Dans son discours inaugural, le président Prabowo Subianto a déclaré avec audace que l’Indonésie pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire et même devenir le grenier alimentaire du monde d’ici quatre à cinq ans. Même si cette vision est ambitieuse, elle n’est pas nouvelle.
Malheureusement, cela reste loin de la réalité compte tenu de l’état actuel de notre secteur agricole. Nos agriculteurs, tant individuellement qu’institutionnellement, sont confrontés à de nombreux obstacles qui rendent cet objectif presque impossible à atteindre en si peu de temps.
Actuellement, l’autosuffisance alimentaire en Indonésie reste davantage une aspiration qu’une réussite. Cela est évident dans l’augmentation constante des importations alimentaires, qui souligne la dépendance continue du pays à l’égard des approvisionnements étrangers et jette le doute sur les perspectives immédiates d’autosuffisance.
De janvier à septembre de cette année, le Bureau des statistiques indonésiens (BPS) a signalé un afflux important d’importations alimentaires clés, notamment du riz, du maïs, du soja et du sucre. Les importations de riz à elles seules se sont élevées à 3,23 millions de tonnes, celles de maïs à 0,97 million de tonnes, de soja à 2,16 millions de tonnes et de sucre à 3,66 millions de tonnes.
Par rapport à la même période de l’année dernière, les importations de riz ont augmenté de 80,68 pour cent, celles de maïs de 44,97 pour cent et de soja de 15,64 pour cent. Ces fortes augmentations mettent en évidence la dépendance croissante de l’Indonésie à l’égard des produits alimentaires importés.
Plus troublant encore est notre dépendance à l’égard du blé, une culture vivrière que nous ne pouvons pas cultiver au niveau national. En septembre, l’Indonésie avait importé environ 9,19 millions de tonnes de blé, soit une augmentation de 20,35 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. Cette dépendance à l’égard du blé importé accroît encore la vulnérabilité du pays aux ruptures d’approvisionnement mondiales et menace la sécurité alimentaire.
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Les importations de riz de cette année devraient atteindre des sommets historiques, une tendance qui coïncide avec une forte baisse de la production nationale de riz. Selon les récentes projections du BPS, la production de riz destiné à la consommation alimentaire diminuera d’environ 757 134 tonnes, soit 2,43 pour cent, par rapport à l’année dernière, marquant la deuxième année consécutive de baisse.
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