À 18 ans, le Montalbanais décroche la première médaille d’or mondiale de sa carrière. En deux jours, il a une nouvelle fois démontré tout son talent et sa force de caractère.
Quelques secondes pour réaliser puis un grand cri. Un cri de jubilation, un cri de libération. Le lutteur montalbanais est allé au bout de son rêve à Sofia en décrochant cette breloque dorée tant espérée, cette médaille qui lui avait filé sous le nez l’année dernière. Une défaite qui était restée longtemps, très longtemps en travers de la gorge de ce garçon dont le talent et l’ambition rivalisent avec sa gentillesse. Alors cette année, il avait décidé de mettre les bouchées doubles pour n’avoir aucun regret. Le titre européen décroché en début d’été n’était finalement qu’un hors-d’œuvre. Le plat de résistance et le dessert c’était ce mercredi en Bulgarie face à un Américain dont il fallait se méfier. En face Rakhim ne nourrit aucun complexe, pas même diminué par une blessure à un ligament interne d’un genou suite à une glissade à l’entraînement à l’INSEP. Cette gêne, il la met dans un coin de sa tête lors des trois premiers combats mardi pour autant de victoires convaincantes. Récupération, soins, et il ne reste plus que cinq minutes pour « boucler la boucle » cet été comme il nous le disait il y a quelques jours. Visiblement stressé le pensionnaire du club des lutteurs montalbanais laisse l’initiative à son adversaire au cours des premières secondes du combat. Et c’est bien l’Américain qui fait la course en tête pour atteindre la pause avec trois points d’avance (4-1). Mais le verdict est loin de tomber et comme souvent avec Rakhim Magamadov, c’est au physique, à la résistance, que la médaille d’or va choisir son camp. À ce petit jeu, comptez sur le Tarn-et-Garonnais pour mettre la pression. Et c’est ce qu’il se passe puisque Rakhim met en difficulté son adversaire, le fait d’abord sortir du tapis puis recolle au score. Les secondes s’égrènent et le suspense est insoutenable pour ses supporters devant l’écran. Ils exultent quand il inscrit quatre points sur une projection. Le match vient de tourner et le Montalbanais est innarrêtable. Le score enfle en sa faveur et plus rien ne l’empêchera d’aller décrocher sa première médaille d’or mondiale (10-5).
Les Monde seniors, les qualifs olympiques ?
Une médaille qui n’est pas la première et qui sûrement ne devrait pas être la dernière. Même si rien n’est encore officiellement décidé il se pourrait bien que la fédération française inscrive Rakhim aux prochains championnats du monde seniors dans quelques semaines, histoire de voir, avant les championnats du monde U23. Et pourquoi pas ensuite viser les qualifications olympiques pour les Jeux olympiques de Paris. Le chemin semble tout tracé pour Rakhim, bourreau de travail à l’entraînement et qui sait pertinemment que c’est sur le tapis que tout se joue. Une chose est certaine c’est que ce titre fait le bonheur de son club, le Club des lutteurs montalbanais. Si son aînée Julie Sabatié avait déjà ramené de nombreuses médailles tricolores et européennes, jamais une médaille mondiale n’est venue orner les étagères du club désormais installé au complexe sportif Jacques-Chirac de la Fobio.« C’est clair qu’on a un peu de mal à réaliser. C’est génial » assure la présidente du club Aline Sabatié. Les messages pouvaient alors être envoyés. Et tout le monde espère retrouver Rakhim à Montauban avec sa somptueuse médaille d’or.
Laurent Lasserre.
2022-08-17 10:00:00
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