tyrannie la bureaucratie
Gvenetadze transforme son texte en farce. Pour le réalisateur, Dea est le personnage central. Les deux autres personnages sont des catalyseurs qui accélèrent le développement de Dea. Erekle est comme une image miroir de Dea. Il est nouveau en Allemagne comme elle l’était à l’époque : timide et respectueux.
La bureaucratie allemande est comme un grand garçon méchant qui revendique des règles et de l’ordre, mais qui ne les respecte pas du tout, mais qui agit de manière totalement arbitraire – un tyran. La bureaucratie détruit des dossiers au hasard et les met dans leurs vêtements. Elle n’a absolument aucun intérêt à trouver des solutions, car ce n’est que lorsque les cas ne sont pas résolus qu’elle peut avoir un emploi et grandir.
Dentelle Plauen comme plastron
La scène est un espace multifonctionnel : sol gris, murs blancs. Il dégage une atmosphère froide à la lumière des tubes néon. Dea détruira cet espace au moment où elle décidera d’accepter son rôle de Médée.
Les costumes sont quotidiens. Dea porte un jean blanc et un pull noir. On retrouve également deux morceaux de tissu de la taille d’un mouchoir, devant la poitrine et dans le dos. De la dentelle Plauen. Cette réminiscence de l’histoire de la ville est comme une cuirasse, bien que très vulnérable – une belle idée qui montre une grande partie de son essence. Erekle porte un jean, des baskets et un cardigan, des vêtements adaptés au quotidien. La bureaucratie allemande porte un costume bleu de l’AfD.
Un «Ossi» ne rentre pas toujours
Côté jeu d’acteur, Patrick Bartsch s’impose dès le début comme une « bureaucratie ». Son jeu est extrêmement exagéré et grotesque ; les nuances manquent. Également dans une courte scène dans laquelle il apparaît soudainement comme “Ossi”. L’auteur ouvre ici un nouveau tonneau qui ne dépasse pas le cliché et semble plat et artificiel.
Texte à partir d’un article Wikipédia
Philipp Andriotis dans le rôle d’Erekle joue un personnage timide et conformiste. Il a le texte le plus difficile, qui semble provenir d’un article de Wikipédia, et dit par exemple : « Il y avait beaucoup d’argent de l’UE, à partir de 1989, la Communauté européenne a formulé six catégories pour le Fonds social européen selon lesquelles le financement était distribué.” De telles phrases ont peu de chair pour créer un personnage.
Sophie Hess donne à Dea beaucoup de couleurs ; met des moments calmes à côté de moments où elle panique. Elle a également un monologue de Médée avec un texte très associatif, quelque chose comme : « Je diviserai la terre avec ma colère ». Elle le prend de manière très réaliste et joue avec sa colère. Sans colère, peut-être sobre ou menaçante, cela aurait pu avoir plus d’attrait.
Trop de clichés et d’idéologie
“EUdaimonía” comme ouverture du projet théâtral “Inside Outside Europe” est un début réussi, mais aussi spécial car très attaché au matériel Medea. L’intrigue reste trop clichée, par exemple lorsque Dea dit : « Tant que les pauvres sont en colère contre les autres pauvres, les riches gagnent toujours ».
Les développements récents, tels que le choix d’orientation entre l’UE et la Russie en Géorgie, ne jouent aucun rôle. En fin de compte, la pièce cherche et critique les États européens qui ont exploité et exploitent encore le monde.
Mais lorsque Dea et Erkele cuisinent ensemble, boivent du vin rouge et profitent des avantages du système, la question se pose : les deux sont-ils eux aussi devenus des profiteurs ? Cette dichotomie n’est pas discutée. Les allégations demeurent.
Échec total de la dramaturgie
Le texte n’est pas un bon texte de théâtre. Il y a beaucoup d’idéologies qui sont rabaissées. Le théâtre se nourrit du fait que le texte et la pièce se mélangent et dépendent l’un de l’autre. Ce n’est guère le cas ici. C’est un échec total de la dramaturgie. Dommage. Beaucoup de potentiel a été gaspillé.
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