2024-12-01 05:18:00
L’Australie veut éviter que les abus dans l’utilisation des réseaux sociaux continuent de causer des problèmes de santé mentale chez les mineurs. Et, à cette fin, il a décidé directement d’en interdire l’utilisation à tous les citoyens de moins de 16 ans. Qu’ils aient ou non l’autorisation de leurs parents pour naviguer sur TikTok, Instagram, Facebook ou tout outil de ce genre.
La mesure, qui entrera en vigueur l’année prochaineprévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à 30,6 millions d’euros pour les entreprises de médias sociaux qui ne s’y conforment pas et continuent à faire naviguer des mineurs de moins de l’âge établi depuis l’Australie. Ce qui n’est pas du tout clair, c’est comment ces entreprises vont l’éviter. De même, il n’est pas certain que les barrières établies par les entreprises technologiques soient suffisamment élevées pour empêcher les jeunes de les surmonter.
Dans la norme approuvée par l’État australien jeudi dernier, il est indiquer que « les fournisseurs de plateformes de médias sociaux soumis à une limite d’âge ne peuvent pas collecter de pièces d’identité émises par le gouvernement ni exiger l’utilisation d’un service accrédité (…) comme seul moyen de vérifier l’âge et de se conformer à l’obligation d’âge minimum ».
Cela implique qu’en plus de disposer d’un outil de ce type, pour que l’utilisateur puisse certifier sa majorité, les sociétés de médias sociaux doivent proposer une autre option d’accès. L’idée poursuivie par le gouvernement australien avec ce mouvement est de donner la possibilité aux internautes de ne pas partager une identification gouvernementale avec des tiers pour pouvoir utiliser des applications.
Pour l’Australie, « des méthodes alternatives raisonnables peuvent inclure des interactions avec l’utilisateur ou des estimations d’âge basées sur les caractéristiques faciales », c’est-à-dire l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale pour déterminer l’âge de l’utilisateur et décider s’il semble être suffisamment âgé pour utiliser le service. Cela, sur le papier, car technologiquement c’est beaucoup plus compliqué.
«Je doute fort que la technologie soit assez efficace pour définir avec une très petite marge d’erreur si un utilisateur a plus ou moins de 16 ans. Je ne connais aucun système qui, basé sur votre visage au niveau biométrique, puisse y parvenir”, explique Hervé Lambert, responsable des opérations de la société de cybersécurité Panda, en conversation avec ABC.
«Les enfants pourront sans aucun doute continuer à accéder aux réseaux sociaux même si l’État l’interdit. “Je ne pense pas que ce que propose l’Australie garantisse que la majorité des mineurs cesseront d’utiliser les applications”, poursuit l’expert.
Jorge Flores, directeur de Screens Amigas, une association qui promeut un usage sain de la technologie, va dans le même sens : « La reconnaissance des données biométriques, comme les données faciales, est une question très délicate. Et il existe de nombreux pièges possibles qui peuvent être utilisés ici ; Par exemple, ils peuvent confier leur téléphone portable à un ami plus âgé afin qu’il puisse accéder à un compte.
Flores souligne que, même s’il comprend que l’interdiction australienne répond à des « objectifs de protection » des mineurs, il n’est pas clair qu’elle soit proportionnelle : « Si nous parlons de protection, nous devons aussi parler d’accès aux opportunités que nous devons garantie aux jeunes. Et c’est là qu’interviennent celles proposées par Internet et les réseaux sociaux. N’existe-t-il pas d’autres mesures qui peuvent contribuer à réduire les risques et les aider à utiliser les réseaux sociaux de manière saine ?
Le danger du temps de port
Pour Flores, un jeune qui entre dans les réseaux sociaux à l’âge de 14 ans, mais sous la surveillance de ses parents, a beaucoup plus de chances de finir par bien utiliser les plateformes de ce type qu’un mineur qui entre pour la première fois dans ces espaces lorsqu’il aura 16 ans. Par ailleurs, il souligne qu’il serait probablement plus intéressant de contrôler les horaires d’utilisation des applications que de les interdire. Car le nombre d’heures que les jeunes passent les yeux rivés sur l’écran, à swiper et à visionner une vidéo après l’autre, pose problème depuis un certain temps.
Par exemple, une étude récente réalisée par l’Université Pompeu Fabra et l’Université Ouverte de Catalogne a souligné qu’un jeune Espagnol sur cinq se livre à une consommation risquée de TikTok, en passant plus de deux heures dans l’application. Cela souligne que divers rapports antérieurs ont confirmé que l’utilisation des réseaux sociaux pendant plus de 2 heures par jour est associée à une faible estime de soi en termes d’image corporelle, une perception négative de sa propre santé mentale ou un risque accru de stress psychologique ou. idées suicidaires.
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