“L’industrie automobile passe désormais de l’euphorie au réalisme”
Malgré l’essor de l’électrification, une chose est sûre : le moteur à combustion interne a de l’avenir. C’est ce qu’affirme Steve Dawson, PDG de la société suédoise SinterCast, spécialisée dans la technologie destinée aux moteurs plus légers et plus efficaces.
– Une législation plus stricte sur les émissions a toujours profité à SinterCast. Nous disposons d’une technologie éprouvée, dit-il.
Une transition rapide et complète vers des véhicules lourds électriques est considérée par certains comme une évolution inévitable, même pour les véhicules utilitaires lourds. Même si les véhicules électriques à batterie font la une des journaux, la transition s’avère prendre plus de temps que prévu initialement. Selon la Clean Fuels Alliance America et l’Association des constructeurs automobiles européens, respectivement 96 et 97 pour cent des véhicules utilitaires vendus aux États-Unis et en Europe l’année dernière étaient propulsés au diesel. Seulement 0,2 et 1 pour cent respectivement étaient électriques.
Pour Steve Dawson, PDG de SinterCast, qui fournit des systèmes de contrôle de processus pour la production de fonte à graphite compacte, cette évolution n’est pas une surprise.
– Nous avons clairement indiqué que la transition vers un avenir électrique prendra plus de temps que prévu et qu’un mélange de technologies sera nécessaire pendant encore longtemps, dit-il.
Selon lui, on ne peut s’attendre qu’à une faible pénétration des véhicules lourds électriques au cours des cinq prochaines années.
– Je ne pense pas que la technologie des batteries aura l’impact que beaucoup attendent, car elle s’est avérée plus compliquée que prévu. Les transporteurs privilégient toujours l’autonomie, les possibilités de ravitaillement et l’infrastructure qu’offre la technologie actuelle.
Pour SinterCast, dont la technologie de fabrication de fonte à graphite compact (CGI) augmente l’efficacité et réduit les émissions des moteurs diesel, il prévoit donc un marché en croissance. Il souligne que la proportion de poids lourds en Europe utilisant CGI devrait passer de 40 pour cent aujourd’hui à 80 pour cent en 2028. L’entreprise s’attend donc à ce que le nombre d’équivalents moteurs vendus par an, qui s’élève actuellement à 3,5 millions, dépasse 5 millions en 2026 puis atteindre 7 millions en 2029.
Cette croissance est due à des réglementations plus strictes en matière d’émissions et à une demande accrue de moteurs à combustion interne plus efficaces.
– Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que nous passons d’une ère d’euphorie autour de l’électrification à une ère de réalisme. Une législation plus stricte sur les émissions a toujours profité à SinterCast, et elle continuera à nous bénéficier. Nous disposons d’une technologie éprouvée pour des moteurs plus durables, dit-il et poursuit :
– Au cours des 25 dernières années, nous avons assisté à un durcissement progressif de la législation sur les émissions. A chaque fois, les moteurs ont dû être plus propres. Petit à petit, de plus en plus de fabricants sont également passés de la fonte conventionnelle au CGI. La force motrice est la même aujourd’hui et c’est pourquoi nous prévoyons une croissance à deux chiffres pour SinterCast jusqu’en 2030, tout comme nous l’avons connue par le passé.
Steve Dawson estime également que l’attention se déplacera du moteur lui-même vers le carburant. Il voit du potentiel dans les carburants zéro émission nette tels que les eFuels, le diesel renouvelable et l’hydrogène – qui gagnent rapidement du terrain aux États-Unis et en Europe – car ils peuvent être utilisés dans les infrastructures existantes sans nécessiter de gros investissements.
– Les moteurs sont déjà très bons. Si nous pouvons utiliser des carburants plus propres, ce sera gagnant-gagnant, dit-il.
L’entreprise, qui compte actuellement 28 salariés, ne voit aucune raison d’augmenter ses effectifs dans les prochaines années, même si elle s’attend à un marché en forte croissance.
– Notre modèle économique est évolutif. Nous pouvons croître sans avoir à embaucher davantage de personnel. Nos coûts n’augmenteront pas avant 2028.
N’oubliez pas que les investissements peuvent à la fois augmenter et diminuer en valeur et que les investisseurs peuvent perdre le capital investi. Les rendements historiques ne garantissent pas les rendements futurs.
L’article est produit par Brand Studio en collaboration avec Sintercast et non un article de Dagens industri