SIls sont rentrés en Italie avec leur fille après quarante jours de détention forcée en Argentine. La fin d’une affaire complexe débutée en octobre pour le couple composé d’un médecin et d’une infirmière de Padoue qui avaient eu recours à la maternité de substitution et avaient été bloqués à leur retour à l’aéroport dans le cadre d’une enquête impliquant une centaine de couples étrangers. Une histoire qui avait fait beaucoup de bruit car elle était devenue connue quelques jours après l’approbation, en Italie, de la nouvelle loi qu’elle considère la gestation pour autrui comme un crime universelet punit donc les couples italiens qui recourent à cette pratique à l’étranger. Mais, comme nous l’avons écrit, l’histoire de Fabio et Gaetano n’a rien à voir avec cela.
“Ils ont eu le malheur d’être au mauvais endroit, au mauvais moment” Maurizio Paniz, l’avocat qui a réussi à les réunir avec la petite fille née il y a deux mois à Buenos Aires, l’a expliqué hier lors d’une conférence de presse. «Maintenant, vous nous voyez sourire, mais c’était un cauchemar. Nos téléphones portables ont été confisqués, nous avons passé quarante jours d’abord dans un B&B puis dans une maison en location. Ensuite, devant la justice argentine, nous avons démontré notre justesse.”
L’histoire de Fabio et Gaetano
Fabio et Gaetano se connaissent depuis dix ans. En 2019, ils commencent à découvrir quelles sont les démarches pour devenir parents : l’hypothèse de l’adoption en Italie n’est pas viable alors le couple se lance dans la voie Gpa (gestation pour les autres). Le choix revient à l’Argentine car en 2017 il y a un jugement qui reconnaît la double paternité. La voie adoptée est celle de la gestation altruiste qui ne prévoit pas d’indemnisation pour la femme enceinte mais seulement le remboursement des frais de l’ensemble du processus médical. Le couple padouan se tourne vers une agence intermédiairequi identifie deux figures : une femme qui fournit l’ovocyte et une deuxième femme qui poursuit la grossesse, avec qui – comme le souligne le couple italien – naît une relation d’amitié et de proximité. L’accouchement a eu lieu il y a deux mois dans une clinique de Buenos Aires et la mère est une Argentine de 29 ans qui a signé un accord selon lequel la petite fille peut être élevée en Italie par son père naturel (le médecin) avec son partenaire. Le couple Padouan suit ouvertement le processus : toutes les phases sont documentées par des accords signés par un notaire.
La mésaventure à l’aéroport
Mais précisément au moment où Fabio et Gaetano quittent le pays, les autorités argentines lancent des enquêtes sur le trafic de mineurs ou la maternité illégale à des fins économiques, contrats qui impliquent des femmes en situation de pauvreté. Alors que le couple se trouvait à l’aéroport d’Ezeiza avec la petite fille, les documents présentés ont été jugés inappropriés et les autorités ont bloqué leur départ. Le couple est ensuite entendu par les juges, mais entre-temps, depuis l’Italie, l’affaire passe entre les mains de Paniz qui s’accorde avec les avocats locaux (grâce au soutien de l’Ambassade italienne) la stratégie défensive qui visait avant tout à démontrer comment la mère biologique avait couché sur papier son désir de ne pas garder l’enfant et de le confier au père biologique. «À ce moment-là», a expliqué Paniz au Gazzettino, «entre le choix de la laisser à son père biologique ou d’activer les procédures de transfert dans un orphelinat le tribunal argentin a choisi de privilégier la composante émotionnelle». La petite fille a donc pu rentrer avec le couple Padouan à Venise jeudi dernier et pourra commencer sa nouvelle vie en Italie.
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