PresseDiviser
Le président Iohannis (3e à gauche) a confirmé le premier ministre Ciolacu (2e à gauche). © Daniel Mihailescu/afp
Les sociaux-démocrates et les conservateurs parviennent à un accord après des semaines électorales mouvementées. Le Premier ministre Ciolacu annonce la construction de nouveaux hôpitaux et écoles.
La Roumanie a un ancien nouveau gouvernement. 16 ministres ont prêté serment lundi, quelques semaines après les élections législatives du 1er décembre. Le chef du gouvernement est une nouvelle fois le social-démocrate Marcel Ciolacu. Ciolacu a déclaré à propos de la formation rapide du gouvernement : « C’est un signal essentiel de stabilité que nous envoyons au secteur privé roumain et aux investisseurs étrangers ».
La coalition des sociaux-démocrates (PSD) et des conservateurs (PNL) et le parti hongrois ont obtenu une majorité de 240 voix, soit sept de plus que nécessaire. La Roumanie a été gouvernée par une coalition très similaire ces dernières années. Les députés des minorités ethniques soutiennent également le gouvernement, tandis que le Parti libéral de la réforme (USR) et les partis nationalistes de droite AUR, SOS Roumanie et POT restent dans l’opposition. L’actuel ambassadeur en Autriche, Emil Hurezeanu, un cosmopolite de 69 ans originaire de Sibiu, sera le ministre des Affaires étrangères.
Le Premier ministre Ciolacu a annoncé la construction de nouveaux hôpitaux et écoles. Il devrait également y avoir des repas chauds pour les enfants dans les écoles. L’objectif est de réduire le taux d’abandon scolaire. Une attention particulière devrait être accordée à la formation en alternance, car elle existe également en Autriche et en Allemagne. La formation professionnelle est ainsi couplée à une expérience pratique dans une entreprise formatrice. La formation alternée est également particulièrement utile en raison d’une pénurie de travailleurs qualifiés en Roumanie.
Face aux problèmes économiques en Allemagne et en Autriche, qui ont un impact direct sur l’économie roumaine, le chef du gouvernement a annoncé vouloir réaliser des économies dans le service public. Dans le même temps, les familles avec enfants devraient bénéficier d’un allègement fiscal.
Ciolacu a également abordé l’une des questions les plus urgentes : la répétition des élections présidentielles de printemps, que le gouvernement doit convoquer. Il a déclaré que le peuple roumain devrait élire son président dans un climat normal et non dans une réalité hybride qui se construit à l’extérieur du pays.
L’élection présidentielle d’il y a quelques semaines a été annulée en raison de manipulations pro-russes sur les réseaux sociaux. Le théoricien du complot d’extrême droite et pro-russe Calin Georgescu a étonnamment obtenu les meilleurs résultats avec environ 23 pour cent des voix. Cependant, la Cour constitutionnelle a conclu que la campagne de Georgescu avait été manipulée et que les élections dans leur ensemble n’avaient donc pas été libres et équitables. La communauté du renseignement avait précédemment déclaré que Georgescu avait bénéficié d’une campagne Tiktok similaire aux opérations d’influence orchestrées par le Kremlin en Ukraine et en Moldavie.
Agences suspectes
De nombreux électeurs de Georgescu se sentent trahis, un sentiment que Georgescu alimente également via les réseaux sociaux. Différentes agences de marketing étaient à l’origine de la campagne Tiktok de Georgescu, dont certaines étaient soutenues par des groupes pro-russes. Le média “snoop.ro” a révélé cette semaine qu’une agence appelée Kensington Communication avait contribué à la victoire de Georgescu en sélectionnant des influenceurs pour le parti conservateur PNL et en les faisant payer par le PNL.
Depuis, le PNL a besoin d’explications. Kensington Communication a annoncé qu’elle déposerait une plainte pénale afin que la justice puisse enquêter sur les incohérences.
La Commission européenne a annoncé la semaine dernière qu’elle avait engagé une procédure formelle contre Tiktok pour violation de la loi sur les services numériques (DSA) en raison de la manipulation des élections roumaines.
L’élection présidentielle devrait être répétée au printemps. Les membres de la coalition ont accepté d’envoyer dans la course l’homme politique et historien du PNL, Crin Antonescu. Il s’était déjà présenté aux élections en 2009. Le maire de Bucarest, Nicusor Dan, a également annoncé sa candidature.
Comme la Bulgarie, la Roumanie rejoindra pleinement l’espace Schengen à partir du 1er janvier 2025.
#coalition #roumaine #continue #gouverner #rapidement