Par Valentina Za
MILAN (Reuters) – UniCredit est prête à s’asseoir avec le Crédit Agricole, a déclaré un porte-parole de la banque italienne dans un message publié sur LinkedIn après que le prêteur français a augmenté sa participation potentielle dans la cible de rachat d’Unicredit, Banco BPM.
L’offre d’UniCredit sur son homologue plus petit a incité Crédit Agricole à annoncer vendredi qu’il avait conclu des produits dérivés qui porteraient sa participation dans BPM de 9,9% à 15% une fois que la Banque centrale européenne aura donné son feu vert.
“La nouvelle d’hier concernant l’augmentation de la participation du Crédit agricole dans BPM ne change rien pour UniCredit”, a déclaré le porte-parole d’UniCredit sur le réseau social LinkedIn.
“Nous avons toujours été prêts à négocier avec CA, car cela aurait été nécessaire quelle que soit l’importance de leur actionnariat.”
Des sources proches de la stratégie de la banque française ont déclaré à Reuters que l’objectif du Crédit Agricole était de protéger les partenariats commerciaux qui lui permettent de vendre ses produits en Italie. Le Crédit Agricole a exclu un rachat total de BPM, dont il est le principal actionnaire.
“La décision précoce d’UniCredit a rendu l’investissement du Crédit agricole plus coûteux et plus compliqué. Les actionnaires de BPM ne devraient pas accueillir favorablement cette évolution”, a déclaré le porte-parole d’UniCredit.
UniCredit a revendiqué le mois dernier un siège à la table de consolidation bancaire italienne en lançant une offre d’achat non sollicitée de 10 milliards d’euros (11 milliards de dollars) en actions sur Banco BPM.
Cette décision a fait échouer les projets du gouvernement de Rome visant à négocier une fusion entre BPM et Monte dei Paschi di Siena, soutenu par l’État. Les deux banques s’associent au gestionnaire de fonds Anima Holding, que Banco BPM est en train de reprendre.
Samedi, des sources ont déclaré à Reuters que le Crédit Agricole avait obtenu un soutien informel du gouvernement de Rome avant d’annoncer sa participation accrue dans Banco BPM.
Le porte-parole d’UniCredit a averti les actionnaires de BPM qu’ils devaient se méfier d’un éventuel rapprochement de BPM avec les activités italiennes du Crédit Agricole, ou de toute tentative de fusion de BPM avec Monte dei Paschi.
Une offre sur Monte dei Paschi est une stratégie de défense possible pour BPM, qui a rejeté l’offre d’UniCredit la jugeant trop bon marché.
“Les options probables du Crédit Agricole seraient de fusionner BPM avec Crédit Agricole Italia (à des conditions attractives pour le Crédit Agricole) ou de faire face à une combinaison compliquée avec Monte dei Paschi. Ces deux voies détruiraient la valeur actionnariale de BPM”, a déclaré le porte-parole d’UniCredit. = 0,9463 euros)
(Reportage de Valentina Za, édité par Gavin Jones)
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