2024-11-01 23:01:00
Il y a quelques mois, un ami, dans un acte de générosité qui lui rend hommage, m’a demandé ce qu’il devait faire pour pouvoir donner un organe à un membre de sa famille qui en avait besoin. Compte tenu de mon profond manque de connaissances sur le sujet, j’ai commencé à étudier le sujet, ce qui m’a amené à écrire ce petit article.
Nous partons de l’idée qu’il existe deux types de greffes, celles provenant de personnes décédées et celles provenant de donneurs vivants. Nous nous concentrerons sur ces derniers, car ils représentent un grand avantage, Il y aura une période d’attente plus courte pour le receveur et une meilleure qualité de vie et de survie pour lui.
La réglementation espagnole vise à mettre l’accent mis sur le droit fondamental à l’intégrité physique et sur le préjudice objectif subi par quelqu’un qui fait don d’un organe de son corps pour le transplanter dans celui d’une autre personne. Pour cette raison Il est nécessaire que le consentement pour ce type de don soit formalisé avec l’intervention du juge, comme cela se produit dans d’autres pays autour de nous et conformément à la directive 2010/45/UE du Parlement européen et du Conseil, sur la qualité et la sécurité. d’organes humains destinés à la transplantation. Cette intervention judiciaire ne constitue pas un acte juridique en soi mais plutôt une garantie que toutes les conditions légales requises pour le transfert de l’organe sont remplies. et que cela n’implique aucun risque pour la santé du donneur.
L’ancienne loi 30/1979 du 27 octobre sur l’extraction et la transplantation d’organes prévoyait les conditions nécessaires pour sa réalisation. Cependant, cette réglementation a été modifiée au fil des années jusqu’à arriver à l’actuelle loi sur la juridiction volontaire du 2 juillet 2015, qui au chapitre de son Titre II, les articles 78 à 80, incluent la procédure judiciaire pour autoriser le prélèvement d’organes sur donneurs vivants.
Il existe plusieurs exigences pour que cette procédure soit effectuée. Ainsi, le donneur doit être une personne majeure ; doit être en bonne santé et doté de pleines facultés mentales ; et doit avoir été préalablement informé des conséquences de sa décision. En revanche, le don d’un organe ou d’une partie d’organe ne sera accepté que dans la mesure où il ne met pas en danger la vie du donneur. et de plus, il faut indiquer que l’organe est destiné à une personne spécifique afin d’améliorer sa santé. Au contraire, le don ne sera pas accepté en cas de suspicion d’échec de la greffe.
Compétence
La compétence objective pour connaître de ce type de procédures appartient au Juge de Première Instance ; toutefois, en dehors des heures d’audience, le juge d’instruction en poste le remplacera. Concernant la compétence territoriale, elle dépendra du choix du donneur, du lieu de prélèvement ou du lieu de transplantation.
Toute cette procédure débutera par un dossier à la demande du donneur ou une communication au directeur du centre où sera réalisée l’extraction, et la situation personnelle et familiale du donneur, le but du don, le centre de santé , l’identité du médecin responsable de la greffe ; et un certificat médical doit également être joint qui certifie la santé physique et mentale du donneur.
L’ouverture dudit dossier sera alors notifiée au juge qui convoquera une comparution à laquelle devront assister : le médecin qui doit procéder à l’extraction, le médecin ayant signé le certificat liés à la santé physique et mentale du donneur, du médecin responsable de la greffe et de la personne qui doit donner l’autorisation pour l’intervention. Le donneur doit également se présenter devant le juge, afin de donner son consentement et une fois entendus les explications du médecin qui doit procéder à l’extraction et celles des autres comparants. Le juge peut alors demander à chacun des participants de lui fournir toutes les explications qu’il juge nécessaires. justifier la concordance des exigences nécessaire à l’obtention du consentement.
Exigences
Une fois la comparution faite, Si le juge estime que les conditions requises par la loi sont remplies, il établira par écrit le document de transfert de l’organe qui sera signé par l’intéressé, par le médecin qui doit procéder à l’extraction et par les autres participants à l’apparence ; Chacun d’entre eux peut s’opposer à sa signature s’il comprend que le consentement du donneur est vicié. Au contraire, si après la comparution, le juge comprend que le consentement du donneur n’a pas été donné librement, consciemment et désintéressé, ou que le reste des conditions mentionnées ci-dessus ne sont pas remplies, il ne délivrera pas le document de transfert d’organe.
Il ne faut pas oublier que le donneur, à tout moment avant l’intervention pour extraire l’organe, Vous pouvez révoquer votre consentement. Ainsi, comme le prévoyait la législation précédente, au moins 24 heures doivent s’écouler entre la signature du document de transfert d’organe et son extraction. Le prélèvement d’organes sur donneur vivant ne peut être effectué que dans des centres de santé expressément autorisés à cet effet, et le donneur doit bénéficier des soins de santé nécessaires à sa réinsertion.
Une question controversée à ce sujet est de savoir si les mineurs peuvent être donneurs. Il existe des opinions contradictoires à ce sujet. Or, notre législation exige l’âge de la majorité pour autoriser cet acte, ce qui représente un sacrifice à l’intégrité physique.
Cependant, certains courants soulignent la nécessité de peser le conflit entre l’intégrité physique du mineur et le bénéfice que peut apporter le fait de sauver la vie d’une autre personne. Au point que ce principe de majorité se brise dans un cas précis comme celui de la moelle osseuse, auquel cas le consentement sera accordé par celui qui détient la représentation légale du mineur.
Aussi Il est possible que le donneur soit une personne qui ne possède pas toutes ses facultés mentales. Dans ces cas, notre système juridique est catégorique et maintient une interdiction totale.
Enfin, et selon les données de l’Organisation Nationale de Transplantation (ONT), grâce au travail conjoint des juges et au bon travail du personnel médical, en 2023, un total de 1 728 transplantations d’organes ont été réalisées en Espagne ; 1 291 provenaient de personnes décédées et les 437 restants de donneurs vivants, dont 435 dons de rein et 2 dons de foie. José Ma Prado Albalat. Magistrat de Première Instance de BCN
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