés.

Quelle est la motivation de la législation ?

Rex Brennen considère cette législation comme le résultat de « la colère des Israéliens » envers l’agence, qu’ils associent à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, mais aussi comme le résultat « des efforts du gouvernement israélien et de nombreux députés au fil du temps pour affaiblir l’UNRWA ». afin de marginaliser la question des réfugiés palestiniens.

L’un des visages derrière cela est l’ancienne députée Einat Wilf, qui critique l’agence sur la base du droit au retour des réfugiés et considère qu’une minorité des réfugiés enregistrés auprès de l’UNRWA sont des réfugiés « selon les normes internationales ».

Les règlements de l’ONU stipulent que les gens sont considérés comme des réfugiés « jusqu’à ce que la crise (à l’origine de leur situation) soit résolue », explique la chercheuse britannique sur les réfugiés Anne Erfan.

“C’est une politique unifiée”, explique Irfan.

Le chercheur estime que l’interdiction imposée à l’UNRWA reflète un « changement majeur » dans la politique israélienne à l’égard de l’occupation, car Israël avait auparavant critiqué, sans toutefois remettre en question, l’UNRWA, dont le travail conduit à « réduire le coût de l’occupation ».

Depuis le vote, Israël a fait face à des critiques internationales, et Jonathan Fowler attribue cela au fait d’avoir porté « un coup porté au multilatéralisme » en faisant preuve de force face au système des « résolutions des Nations Unies et des décisions des tribunaux internationaux ».

Qui peut indemniser l’UNRWA ?

Près de 75 ans après la création de l’UNRWA, les tentatives visant à trouver des alternatives ont « lamentablement échoué », a déclaré la porte-parole de l’agence, Juliette Touma.

Fowler rappelle que « selon le droit international humanitaire, la puissance occupante a la responsabilité d’assurer la prise en charge de la population occupée », soulignant la responsabilité d’Israël si les activités de l’UNRWA cessent.

Certains suggèrent que des pays étrangers ou d’autres agences des Nations Unies pourraient reprendre les fonctions de l’UNRWA, mais le spécialiste du Moyen-Orient Michael Damper affirme que « toute tentative de restreindre le rôle de l’UNRWA sera considérée comme sapant l’engagement de la communauté internationale en faveur du droit à l’autodétermination (des Palestiniens). ).”

Le COGAT a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il encourage d’autres agences de l’ONU à Gaza, mais Fowler souligne que ces agences “ne travaillent pas à la même échelle”.

Quant à l’Autorité palestinienne, qui contrôle partiellement la Cisjordanie, elle est confrontée à de graves problèmes financiers et ne pourra donc pas assumer les tâches de l’UNRWA.

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