Élections américaines : la démocratie ne périra pas avec Trump

Le sénateur américain de gauche Bernie Sanders fait tout pour soutenir Kamala Harris dans sa campagne présidentielle – y compris les superlatifs. Sanders ne se lasse pas de souligner que cette élection est la plus importante de l’histoire moderne du pays. Étonnant, En 2020, Sanders en parlait presque mot pour motque cette élection était la « plus importante (…) de l’histoire moderne de notre pays ». Parce que, selon Sanders, Trump met la démocratie en danger.

On pourrait se demander s’il estime que l’éventuel prochain candidat républicain à la présidentielle sera moins dangereux. Même si Trump perd : bien sûr, les démocrates et ceux qui les entourent déclareront une fois de plus que 2028 sera l’élection la plus importante de l’histoire moderne. Une bataille de la fin des temps tous les quatre ans – qui mobilise probablement les électeurs, mais qui présente également la démocratie américaine comme plus fragile qu’elle ne l’est.

Oui, les enjeux sont importants aux États-Unis. Donald Trump a prouvé qu’il méprisait la démocratie, tentant de manipuler les résultats des élections et approuvant au moins la prise d’assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier.

Et oui, dans sa récente décision, la Cour suprême a largement protégé les présidents américains de conséquences pénales – et oui, tout cela est inquiétant. Mais l’existence continue de la démocratie américaine est moins menacée que ne le prétendent les démocrates.

Les États-Unis sont un État de droit

Tout d’abord. Trump n’est pas un futur dictateur qui fera enfermer les journalistes et autres opposants après son élection – même s’il aime flirter avec cela. Il souhaitait également que son ancienne adversaire Hillary Clinton soit jetée en prison sans jamais mettre sa menace à exécution. Il ne pouvait pas faire ça facilement.

Les États-Unis sont un État de droit et les juges ont déjà par le passé mis un terme aux fantasmes de toute-puissance de Trump. En outre, les États-Unis sont un pays fédéral dans lequel le gouvernement fédéral de Washington ne dispose que de pouvoirs limités.

De plus, après quatre années supplémentaires à la Maison Blanche, ce serait définitivement fini pour Trump. Il n’aura certainement pas la majorité dans les deux chambres du Congrès pour amender la Constitution. S’il remporte les élections, ce seront certainement encore quatre années turbulentes au cours desquelles Trump abusera probablement de son pouvoir pour toutes sortes d’autres attentats, ou du moins tentera de le faire – éventuellement avec une (ou plusieurs) procédures de destitution supplémentaires.

Mais la démocratie ne s’arrêtera pas pour autant. Et puis vient la prochaine « élection la plus importante de l’histoire moderne ».