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La renaissance du Dr Carlos Mahecha, il a été détenu pendant le covid, il a été extradé, mais il a démontré son innocence

by Nouvelles

SEMANA : Vous avez été capturé et extradé pour avoir, semble-t-il, participé à une escroquerie immobilière d’un million de dollars aux États-Unis. Quels ont été les arguments pour que la justice de ce pays l’acquitte ?

CARLOS MAHECHA : L’argument principal était l’analyse d’un expert légiste, ancien membre du FBI, qui a enquêté sur tous les comptes bancaires et transactions comptables de l’entreprise. Cet expert a conclu à l’absence de fraude. Le parquet n’a jamais enquêté, il a seulement présenté au jury le solde de l’un des 22 comptes bancaires de l’entreprise. Ce fait était très important pour prouver mon innocence, car il prouve non seulement qu’il n’y a pas eu détournement des ressources de l’entreprise, mais il montre également que je n’ai pas eu une enquête équitable. En plus de ce qui précède, le témoignage du représentant de la banque qui a financé une partie du projet a prouvé que l’investissement était toujours vrai, viable et rentable, même dans le cadre des normes de rentabilité d’une banque.

SEMANA : Comment comprenez-vous que vous avez été accusé par le bureau du procureur des États-Unis d’être l’un des cerveaux d’une escroquerie immobilière d’un million de dollars d’une valeur de plus de 40 millions de dollars ? Que s’est-il passé dans le processus judiciaire ?

CM : Le manque de rigueur de l’enquête est à l’origine de cette injustice. Il y a eu une mauvaise gestion de la part du procureur, qui n’a pas eu l’engagement ni la rigueur nécessaire pour enquêter, et c’est pour cette raison qu’ils m’ont inexplicablement capturé et extradé vers les États-Unis. Ce procès a montré à quel point les échecs judiciaires peuvent détruire des vies. Ce fut une longue bataille, mais la vérité éclata au grand jour.

SEMANA : Vous étiez l’un des chefs visibles de ce projet raté, la Justice vous a acquitté, mais quelle est votre responsabilité ?

CM : Il ne s’agit pas d’un projet raté, comme on a pu le démontrer lors du procès et comme on peut le constater aujourd’hui lorsqu’il est achevé et opérationnel. Deuxièmement, il n’y a jamais eu d’arnaque, c’est pourquoi j’ai été déclaré non coupable de toutes les accusations. Cependant, la perte de la propriété où se développait le projet hôtelier a été causée par le comité de faillite des créanciers et, au contraire, l’investisseur le plus touché est ma famille, nous étions les plus gros investisseurs de l’entreprise.

Le célèbre médecin Carlos Mahecha a été accusé de fraude dans le cadre du projet Bal Harbour Quarzo. Grâce aux avocats Silvia Piñera et Daniel Peñarredonda, la justice américaine l’a acquitté. | Photo : Fourni à l’API Semana

SEMANA : Qu’est-il arrivé à l’argent que les investisseurs vous ont donné de bonne foi et en pensant à un rendement juteux ? Qui va leur répondre ?

CM : Toutes les preuves juricomptables ont été présentées démontrant que l’argent investi par les personnes concernées était utilisé uniquement et exclusivement pour le projet. En 2017, une participation de 55 % dans le projet Bal Harbour Quarzo a été vendue au célèbre entrepreneur immobilier Walter de Fortuna. Le reste des investisseurs a conservé 45 pour cent des bénéfices futurs, ce qui signifie que nous avions toujours une participation de 45 pour cent dans le projet, ajoutée à la valeur que De Fortuna avait déjà payée pour 55 pour cent du projet.

Selon les projections faites, une participation de 45 pour cent donnerait aux investisseurs un rendement de 38,9 millions de dollars. Par la suite, au cours d’une procédure de faillite initiée par l’un des investisseurs, sans motif, un accord a été conclu pour vendre 7,5 millions de dollars, distribués et livrés proportionnellement à chacun des investisseurs. Je précise qu’en tant qu’investisseur majoritaire, je n’ai jamais reçu ni réclamé d’argent dans ce processus, étant autorisé à le faire.

SEMANA : Son partenaire, Juan Arcila, a fini par accepter les accusations et a été reconnu coupable. Quel était votre rôle ? N’avez-vous pas pensé à accepter des accusations et à négocier ?

CM : Je comprends qu’il a plaidé coupable pour fraude de visa et que, dans cette situation personnelle, il a choisi de négocier. Il a décidé de plaider coupable de fraude liée à l’enquête sur le projet hôtelier que nous menions en échange du dépôt de son dossier de fraude à l’immigration et de la possibilité d’obtenir des avantages pour maintenir sa résidence aux États-Unis. Je n’étais au courant de ce qui précède que presque avant mon procès et ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai pu comprendre sa stratégie juridique. Arcila était la responsable du contrôle financier et administratif, et j’étais l’investisseur majoritaire et passif. Mon rôle dans l’entreprise était de tirer parti du projet dans lequel j’ai investi 9 millions de dollars.

Durant ma détention, j’ai toujours exercé les fonctions de médecin, assistant à plus de 5 000 consultations, y compris des cas de réanimation cardio-pulmonaire, explique Mahecha. | Photo : Fourni à l’API Semana

SEMANA : Les enquêtes vous ont montré, outre l’escroquerie, le détournement de millions de dollars à des fins personnelles. Ca c’était quoi?

CM : Les enquêtes ne l’ont pas révélé, car il n’y a jamais eu d’enquête sur l’intégralité des documents comptables ou bancaires de l’entreprise. Ce sont des déclarations infondées qui, même si elles étaient totalement fausses, ont été reprises par les médias, qui m’ont condamné pendant des années avant le procès et sans preuve.

SEMANA : Vous avez été détenu pendant plus de deux ans à La Picota, à Bogotá, en pleine pandémie de covid-19. Comment étaient ces jours-là ?

CM : Ce processus m’a appris à ne pas abandonner, même dans les pires circonstances. J’ai été détenu pendant 27 mois à La Picota et trois mois assigné à résidence en Floride. Je ne le souhaite à personne, car ce furent des jours très difficiles dans des conditions de santé précaires, aggravées par la pandémie de Covid-19, que j’ai contractée trois fois pendant ma détention à La Picota, suivie d’une thromboembolie pulmonaire comme séquelle. J’ai subi une détérioration de ma santé à cause du stress et de mes symptômes de Parkinson, dont je souffre depuis plus de dix ans et qui se sont considérablement accrus. Pendant ma détention, j’ai toujours exercé la profession de médecin, assistant à plus de 5 000 consultations, y compris des cas de réanimation cardio-pulmonaire.

| Photo : Fourni à l’API Semana

SEMANA : Comment s’est passé le passage de l’interaction dans les cercles sociaux élevés à la vie dans une cellule extradable ?

CM : Ce qui était difficile, c’était de passer d’être avec ma famille à être en cellule. Les vrais amis ne m’ont jamais abandonné, car ils me connaissent et connaissent mon comportement depuis de nombreuses années.

SEMANA : Qui étaient les investisseurs ? On parle d’hommes politiques, de magistrats, d’hommes d’affaires, voire de généraux et de membres de la force publique.

CM : Comme l’a déterminé le tribunal, tous les investisseurs étaient des investisseurs « sophistiqués », c’est-à-dire des personnes possédant des connaissances approfondies, qui investissaient tout en étant conscientes des risques liés à une entreprise.

SEMANA : Quelle a été la partie la plus difficile de ce processus ?

CM : Le plus dur a été de voir comment cela affectait ma famille. La douleur de ma famille pour l’impact que ma capture a eu sur elle. Pendant les cinq années qu’a duré ce processus et les presque trois années pendant lesquelles j’ai été détenu, nous n’avons pas pu profiter de la chose la plus précieuse, qui est la vie. J’ai été très affecté par les préjugés des médias, puisqu’ils ne mesurent pas l’impact de la publication d’un fait divers condamnant une personne avant son procès. En raison de ce harcèlement médiatique, les banques ont fermé mes comptes et ceux de mes enfants sans me donner la possibilité de donner la moindre explication, me causant un préjudice économique irréparable. Ce chapitre se termine sur une douleur, mais aussi sur une justification complète. Aujourd’hui, j’attends avec impatience la tête haute et prête à recommencer.

SEMANA : On a dit à un moment donné que sa femme et ses enfants auraient été impliqués dans cette enquête. C’était comme ça ?

CM : Jamais. Au contraire, ma femme a été la plus touchée, puisqu’elle était la plus grande investisseuse du projet. Plusieurs investisseurs m’ont menacé et intimidé en essayant de lier ma femme et mes enfants, mais il est clair qu’ils n’avaient aucun rapport avec le projet.

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