2024-11-15 22:11:00
Une équipe de chercheurs du Université de Californie, San Diego a identifié le Talon d’Achilles dans les bactéries résistantes aux antibiotiques, offrant une solution possible pour freiner cette menace mondiale croissante. Selon des estimations récentes, les infections pharmacorésistantes pourraient causer jusqu’à 2 millions de décès par an d’ici 2050, soit le double des chiffres actuels.
L’étude, publiée dans ‘Avancées scientifiques», révèle que même si la résistance aux antibiotiques offre aux bactéries des avantages en matière de survie, elle comporte également une limitation physiologique importante. “Nous avons découvert un talon d’Achille chez les bactéries résistantes aux antibiotiques”, explique le professeur Gürol Süel, responsable de l’étude. «Nous pouvons profiter de ce coût pour supprimer la résistance sans recourir à des médicaments ou à des produits chimiques nocifs. ».
L’équipe, en collaboration avec le Université d’État de l’Arizona et le Université Pompeu Fabraa analysé le comportement de la bactérie Bacillus subtilis. Ils se sont concentrés sur les ribosomes, structures cellulaires essentielles à la synthèse des protéines, et ont observé comment les mutations spontanées qui confèrent une résistance génèrent une compétition néfaste entre les ribosomes mutants et les molécules d’ATP (source d’énergie cellulaire) pour les ions magnésium, cruciaux pour la stabilité cellulaire.
Les chercheurs ont étudié une variante ribosomale appelée « L22 » chez Bacillus subtilis. Ils ont constaté que cette compétition réduit la croissance des bactéries résistantes par rapport aux souches normales. Cette découverte suggère que limiter le magnésium dans l’environnement bactérien pourrait inhiber sélectivement les souches résistantes, sans affecter les bactéries bénéfiques.
En plus de cette étude, Süel et son équipe ont développé en octobre un dispositif bioélectronique qui utilise l’activité électrique naturelle de certaines bactéries pour combattre les infections sans médicaments. Cette avancée a été testée contre Staphylococcus epidermidis, un agent courant de infections hospitalières. Les deux enquêtes mettent en évidence des méthodes innovantes pour contrôler les bactéries résistantes sans recourir aux antibiotiques.
“La résistance croissante aux antibiotiques et leur utilisation incontrôlée ont conduit à leur présence sur toute la planète, de l’Arctique aux océans”, explique Süel. Nous avons besoin d’alternatives sans médicaments, et nos dernières études montrent qu’il est possible de contrôler les bactéries résistantes sans recourir à des médicaments.
L’identification de cette faiblesse des bactéries résistantes pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’une des plus grandes crises de santé publique du 21e siècle, en proposant une approche durable et sans produits chimiques pour lutter contre les infections.
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